Pourquoi est-on tenté d’être infidèle ?

REVIVRE LE GRAND FRISSON

L’excitation de l’amour naissant

Après une période passionnée dont la durée varie en fonction de chacun, l’amour s’installe et se transforme. L’excitation des premiers mois s’amenuise, les palpitations diminuent et l’on s’habitue peu à peu à l’autre, tant et si bien que parfois, c’est même la sensation de manque qui disparaît complètement.
Certains ressentent alors une nostalgie de leurs émois amoureux et s’interrogent sur l’amour qu’ils portent à leur compagnon. ‍

Cette phase de doute est inhérente à la relation de couple.

Certains la vivent avec assurance, d’autres, « dopés » à leurs émotions passionnelles, chercheront sans cesse à retrouver cet état de grâce propre à la naissance du sentiment amoureux, à la découverte de l’autre et à la séduction.
Les personnes qui ont ce type de tempérament sont susceptibles de chercher dans des bras étrangers le « grand frisson » qui les fait vibrer.
Pourtant, il existe une infinité de façons d’entretenir une flamme existante.

• Défiez la routine en faisant en sorte de surprendre l’autre régulièrement. Montrez-lui qu’il (elle) ne sait pas tout de vous et faites-lui découvrir de nouvelles choses.
• Sachez préserver des moments qui n’appartiennent qu’à vous, au cours desquels vous faites ce qui vous plaît. Intéressez-vous à ce qui vous entoure et ne vous coupez pas des occupations que vous faisiez avant sous prétexte de vous consacrer à votre vie de couple. Faites des choses seul(e) et appréciez ces moments de solitude.
• Réservez-vous des moments lors desquels vous pourrez vous « relâcher » et portez votre vieux pyjama doudou de vos années lycée loin des regards….
• Pour ce qui est de la chambre, et plus encore du lit : veillez à entretenir toute sa fonction symbolique de « nid d’amour », haut lieu de votre intimité commune. Dormir ensemble tous les soirs n’empêche pas de conserver son mystère et son érotisme aux yeux de l’autre, si vous veillez à projeter une image séduisante de vous-même.

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LA PERFORMANCE SEXUELLE

Le plaisir et l’épanouissement sexuels sont à l’origine de bien des infidélités. En effet, dans la mesure où la routine au sein d’un couple se manifeste souvent par une baisse de désir envers son (sa) partenaire, certains vont chercher ailleurs l’excitation sexuelle qu’ils ne retrouvent plus au quotidien.
Au début d’une relation, les partenaires se découvrent, chacun cherche à accorder sa sexualité sur celle de l’autre. Aux tâtonnements initiaux parfois maladroits, succède (dans le meilleur des cas) une entente mutuelle sur la façon de mener le rapport sexuel plus ou moins codifiée. Chacun sait comment donner du plaisir à l’autre de façon efficace ce qui réduit souvent la part d’improvisation ou d’invention en matière d’érotisme et finit par banaliser le sexe.
Quand l’ennui l’emporte sur le désir, le risque d’infidélité augmente.

Celui qui sera accusé de ne « jamais avoir envie » culpabilisera de ne pas satisfaire son compagnon et trouvera dans l’infidélité la possibilité d’apparaître comme un amant ou une maîtresse hors pair à la libido explosive.

A l’inverse, celui qui se voit refuser ses avances au sein du couple cherchera dans des bras étrangers la satisfaction d’être désiré.

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COMMENT FAIRE RENAÎTRE LE DÉSIR ?

• Rarement envisagée, l’abstinence passagère peut pourtant être une solution. Il s’agit de s’imposer, dans un couple où la sexualité pose problème, une période pendant laquelle on s’interdit tout rapport physique. Le but est alors de retrouver un désir quelque peu évanoui en le rendant rare et quasi interdit.
  Par ailleurs, nombreux sont les couples qui n’ont pas envie d’avoir un rapport sexuel au même moment, ce qui sur du long terme pose un vrai problème de communication car chacun ne se sent pas suffisamment désiré de l’autre. Lors de cette période d’abstinence, chacun pourra retrouver et exprimer ses désirs afin de mieux communiquer ses envies à l’autre.
• Pour retrouver l’ardeur des premiers mois, il ne faut pas hésiter à sortir de sa routine habituelle et à faire l’amour de façon « différente » en changeant de rythme, de position de lieu, de tenue…
• En matière de sexualité, soyez audacieux et imaginatif. Proposez à votre partenaire des jeux érotiques inédits et prenez plaisir à faire monter son désir tout au long de la journée en disposant des post-it coquins dans tout l’appartement par exemple.

RETROUVER SES VINGT ANS

Cette infidélité ne concerne pas seulement les personnes âgées de plus de quarante ans, elle peut également survenir chez des jeunes gens qui émettent le souhait, à un moment ou un autre, de briser avec leur responsabilité d’adulte afin de retrouver un état d’insouciance idéale.

Lorsque l’on est en couple « installé » avec son ou sa partenaire depuis quelques années, que l’on travaille et que l’on évolue dans un univers bien réglé, cette situation peu générer pour certains de l’angoisse. En effet, une fois que l’on a accompli un certain nombre d’objectifs qu’on s’était fixé aussi bien sur le plan professionnel que privé, on peut ressentir une sensation d’enfermement et d’immobilité.

