En couple avec un(e) dépensier(e) excessif(ve)

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Couple et argent

Gérer un conjoint dépensier

Votre conjoint part acheter du pain et revient vêtu d’un costard à 3500€.

Voilà le genre de comportement impulsif qui peut non seulement avoir de graves conséquences matérielles mais aussi des répercutions psychologiques pouvant parfois mener à la rupture.

En effet, la nécessaire confiance est sans cesse mise à mal, il règne un climat, parfois de mensonges, et dans tous les cas de dissimulation et de honte au sein du couple, ce qui peut même faire oublier les bons moments que vous passez ensemble et vous faire vivre un enfer.

Comment se sortir de cette escalade de dépenses, de ce piège, et sauver son couple ?

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L’ACHAT COMPULSIF : UNE FORME D’ADDICTION

Avoir une addiction signifie : soit être dans la consommation abusive et impulsive d’un objet comme l’alcool, la drogue, le tabac, la nourriture… soit dans la répétition d’actes susceptibles de provoquer du plaisir mais marqués par la dépendance à une situation comme les jeux pathologiques, la sexualité compulsive, l’acharnement au travail, les conduites à risque comme dans certains sports extrêmes…

Un achat compulsif est un trouble émotionnel caractérisé par plusieurs achats d’objets, généralement peu ou pas nécessaires à l’individu.

Ce trouble touche environ 1 % de la population mondiale et plus souvent les femmes que les hommes.

Ce trouble n’est pas la simple compensation passagère d’un manque affectif, les symptômes sont des pensées envahissantes et gênantes concernant les achats ou des comportements et impulsions d’achats inadaptés et des achats supérieurs aux capacités financières.

L’individu soulage un malaise intérieur en s’aliénant à ce type de comportement. S’il n’est pas dans le déni, il cherche à résister mais il lui est impossible de ne pas succomber à ses impulsions. Il va donc persister dans ces comportements malgré la conscience de conséquences négatives.

Il a des tensions de plus en plus importantes juste avant le début du comportement et va brusquement perdre le contrôle et acheter compulsivement, ce qui va le soulager jusqu’à la prochaine fois et la plupart du temps lui infliger des remords.

Un excès dans l’usage de l’argent peut être considéré comme pathologique lorsqu’il déborde ce qui est admis ou autorisé Socialement : par exemple ruiner et endetter la famille sur un coup de tête dans des produits cosmétiques, habits ou chaussures ou dans une seconde voiture qui ne servirait à rien.

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DES CAUSES PSYCHOLOGIQUES

Les conduites addictives répondent bien souvent à un sentiment de vide intérieur qui s’est généralement noué durant la petite enfance. En proie à l’angoisse, les personnes perdent le contrôle de leurs actes.

Les achats compulsifs viennent tenter de réparer un mal être plus ou moins conscient ou exprimer une agressivité qui ne s’extériorise pas autrement.

Derrière ces troubles apparemment anodins se cachent souvent des troubles narcissiques (liés à l’amour pour soi) : les personnes souffrent de carences narcissiques ou affectives et les compensent en achetant.

Les objets achetés sont souvent des objets valorisants sur le plan narcissique, en rapport avec l’esthétique.

L’achat compulsif peut aussi être le reflet d’une dépression, voire de troubles plus graves comme les troubles bipolaires : il s’agit de troubles de l’humeur où la personne oscille entre des périodes d’exaltation très intenses, dites maniaques, et des phases de grand abattement, de mélancolie.

La personne ne se rend pas compte du caractère pathologique de ses troubles.

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DE GRAVES RÉPERCUSSIONS SUR LE COUPLE

Un dépensier excessif est rarement bipolaire : il va perpétuer ce comportement en ayant conscience d’aggraver la situation financière du couple ; il peut même augmenter l’intensité ou la fréquence de ce comportement pour obtenir l’effet désiré.

Acheter compulsivement peut nuire à ses obligations professionnelles, familiales ou sociales.Cela est souvent à la source de conflits avec le conjoint.

Face aux proches, elle est à coup sûr source de honte et de gêne, d’où le réflexe de la camoufler.

Dépenser son argent sans compter ou lui accorder trop d’importance peut rendre indigne tout le reste, même son conjoint.

C’est une véritable maladie de l’argent qui ronge petit à petit le couple.

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PRENDRE LE PROBLÈME AU SÉRIEUX SANS S’EN RENDRE MALADE

Votre conjoint doit se rendre à la source de ses tensions. Il se voit dans l’obligation de répéter son comportement pour aller chercher un réconfort, qui sera toujours passager.

Afin de briser ce cercle infernal, il faut lui faire prendre conscience de la nécessité de consulter un psy ou un médecin.

S’il souffre de dépression, un traitement adapté avec des antidépresseurs apporte généralement une amélioration sur le plan compulsif.

Mais les antidépresseurs ne sont pas des solutions incontournables. En revanche, oser aller voir un(e) psy peut vraiment être salvateur.

