La différence au sein du couple : place et fonction.
Dans les premiers temps d’une relation amoureuse, la croyance que l’on a d’être similaires, semblables, très proches, d’être les mêmes domine. Nos différences sont minimisées, nous idéalisons l’autre. La complicité est magique, on se sent heureux, aimé… Bref, le bonheur à l’état pur. Ces moments servent de fondations au couple : ils permettent de construire des liens forts, conscients ou non.
Quelques temps plus tard, nous nous rendons compte d’une habitude, d’un trait de caractère, d’une réaction chez l’autre qui nous surprend, nous blesse, nous irrite : il ne réagit pas comme on aimerait, il n’est pas comme on aimerait, ce qui me paraît évident ne l’est pas pour lui… il est différent. C’est la découverte de l’altérité.
Parfois, les réactions de l’autre - qui nous confrontent à l’altérité - atteignent des blessures qui nous sont très anciennes, des peurs fondamentales comme le sentiment de ne pas être aimé, l’impression d’être rejeté, ou, à l’opposé, la peur d’être envahi par l’autre.

Aimer ne signifie pas « être pareil ».
Certaines différences importantes n’empêchent pas nécessairement les couples de se construire même si elles comportent des obstacles, plus ou moins compliqués. Elles peuvent entraîner des conflits de valeurs qui peuvent être supportés, ou conduire à une séparation. Il peut être très difficile de vivre certaines situations particulières comme l’addiction, certaines attentes sexuelles ou encore les longues maladies.
De manière générale, les deux partenaires sont confrontés à leurs propres limites et à leurs propres valeurs ; et pour clarifier et réagir à ces situations, il est nécessaire d’avoir un environnement soutenant et bienfaisant.
Bien qu’énervantes et sources de conflits, les différences sont - en grande majorité - tolérables. L’important est qu’elles n’empêchent ni la communication ni la tendresse, que le couple parvienne à ne pas se focaliser sur elles et à se construire même avec cette zone de fragilité.