Cette insatisfaction latente qui a trait à une incapacité à se projeter plus loin, peut mener à l’infidélité. Il s’agit alors pour l’infidèle de s’offrir une escapade dans l’univers mental de sa jeunesse, afin de se rassurer sur le fait que cette période n’est pas aussi lointaine que cela.

L’infidélité est alors non seulement une incartade dans un monde plus fougueux et plus spontané que celui du quotidien avec son conjoint de longue date, mais aussi un prétexte pour se rassurer. On succombe souvent aux charmes de la jeunesse par narcissisme : la relation est doublement flatteuse pour le jeune amant et l’aguerri, qui se renvoient mutuellement des images idéalisées, qui favorisent notamment le déni du vieillissement.

Comment éviter de vivre en couple cette sensation d’immobilité ?

• Faites ensemble de nouveaux projets. Il ne s’agit pas forcément de « grands projets », le but est de faire en sorte que le couple s’inscrive toujours dans une dynamique afin que chacun puisse continuer à se projeter dans un futur proche ou lointain aux côtés de l’autre et avec plaisir.
• Coupez-vous de temps en temps de vos responsabilités. Oubliez vos contraintes du quotidien et allez en couple dans un endroit où vous aimiez aller lorsque vous vous êtes rencontrés. Cela ravivera des souvenirs et vous retournerez quelques années en arrière.

L’INFIDÉLITÉ : UNE RÉPONSE À DES PROBLÈMES DE COUPLE ?

Etre parent, courage fuyons…

Etre un jeune papa ou une jeune maman peut entraîner soudainement une prise de conscience aigüe des responsabilités qui nous incombent au sein de la famille que nous venons de fonder. Cette prise de conscience peut-être vertigineuse, fulgurante et, à ce titre, profondément angoissante. _ Les réalités du quotidien peuvent alors subrepticement prendre le pas sur toute vie érotique et l’on va alors chercher ailleurs la preuve que « la 8^e merveille du monde » ne vous a pas ôté votre statut d’objet de désir aux yeux d’autrui.

Comment se ménager des moments d’intimité ?

Entre bébé qui hurle, le sommeil en retard et les couches à acheter, ce temps d’intimité apparaît compromis. Cette période de difficulté est propre à tous les jeunes parents. Toutefois le dialogue a encore sa place au sein du couple et pas uniquement pour commenter et analyser les progrès de votre progéniture.

• Apprenez à vous réserver du temps pour vous parler et faire l’amour. Ce moment privilégié sera l’occasion pour l’homme d’aller vers sa partenaire et de la valoriser en tant que femme et non en tant que mère. Pour la femme, il s’agit enfin de pouvoir affirmer que leur enfant n’a pas tous les droits sur son quotidien et encore moins sur sa sexualité.
• Si l’intimité vous semble totalement improbable des mois après la naissance de l’enfant, un psychothérapeute peut éventuellement parvenir à vous épauler dans ces moments délicats.

Dix cas concrets pour retrouver une sexualité épanouie

« Je veux qu’on me comprenne, qu’on m’écoute »

Nous avons tous un(e) ami(e) que nous ne considérons pas pour son physique, mais qui représente pour nous un confident, une épaule sûre et confortable sur laquelle s’appuyer en cas de coup dur.

Cette relation, fondée sur la confiance, nous apparaît de prime abord asexuée en ce qu’elle semble uniquement basée sur le dialogue et l’échange, et où toute séduction est exclue.
De fil en aiguille, on se confie de plus en plus, on parle sans détours des failles de son couple, des doutes,… on se sent compris, enfin, on trouve cette écoute qui n’est pas forcément optimale chez notre conjoint.

Le regard envers cet autre change alors tout d’un coup, on lui trouve un charme inattendu. Et voilà que là où on ne l’attendait pas, survient l’aventure. Car aucune relation n’est intégralement chaste et ces « accidents d’amitié » sont bien plus fréquents qu’ils n’y paraissent. Ne sous-estimez jamais la dimension « sexuée » d’une relation amicale.

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VENGEANCE ET TRANSGRESSION

Vouloir préserver sa part de secret

Dans les couples fusionnels, qui font tout ensemble sans se laisser respirer, le duo devient une entité ; le « je » peine à se formuler au sein du « nous », ne serait-ce qu’aux yeux des autres on n’est plus que « Laurent et Marie »… Les obligations sociales scandent le quotidien, d’où une impression d’être en représentation permanente, où le moindre bémol devient synonyme d’humiliation.

Une liaison extraconjugale devient alors le dernier jardin secret dont on peut disposer à sa guise, une énigme pour les autres, une façon pour le partenaire se sentant pris au piège d’exister autrement qu’en tant que membre du couple qu’il forme.

L’infidélité illusionne la personne en la persuadant qu’il s’agit là d’un acte subversif, alors que rien n’est plus courant que de tromper son conjoint.