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LUI DONNER ENVIE AVEC DÉLICATESSE D’ALLER ENTAMER UNE THÉRAPIE ?

Lorsqu’il s’agit d’une addiction, deux psychothérapies donnent généralement de très bons résultats :

Les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) s’attaquent concrètement aux difficultés actuelles du patient par des exercices pratiques centrés sur les symptômes observables au travers du comportement et par l’accompagnement par le thérapeute qui vise à intervenir sur les processus mentaux, considérés comme à l’origine des émotions et de leurs désordres.

Le problème va être traité de façon directive et rapide.

Les thérapies psychanalytiques prendront plus de temps mais auront l’avantage de traiter le problème plus profondément, en s’intéressant aux processus internes inconscients et en sollicitant des vécus anciens.

Afin de comprendre la pathologie, il est normal de faire appel à un professionnel qualifié qui sera à même de trouver la source du problème : l’argent vient-il combler un manque affectif ?

Réparer un traumatisme subi dans l’enfance ? Reproduire un schéma familial ?

Ce psychothérapeute reconnu accompagnera votre conjoint vers un mieux être et votre couple ne pourra que mieux s’en porter !

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4 ASTUCES À METTRE EN PRATIQUE IMMÉDIATEMENT POUR ENRAYER LES IMPULSIONS DÉPENSIÈRES

L’accompagner dans les magasins, vous ou un ami qui réussira grâce à sa contenance et à sa capacité de sécurisation à l’empêcher de vider votre compte.

Se fixer des limites, tenir un budget prévu à l’avance : aller faire du shopping en emportant que 200€ en liquide par exemple.

Éliminer la carte de crédit et le chéquier paraît draconien mais ce sacrifice aura l’avantage de diminuer très sensiblement les dépenses excessives.

Si vous parvenez à stopper l’impulsion dépensière de votre conjoint, prenez garde à ce que son problème de fond ne trouve pas un autre moyen d’expression comme l’alcool ou un sport à risque.

S’il ne peut pas s’adonner à son comportement d’achats compulsifs, il a de très fortes chances de s’agiter ou de devenir irritable.

Si la situation est vraiment impossible d’un point de vu financier, fermez le compte et ouvrez-en un à votre nom seul.

Faites domicilier sur ce compte les opérations qui vous concernent et laissez votre conjoint ouvrir son propre compte.

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3 ÉTAPES POUR L’AIDER

Aider est évidemment plus facile à dire qu’à faire, surtout quand l’autre fait comme si tout allait bien, minimise ou évite le problème.

Communiquez vrai, remettez-le dans la réalité, faites-lui renoncer petit à petit à sa toute puissance et rendez-le responsable sans pour autant l’écraser.

Pour cela, il faut parler de ce problème avec lui et le sortir de la honte dans laquelle il s’est englué.

Rassurez-le, soutenez-le, exprimez-lui ce que vous ressentez mais permettez-lui aussi d’exprimer sa souffrance car vous n’êtes pas le ou la seul(e) à souffrir.

Etre prisonnier d’un comportement n’autorise pas pour autant à ne pas chercher à s’en défaire, aussi ne baissez pas les bras et soutenez les efforts qu’il fait, vous ne pouvez qu’améliorer la situation et rééquilibrer votre relation sur le long terme.

Prêtez-lui plus d’attention et augmentez son estime de soi : si vous le mettez en valeur là où il est talentueux, peut-être se sentira-t-il alors moins exister par ce qu’il achète.

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NE PAS CULPABILISER S’IL NE CHANGE PAS

Ses achats compulsifs ne sont pas de votre faute et ça ne doit pas le devenir.

Cherchez à augmenter vos résistances, votre patience ainsi que votre capacité à accepter certains de ses défauts tant qu’ils ne sont pas excessifs. Conservez de l’énergie et de l’optimisme en vous préservant d’abord vous-même.

Vous pouvez prendre quelques minutes par jour pour tenir un court journal dans lequel vous exprimez rapidement ce que vous ressentez.

La situation vous paraît impossible mais ne le quittez pas impulsivement après son dernier achat excessif : une telle décision mérite que vous preniez du recul.

Si sa pathologie vous assomme complètement, que vous n’avez plus de vie et que vous tombez dans la dépression, il est bon de vous ressourcer en vous éloignant de votre conjoint car la priorité est que vous surviviez.

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FAITES APPEL À L’ÉTAYAGE DE VOTRE ENTOURAGE ET À DES ASSOCIATIONS

Tant au niveau de la prise de conscience que de l’accompagnement et du soutien sur le long terme, c’est un travail de longue haleine et plus vous serez là pour l’aider, plus il pourra progresser.

Cela est souvent difficile mais n’ayez pas honte à faire appel à une association pour les surendettés comme les Débiteurs Anonymes.

Vous pourrez alors obtenir d’une part des informations précieuses et d’autre part faire avancer la situation dans le bon sens, surtout si votre conjoint intègre cette « psychothérapie de groupe ».