Les limites à être un homme dans une société patriarcale

Par
Florence Escaravage
3 min
21/5/2024

Quelle est votre situation ?

Recevez notre Kit « s'ouvrir à l'amour » première urgence dès maintenant.

Merci pour votre inscription, vous allez recevoir un mail dans les prochaines minutes.
Mince, nous avons un souci avec votre inscription, veuillez ressayer plus tard.


Les limites d'un homme dans une société patriarcale

Les « dominants » dominés

En janvier 2019 l’Association américaine de psychologie (APA) a publié pour la première fois un ensemble d’orientations pour le traitement des hommes (celui pour les femmes date d’il y a 10 ans). La rédaction de ces recommandations aura été fondée sur 40 ans de recherches et les résultats sont alarmants :

- Le taux de suicide est 3.5 fois plus élevé chez les hommes que chez les femmes
- Plus de difficultés scolaires
- Les hommes sont plus durement punis à l’école
- Ils représentent 77% des victimes d’homicides et 90% des auteurs.

Ces chiffres sont si parlants qu’une fois sous les yeux, cela parait un peu fou qu’ils n’aient  pas été mis en lumière plus tôt.


Des croyances limitantes dans l’épanouissement des hommes

Selon nous, c’est une erreur de minimiser la souffrance induite par le fait d’être un homme dans une société patriarcale. Il est tout à fait possible de faire partie des « privilégiés » et d’être opprimé. Avec des stéréotypes de genres extrêmement rigides, la société traditionnelle peut en fait écraser les individus qui l’ont construite. C’est un vrai paradoxe et pourtant les faits sont là.

Un des freins à la reconnaissance de cette souffrance est la confusion entre le fait de reprocher un comportement à certains hommes et le fait d’associer ce comportement à tous les hommes.

Cette confusion a été une des limites au mouvement #Metoo en 2017. Notre article sur le sujet : [Quel est l'impact de Metoo et BalanceTonPorc sur nos rapports avec le sexe opposé?->https://www.love-intelligence.fr/Quel-est-l-impact-de-Metoo-et-BalanceTonPorc-sur-nos-rapports-avec-le-sexe.html]


L’homme, une minorité sociale ?

Le début du 21ème siècle est marqué par la prise de parole de bon nombre de minorités sociales qui dénoncent les discriminations dont elles sont victimes. Jusqu’à aujourd’hui une frange de la population semblait être exempte de toute difficulté pour ce qu’elle est, l’homme blanc hétérosexuel.

Nous nous interrogeons sur les  impacts négatifs et potentiellement toxiques que peuvent avoir les stéréotypes de ce qu’est « être un homme » sur le bien-être des hommes.

Une remise en question tardive

En psychologie l’homme blanc hétérosexuel a toujours fait lieu de neutralité

Les femmes, les personnes âgées, les enfants, les homosexuel(le)s, les personnes de couleur avaient leur pathologies et traitements associés. Il n’est pas possible de porter un regard objectif sur sa condition or, dans l’histoire de la psychologie, les grands noms sont majoritairement masculins. Freud lui-même, qui a pourtant découvert et mis en lumière l’inconscient, n’a pas jugé bon de se faire analyser. Cela explique peut-être pourquoi la discipline à mis tant de temps à définir les risques psycho-sociaux inhérent au discours viriliste.

Le discours viriliste traditionnel se traduit par des injonctions telles que : « soit fort, soit compétitif, ne pleure pas, il faut savoir prendre des décisions, être un leader, ne pas douter, etc »

Différentes formes d’organisations autour de cette souffrance

De manière surprenante les réactions n’ont pas toutes été positives suite à la publication de ce rapport. En effet les recommandations ont été lues comme si elles remettaient en question le fait d’être un homme et non la masculinité traditionnelle rigide.

Outre-Atlantique nous pouvons observer deux réactions d’organisation à ces injonctions virilistes.

- La première nous semble saine et constructive. L’association White Ribbon par exemple est constituée exclusivement d’hommes et a pour but de lutter contre les violences faites aux femmes. A travers des rassemblements et des spots publicitaires de prévention ils dénoncent l’impact des injonctions du type « Un grand garçon ne pleure pas » sur la gestion émotionnelle future de ces garçons devenus des hommes.