Donner de l’air à sa relation, un exercice salutaire

Avant de vouloir goûter à l’adrénaline d’une vie parallèle, mieux vaut peut-être s’atteler pleinement à rendre la première satisfaisante. « Faire le ménage » dans les obligations sociales, les événements publics « incontournables », prendre le temps de ne rien faire pour permettre à la relation de « reprendre son souffle ».

• En dédiant davantage de temps à être juste bien ensemble, à prendre du bon temps sans se soucier du regard pesant d’autrui, la relation s’assainit et on se retrouve mutuellement.
• Ce souffle, ce moment de respiration bénéfique peut également s’opérer au contact d’un tiers, inconnu du partenaire, dont la présence amicale va être une bouffée d’air frais pour la relation et qui ne doit pas être perçu comme une menace pour le couple.

Sachez enrayer la jalousie et ses conséquences

Une forme de vengeance

Apprendre que l’être aimé a commis un impair et vous a trompé(e) est un choc violent et qui provoque une blessure d’amour-propre profonde.

La confiance que l’on plaçait dans le couple a été ébranlée, ainsi que notre confiance en nous-mêmes. La blessure narcissique est douloureuse et spontanément, il est normal de chercher une forme de réparation.
Cette réparation des dommages subis pour être trouvée, bien illusoirement, dans l’application de la loi du talion « œil pour œil, dent pour dent »…

Un désir de vengeance quelque peu puéril, qui peut pousser dans des bras étrangers « par défaut »… L’aventure a alors lieu sans désir, ni frisson, ni plaisir, mais uniquement avec des relents d’amertume.

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FAUT-IL PARDONNER ? COMMENT ?

Lorsqu’une personne devient infidèle simplement pour se venger d’avoir été trompée, le risque immédiat est de connaître une aventure strictement physique décevante et banale, qui nous donne une bien piètre image de nous-mêmes.
Communiquer avec l’autre sur cette déception, sur cette perte de confiance, sur ce que ce comportement vous inspire comme envies de vengeance vaut mille fois mieux qu’un ressassement qui enferme dans la douleur. Il est normal de vouloir réparation, mais celle-ci ne saurait s’accomplir dans la vengeance ; au contraire, libre à vous de prendre le parti de faire de ce désir de compensation une expérience positive : il peut s’agir de se retrouver à deux le temps d’un voyage, d’avoir une discussion totalement franche sur la direction que chacun veut donner au couple…

L’une des alternatives reste bien sûr de pardonner, un choix qui peut se montrer enrichissant pour vous puisqu’il transforme la colère en motivation.

A vous d’évaluer si vous tenez suffisamment au couple que vous avez construit pour le prolonger, sur les bases d’une confiance mutuelle qui devra être réappropriée, ou y mettre un terme car vous ne possédez plus la motivation nécessaire à cette reconstruction.

Dans tous les cas, vous êtes libres de votre décision, mais celle-ci doit être prise en connaissance de cause. Si le pardon n’est pas l’oubli, il est en tout cas définitif : la tromperie ne sera jamais un argument dans une dispute.

Vouloir se venger des humiliations passées

Pour certains individus, l’infidélité et l’inconstance sont de véritables symptômes.

Tromper son conjoint, mettre en péril son couple sont des comportements compulsifs que seule la thérapie peut soigner.

Dans la plupart des cas, ce comportement traduit une volonté du patient de se venger d’une humiliation dont il a été lui-même victime dans le passé, en prouvant au monde, et surtout à lui-même qu’il peut séduire et enchaîner les conquêtes avec assurance .
Ces personnes sont qui plus est des conjoints le plus généralement dévoués, des parents attentifs mais qui souffrent cependant d’un état de malaise psychique. La part d’ombre, la face négative est alors réservée aux amants et aux maîtresses, qui ne sont pas des objets d’un désir réel mais bien les instruments de l’accomplissement d’une vengeance perpétuelle envers le passé.

Comment vivre avec un(e) infidèle compulsif(ve) ?

La grande difficulté réside dans le fait d’accepter que son partenaire est lui aussi en souffrance, mais que cette souffrance s’exprime différemment de la nôtre.

Le partenaire réserve qui plus est les meilleurs aspects de sa personnalité à son conjoint officiel : cela peut représenter une forme de consolation.

Les amants ne sont que des objets sans importance réelle à ses yeux. Toutefois, les limites du pardon peuvent être rapidement dépassées. Si le conjoint infidèle ne manifeste aucune volonté de se soigner, il faut alors apprendre à partir, avant que ce ne soit notre propre équilibre psychologique qui ne soit mis en péril.

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EN BREF…

Une infidélité n’est jamais insignifiante, si elle ne doit pas être stigmatisée à tout prix, elle ne doit pas non plus être considérée comme un acte anodin.

Celle-ci est toujours révélatrice d’un malaise, d’une insatisfaction latente au sein du couple…

Ces petites frustrations et non-dits peuvent être discutés, et combattus pour le bien-être des deux conjoints, plutôt que de se voir confrontés à la difficulté de se reconstruire après une tromperie. Le dicton « mieux vaut prévenir que guérir » est donc tout particulièrement adapté au territoire délicat du couple et du sentiment amoureux.