Relancer sa sexualité après un accouchement

Si la naissance d’un enfant est bien la plus belle chose que puisse expérimenter une femme dans sa vie, on omet plus souvent d’attirer l’attention sur les grands bouleversements que cela induit chez le couple. La femme faisant face à un véritable chamboulement psychique, hormonal et physique qui peut profondément remanier le rapport qu’elle entretient à la sexualité, s’enferme parfois dans une abstinence qui peut devenir dangereuse pour la solidité du couple. Bien des hommes se retrouvent alors démunis lorsque, plusieurs mois après l’accouchement, la sexualité ne redémarre pas au sein de la relation. Panorama explicatif des causes de ce blocage sexuel que subissent de nombreux couples et qui n’a… rien d’anormal.

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QUAND LE COUPLE MÈRE/ENFANT FAIT DE L’OMBRE AU COUPLE HOMME/FEMME

L’une des situations les plus déstabilisantes qui soit pour les nouveaux papas est la fusion que l’accouchement déclenche naturellement entre la mère et le nouveau-né. Faisant écho au dit « Complexe d’Oedipe », voilà que du couple homme/femme, l’on passe au couple mère/enfant ; schéma dont le partenaire masculin tend à être exclu. La nature est faite de façon à ce qu’une hormone de l’attachement extrêmement puissante soit sécrétée par le corps de la toute nouvelle maman et entraine une relation fusionnelle avec le nouveau né aux dépends du partenaire qui a alors du mal à trouver sa place au sein de ce duo parfaitement imperméable à l’extérieur.

Cette situation est toute à fait normale tant qu’elle reste éphémère et provisoire. Si la fusion mère/enfant devient trop extrême où s’éternise de longs mois après l’accouchement, les conséquences sur la sexualité du couple sont bien souvent très néfastes.

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COMMENT FORMER UN NOUVEAU DUO SOLIDAIRE ENTRE PARTENAIRES

Lorsque la nouvelle maman tend à s’enfermer dans ce schéma de fusion avec son enfant, il revient au partenaire masculin de s’impliquer en nouant des liens profond avec le nouveau né et en participant aux activités qui reviennent généralement à la mère, l’excluant encore un peu plus. Sachez soulager votre femme pour qu’elle puisse s’accorder du temps. Prenez l’initiative de partir vous promener avec le bébé, d’octroyer un véritable moment de tranquillité sans pleurs, sans impératifs et obligations à la maman. N’oubliez pas que s’occuper nuit et jour d’un nouveau né est un travail épuisant qui laisse bien peu de temps à la femme pour s’occuper d’elle même et se sentir bien dans son corps. Formez un duo solidaire et soulagez la de cette surcharge. Elle ne vous le rendra que mieux. Gardez à l’esprit qu’une femme épuisée ne sera pas en mesure de renouer avec une vie sexuelle, aussi minime soit-elle, ni de se sentir suffisamment bien dans son corps pour aller vers vous…sans votre aide et votre bienveillance.

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ACCEPTER LES STIGMATES DE L’ACCOUCHEMENT

L’un des principaux bouleversements que subissent toutes femmes qui accouchent est bien celui de la transformation de leur corps qui exige souvent de longs mois avant de reprendre un aspect initial. Et l’on sait que l’image que l’on a de soi définit grandement notre rapport à la sexualité et notre capacité à s’y épanouir. Quoi de plus compliqué alors pour le couple que de reprendre une sexualité normale lorsque l’un des deux partenaires voit son corps profondément abimé ou transformé. Car l’accouchement laisse évidemment des stigmates sur le corps de la nouvelle maman qui s’enferme bien souvent dans un rapport à l’autre très négatif puisque son rapport à elle-même l’est tout autant. De nombreuses femmes éprouvent une réelle difficulté à se réconcilier avec leur corps, surtout quand celui-ci a subit une césarienne ou un accouchement compliqué. Outre la douleur laissée par l’épisiotomie ou par la cicatrice d’une intervention chirurgicale, une véritable douleur psychique peut faire son apparition, la femme ne supportant plus le reflet de son propre corps et pouvant éprouver un syndrome de dissociation. L’identité est toujours partiellement atteinte lorsqu’une transformation physique profonde du type d’une grossesse est endurée.

