La disparition volontaire des femmes ou le burn out féminin

Quelle cohérence identitaire quand une femme assume 3 rôles différents ?

Même si un certain nombre de femmes font le choix d’être « maman avant tout » en restant mère au foyer et en n’exerçant pas ou peu d’activité professionnelle, il est courant que les revenus budgétaires du foyer soient assumés par l’homme et la femme simultanément.

Une étude ERFI (études des relations familiales et intergénérationnelles) de 2005, exposée par l’INSEE (Institut National de la Statistique et de Etudes Economiques) accès à l’article relate que depuis les années 60, les femmes sont de plus en plus actives professionnellement en même temps qu’elles sont inscrites dans une dynamique familiale incluant un conjoint et un ou plusieurs enfant(s) (66 % des femmes de 15 à 64 ans sont actives en 2009).
De plus, il est courant que ces dernières assument plus de responsabilités que les hommes par rapport au travail domestique et à l’éducation des enfants.

Selon un très bon article publié sur le site de Marie-Claire accès à l’article en 2009, la femme assume encore 80% des tâches domestiques. Alors certes des efforts ont été faits depuis quelques années par la gente masculine afin d’établir une certaine « égalité » face aux tâches domestiques mais l’équilibre parfait quant à leur répartition n’est pas encore pour demain.

Etre mère, être épouse et assumer sa vie professionnelle…la gente féminine se doit donc de remplir trois rôles, qui sous entendent trois identités distinctes, et également trois sources de stress, de prises de décision, de choix à faire.

Quel écart entre ces trois rôles féminins bien distincts?

Certaines femmes se sentent fidèles à elles mêmes

qu’elles soient au travail ou à la maison ce qui les inscrit dans une certaine continuité. Mais pour d’autres, il y a un décalage

entre celle qu’elles sont suivant les différents rôles occupés.

Bien souvent, l’écart entre ces trois rôles et finalement entre ces identités participe à un processus d’altération de soi, de transformations personnelles continuelles. La femme se perd dans ce méli-mélo de facettes à adopter et doit finalement produire des efforts psychiques personnels considérables afin de pouvoir transiter entre le travail, la vie de maman et la vie d’amante.

Pour certaines personnes d’ailleurs, il est très intéressant de remarquer que parfois c’est un trajet en transport en commun ou en voiture, ou bien la marche à pied, qui permet de passer physiquement de la maison au boulot et qui va venir traduire le passage psychique entre deux rôles bien distincts (celui de femme au travail versus celui de femme à la maison).
Dans le cas où la femme est dans ce sentiment de continuité entre « ce que je suis à la maison» et « ce que je suis au boulot », elle peut néanmoins ressentir un certain poids constant sur ses épaules. Pour elle c’est un peu comme si, qu’elle soit à la maison ou au travail, les sollicitations de l’extérieur, les tâches à effectuer, les sources de stress etc., sont omniprésentes et ne lui laissent pas le temps de prendre un break. Finalement, ni la maison ni le travail n’occupent leur rôle d’échappatoire à l’autre sphère.  
Dans le cas du sentiment de discontinuité entre les deux environnements investis, alors il existe pour la femme un changement de casquette brutal qui la fait passer de la « workingwoman » à la « mum ».
Pour certaines femmes, cette discontinuité sera synonyme de Limites. Elle leur permettra alors de faire la part des choses et d’éviter ainsi la confusion identitaire.
Pour d’autres, c’est une source de stress importante car elles ne « se reconnaissent pas » comme étant fidèles à elles-mêmes selon la sphère investie. Dans ces cas là, la façon d’être au travail est perçue comme opposée à la façon d’être à la maison.
« Au travail c’est tellement différent. Là bas, vous vous comportez d’une certaine manière, très contrôlée,à la maison vous devenez quelqu’un d’autre, vous vous comportez en tant que mère qui éduque à chaque instant ses enfants. Et avec mon mari, je me permets de montrer mes sentiments. »

Finalement, qu’elle se sente en continuité dans ses rôles, ou en discontinuité, la femme n’échappe pas à l’apparition du stress lié à cette confusion identitaire.