- A l’opposé de cette démarche nous assistons également à l’émergence de groupuscules masculinistes qui promeuvent une haine des femmes. Selon leur vision la cause de leurs malheurs est associée à la liberté, récente, des femmes. « Il suffirait que leur femmes arrêtent de leur prendre leur boulot et ils ne seraient plus déprimés ». Nous avons pu mesurer l’ampleur de la potentielle dangerosité de ce discours à la suite de l’attentat le 23 avril 2018 où un homme, qui adhérait à des groupes masculinistes extrêmes comme les « incels » (groupe qui se présente comme des hommes célibataires malgré eux et qui appellent à violer les femmes), a délibérément foncé en camionnette dans un cortège tuant 10 personnes dont 8 femmes.


Un autre symptôme d’une société trop genrée

L’expression des émotions étant connotée féminine, l’injonction que vont entendre les petits garçons va être de ne pas pleurer, de ne pas se plaindre pour être « un grand garçon ». L’exemple paternel a aussi son rôle à jouer, nous apprenons en imitant nos figures d’attachement et même si il n’y pas d’injonction verbale directe le fait de ne pas voir son père s’exprimer, notamment sur des sujets sensibles potentiellement blessants, suffit à intégrer qu’un homme ne montre pas ses faiblesses

C’est une croyance limitante car, que l’on ait appris à exprimer ses émotions ou non, elles sont tout de même là et trouveront un passage par lequel s’exprimer.

Le risque pris lorsqu’on n’a pas prise sur nos émotion.

Le risque est de ne pas comprendre un comportement, une réaction, un sentiment par méconnaissance de ce qui se joue en nous. Arrive donc le moment où la peur, la colère sont projetés vers l’objet qui semble avoir ce droit : les femmes.

Sommes-nous genrés malgré nous ?

Il est intéressant de voir que ces injonctions sociétales sont transmises de manière souvent non consciente par les parents à leurs garçons. On accepte plus souvent d’un garçon qu’il fasse des crises de colère, on le responsabilise moins sur les tâches ménagères, la violence physique est plus tolérée chez les garçons ce qui génère un apprentissage de gestion de la colère appauvri.

L’incidence, entre hommes.

Un autre frein lié à cette difficulté d’expression des sujets blessants, c’est que cela se rejoue dans les interactions entre hommes. Le fait d’admettre être blessé par quelque chose ou quelqu’un étant vu comme une faiblesse dès le plus jeune âge, limite la possibilité d’en parler librement et de se rendre comme que, miracle !, tous les hommes ont des émotions et peuvent être touché par une rupture par exemple. Il est donc plus difficile d’échanger, de partager et de faire reconnaitre une souffrance au nom d’une catégorie sociale si cette catégorie sociale est construite sur le fait que la souffrance et la vulnérabilité sont taboues.

Accepter nos différences sans nier nos ressemblances.

Les femmes ont fait, et continuent à faire, leur révolution pour avoir le droit de faire comme les hommes sans pour autant être moins femmes. En effet les femmes sont autonomes financièrement, elles ne vivent plus socialement à travers un homme (le père ou le mari), elles gèrent leur carrière, leur vie sentimentale, accèdent à des postes à responsabilités et n’acceptent pas d’être stigmatisée par ce qu’elles sont des femmes.

Aujourd’hui nous pouvons sentir que les hommes commencent à faire leur révolution pour avoir le droit de faire comme les femmes sans pour autant être moins hommes et c’est la promesse d’une société où chacun souffrira moins d’un rôle à jouer sous prétexte d’un genre (exemple : les hommes qui militent pour un congé paternité plus long, la revendication de pouvoir exprimer ses émotions, la garde partagée pour les enfants etc.).

L’idée n’est pas de nier la différence entre les hommes et les femmes mais de remettre en question les constructions sociales extrêmes qui se sont créées autour de ces différences de sexes et qui enferme, finalement, tout le monde.

