Le mariage est-il passé de mode ?

Certaines données sociologiques illustrent parfaitement l’évolution qu’a subie cette grande institution ces dernières années.
En 2000, 305 000 mariages ont été célébrés tandis qu’ils étaient seulement 274 000 couples à convoler en 2007. Mais pourquoi les Français se détournent-ils ainsi du mariage ? Est-ce dû à l’arrivée d’autres formes de conjugalité telles que le PACS ? Ou bien cela illustre-t-il un bouleversement plus profond des valeurs véhiculées par cet engagement particulier ?

Les bonnes questions à se poser avant de s’engager

Les relations amoureuses évoluent et de nouvelles formes d’engagement émergent. Love Intelligence® commente pour vous les tendances actuelles.

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LE MARIAGE AUJOURD’HUI

De nombreuses recherches sociologiques relatives au couple, au lien conjugal et à la séparation ont été menées récemment. Afin de comprendre les changements qui s’opèrent, voici quelques chiffres éclairant ces évolutions.

Dans un livre intitulé Seuls ensemble (2007), l’étude menée par quatre sociologues nous livre une bien triste conclusion : hommes et femmes, mêmes mariés, consacrent de moins en moins de temps à des activités communes. Ainsi, la part des couples regardant un film, faisant des courses ou rendant visite à des proches ensemble a diminué de 40% en vingt ans.

Il apparaît alors que les mariés ne fonctionnent pas en permanence en binôme et, contrairement aux générations précédentes, se laissent la liberté d’avoir des loisirs et mêmes des appartements séparés. Cette nouvelle donne montre bien, selon Julien Darmon, professeur à Sciences-Po, l’évolution qu’a subie le mariage : « de sacrement il est devenu contrat. Puis de contrat il est devenu arrangement ».

Ces tendances traduisent ainsi la volonté de nombreux couples de ne pas laisser l’Etat s’immiscer dans leur relation amoureuse et, d’autre part, montrent que la décision de se marier résulte davantage d’un calcul que d’un désir profond de s’unir pour la vie.

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LE MARIAGE SAUVE-T-IL LES COUPLES ?

C’est du moins ce que les données sociologiques laissent à penser. Selon l’Institut National d’Etudes Démographiques, le risque qu’un couple de concubins sans enfant se sépare est six fois supérieur à celui d’un couple marié sur dix ans (et deux fois supérieur quand il y a un enfant). Dès lors, peut-on dire que le mariage est un moyen efficace contre le désamour et/ou la rupture ? Difficile à dire. Ces chiffres sont, en effet, à interpréter avec prudence car nous pouvons aussi bien penser que les personnes mariées se sentent davantage contraintes à rester ensemble…

D’autre part, un sondage IFOP nous informe que 66% des Français disent préférer le mariage à l’union libre. Or, dans un même temps, les Français semblent ne plus vouloir soumettre le couple à d’autres forces que celles des sentiments et, par conséquent, délaisseraient cette forme d’engagement. C’est dans cette contradiction que nous comprenons finalement, l’ambigüité actuelle du mariage.

Aujourd’hui, le refus de se marier signifierait bien plus le rejet de l’institution en elle-même que l’opposition aux valeurs que le mariage véhicule. Ainsi, il semble que les couples se jurent toujours fidélité et assistance « jusqu’à ce que la mort les sépare »… mais en privé !