Quel impact d’un stress négatif sur la femme ?

Pour beaucoup de femmes donc, le stress est omniprésent dans leur vie. Les études en psychologie ont déjà démontré que le stress est jusqu’à un certain point positif et source de créativité mais que se passe t-il lorsqu’il y a trop de stress ?
«Le stress c’est la réponse non spécifique que donne le corps à toute demande qui lui est faite. En situation de stress on a deux options : la lutte ou la fuite»
La loi de Yerkes-Dodson (établie en 1908 par les psychologues Robert M. Yerkes and John DillinghamDodson) admet qu’un stress « raisonnable » augmente le rendement (stress positif) alors qu’un stress trop élevé

provoque une diminution du rendement (stress négatif).

Dans un contexte de « trop plein de stress »,  certaines capacités cognitives (penser, raisonner, parler, ressentir…) peuvent être altérées. Les émotions que ressent la femme ne vont donc pas être gérées de la même façon.
De plus, le stress négatif va venir donner à la femme l’impression d’une absence de contrôle sur ce qui l’entoure et ce qui la régit. On sait que les personnes qui ont un sentiment de pouvoir ou de maîtrise sur ce qui leur arrive, celles également qui ont le sens du défi et de l’engagement dans le travail, présentent moins de manifestations psychologiques négatives que celles qui ont le sentiment de subir les événements. Lorsqu'un individu a le sentiment de ne plus avoir le contrôle sur ce qui lui arrive, il peut tomber en dépression.

Une femme en stress

est donc une femme qui subit, donc une femme qui ne maitrise pas, donc une femme en proie à des conséquences psychologiques négatives.

Qu’est-ce-que le « burn out » au féminin ?

« Le burn-out peut impliquer des états de fatigue physique, émotionnelle et intellectuelle qui se traduisent généralement par un affaiblissement physique, une exténuation émotive, des sentiments d’impuissance et de désespoir ainsi que le développement chez le sujet d’une attitude négative, aussi bien envers lui-même qu’envers son travail. »
Au travers de cet article, nous avons mis en évidence plusieurs facteurs négatifs qui peuvent conduire la femme à cette rupture, à ce burn out :
la nécessité d’être active sur tous les fronts : surmenage
les rôles et identités multiples à adopter : confusion identitaire
le stress négatif qui apparait : manque de contrôle sur soi et l’environnement

Face à un problème, l’être humain dispose de deux solutions : la fuite, ou la lutte. Par conséquent, lorsque ces éléments négatifs se conjuguent, il n’est pas étonnant de voir certaines femmes prendre la décision de « fuir».
Lorsque l’on se rend compte suffisamment tôt du problème et du mal être psychologique de la personne, on peut l’aider à lutter contre ses problèmes, à trouver des solutions pour aller mieux. Mais parfois, il arrive que tout se soit développé en silence, sans que l’entourage n’ait pu repérer de signaux d’alarmes.  

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Vient alors le jour où cette femme prend la fuite

La femme abandonne alors carrière, conjoint et enfant(s) afin de trouver le « repos » ou de vivre une expérience de liberté extraordinaire. Bref, une nouvelle vie où elle se reconstruit une identité vierge et dénuée de tous ces rôles qui ne  lui correspondaient peut être pas tant que ça finalement…Elle se révèle autrement.
La violence psychologique qu’entraine l’abandon des enfants notamment, est combattue par la révélation d’une autre femme qui ne peut/veut plus se confronter à tous les rôles de son ancienne vie.
Certaines personnalités se révèlent vraiment à l’opposé. Certaines se détruisent, d’autres se construisent autrement. D’autres, encore, reviennent après une ou plusieurs années.