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APPRENDRE À RÉ APPRÉCIER SON CORPS PAR LA COMMUNICATION

Les traces laissées par l’accouchement sont souvent inévitables mais il n’est pas inévitable qu’elles deviennent un handicap et un obstacle à une vie sexuelle épanouie. En tant que femme, apprenez à accepter ce nouveau corps qui va tout doucement reprendre sa forme. L’adage est bien connu, il faut 9 mois pour faire un enfant et 9 mois pour s’en remettre. La gêne qu’une femme peut ressentir post partum est tout à fait légitime et demande à ce qu’on lui offre une oreille attentive et compréhensive. Parler à une sage femme ou à un spécialiste peut s’avérer d’une grande aide lorsque le poids psychique de la transformation du corps devient trop imposant au sein de l’intimité du couple. Communiquer sur le sujet entre partenaires est également essentiel pour que la femme se sente dans un climat d’écoute et de confiance. Si le partenaire masculin fait preuve de patience et de compréhension à l’égard du traumatisme physique et psychique qu’incarne l’accouchement, la femme s’ouvrira d’autant plus vite à l’idée d’une vie sexuelle post accouchement.

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RELANCER LA LIBIDO PROGRESSIVEMENT ET DIFFÉREMMENT

Il n’est pas nécessaire de préciser que la vie sexuelle du couple ne réapparaitra pas par magie juste après l’accouchement et qu’il ne faudra pas espérer retrouver celle que vous aviez l’habitude d’avoir. La sexualité, même lorsqu’elle revient progressivement quelques temps après l’accouchement est bien souvent très différente de ce qu’elle était avant. Etre conscient de l’inéluctabilité du changement évitera aux deux partenaires de se renvoyer une déception palpable, mutuelle, qui pourra engendrer un véritable blocage et une véritable incompréhension dans le couple. Il faut à tout prix éviter cette situation où les deux partenaires finissent par appréhender l’acte sexuel et entrent dans l’engrenage de l’évitement. Réapprenez à concevoir la sexualité, repartez à zéro et allez-y par tâtonnements. Une femme qui a accouché perd une sensibilité considérable et expérimente une baisse de la libido qui exige bien souvent une nouvelle façon de procéder pour la relancer. C’est un fait biologique, hormonal et physique naturel et inévitable qui exige que l’on soit patient et méthodique. En tant que femme, accepter que vos sensations soient moins décuplées qu’elles ne l’étaient, ce n’est que provisoire. Et gardez à l’esprit qu’il n’y a pas d’inquiétude à avoir lorsque les choses ne se relancent pas rapidement puisqu’avant 6 mois, le corps et le psychisme de la femme ne sont naturellement et biologiquement pas disposés à renouer avec la sexualité.

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QUAND LA SEXUALITÉ SE BLOQUE… CHEZ L’HOMME

Il n’est pas rare, suite à la participation à l’accouchement, que les jeunes papa éprouvent un blocage sexuel qui les paralysent dans leur vie intime. Et oui, la perte de libido n’est pas qu’une histoire de mères qui viennent d’accoucher mais aussi de père qui auront été témoin de l’accouchement et qui en subissent des séquelles psychiques.

Soyons honnête, être le témoin passif d’un accouchement n’a rien d’extraordinaire ni de magnifique, c’est même profondément éprouvant et choquant pour une personne qui n’y est pas préparée. Lorsque le partenaire masculin voit le corps de la femme se tordre, baigner dans des fluides inconnus, le nouveau né naitre, recouvert d’autres fluides et souvent partiellement bleu, l’image qu’il entretient inconsciemment de sa partenaire s’en voit profondément altérée. S’ensuit un véritable blocage sexuel chez certains hommes qui n’arrivent plus à concevoir le corps de leur femme comme un objet désirable mais plutôt comme une zone de guerre ensanglantée.

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SE LIBÉRER DU POIDS PSYCHIQUE DE L’ACCOUCHEMENT

Homme ou femme peuvent appréhender la naissance d’un enfant et l’acte de l’accouchement comme un véritable bouleversement qui est loin de n’avoir que des bienfaits. Le poids psychique d’un tel bouleversement peut avoir des conséquences désastreuses quand l’un ou l’autre partenaire subit un blocage qui se répercute inéluctablement sur la sexualité et l’intimité dans la relation. Il convient de se libérer des traumatismes induits par l’accouchement, quels qu’ils soient et de ne pas laisser la situation se nécroser en demandant l’aide de professionnels spécialisés dans la reprise d’une vie et d’une sexualité post-partum épanouie. Etre entouré et aidé dans les premiers temps qui suivent l’accouchement incarne souvent une étape nécessaire et charnière qui permet de renouer avec une sexualité normale et une intimité de couple.