Pour aller plus loin : L'homme nouveau, viril, protecteur, sensible: Naissance d'une troisième voie

Toutes les réponses à vos questions

Accompagnement en ligne pour trouver l’amour en 5 étapes, par Florence Escaravage

+135 000 personnes accompagnées depuis 18 ans

Cet article vous a plu ? partagez-le !

Marre de votre situation affective ?
Laissez-nous vous guider.

Merci de votre inscription, vous voulez allez plus loin ?

Merci pour votre inscription ! Vous pouvez dès à présent poursuivre la lecture en fermant cette fenêtre.

Oups, on dirait que votre mail n'est pas valide.

Nos experts vont vous contacter et vous aiguiller dans les prochaines 24 heures.

Notre engagement à partager les clés affectives se réalise aussi

Voir + 500 interviews
“ Expliquez-nous votre situation amoureuse”

Florence Escaravage, Fondatrice de Love Intelligence

Moi-même et une personne de mon équipe vous répondons personnellement.

Merci ! Votre message a été envoyé.
Oups ! Un problème s'est produit lors de l'envoi du message.

Nos offres

Coaching individuel

Faîtes-vous accompagner par un coach certifié Love Intelligence.

50€
/ séance (30 mins)
Découvrir

Programme en ligne

Des programmes étape par étape pour vous réaliser en amour en mode auto-coaching.

39€
/ mois

Une séance avec Florence

Consultation individuelle avec Florence Escaravage dans ses bureaux à Paris.

150€
la 1ere séance
Découvrir

+ 2 129 témoignages et retours d'expérience

Voir tous les témoignages
J'ai trouvé ma grande histoire grâce à vous. Vous ne m'avez pas lâchée. Vous m'avez tellement impulsée, c'est ce dont j'avais besoin. Merci pour ces 7 mois.

Isabelle

J'avais fait 50 rencontres via les applis, je n'en pouvais plus. Vous m'avez accueilli en colère contre les hommes, les applis, la sté. Je suis mariée depuis 2 ans et cette vie d'avant, je ne la regrette pas car je me suis bien amusée finalement, mais il était temps pour moi de basculer. Un grand merci. Incontournable pour moi

Céline

Divorcée, il m'a fallu 10 ans pour accepter de me faire aider car je me refermai comme une coquille; Merci Love Intelligence pour le programme d'accompagnement bien structuré, à ma coach aussi qui a été très patiente tout en me bousculant comme il fallait, je savais mes résistances en tant que psy moi même

Psyfui

J'ai été surprise au début par tant de travail. Puis j'ai compris l'intelligence des questions et l'importance de ne pas lâcher, de ne pas trop réfléchir et de suivre la bonne piste,c elle des échanges qui permettent le déclic. Moi, bonne élève, j'ai suivi car j'y ai cru et je transmets à mes amies maintenant.

Servanne

TB, utile, drivant. Un vrai réveil pour moi qui était célibataire depuis longtemps. C'est l'étape 3 de la méthode en ligne qui m'a aidé le plus. J'ai compris que chercher à comprendre une femme n'était pas crucial. Je ne livrais pas ce qu'il fallait. J'étais vraiment loin de comprendre comment fonctionne l'amour. Merci pour votre expertise

Nicolas

Toute la promo 2023 a été passionnée par la formation. Innovante, structurée. beaucoup d'expériences et une vraie méthodologie. Un grand merci.

Caroline

Content ! Permet au couple de faire le point et de se "mettre à jour" car on comprend que le couple , ça s'apprend. C'est bien dans la lignée de Love Intelligence que je suis depuis longtemps. J'ai eu envie que ma femme s'implique plus dans une démarche de com, de progrès, d'intimité, et ce support est pensé pour cela. ça nous a bien fait bouger, merci.

Louis

Profondeur de la masterclasse impressionnante. Je ne savais plus pourquoi je l'aime. lui non plus d'ailleurs. Et pourtant on s'aime. Fantastic nous aide à aller à l'essentiel, à parler de nous en bien, et surtout nous donne de la profondeur ds nos échanges.

Marie et Guirec

Franchement je donne mon avis car je pense quon ne peut pas critiquer le programme il est fait par des personnes qui accompagnent les gens dans leur vie de couple sans pour autant avoir une approche psy.

Gaëlle