Crise conjugale : comment la rendre utile ?

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crise de couple

De nos jours, mariage ne rime pas forcément avec toujours. En 2011, on constate que 44.7% des mariages français aboutissent à un divorce. Dans beaucoup de cas, chacun des ex-partenaires refait sa vie aux côtés d’un(e) autre. Dans une société où l’on veut aller toujours plus vite et perdre le moins de temps possible, la rupture intervient parfois à la place ou au cours d’une forte crise conjugale (non terminée) ; crise certes difficile mais pourtant bien utile quand on va au bout de son processus.

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QU’EST-CE QU’UNE CRISE CONJUGALE ?

Chaque couple a été, est, et sera confronté à un ou plusieurs moment(s) de crise(s) dans son existence. Cette crise apparait dès lors que plusieurs frustrations ou autre éléments négatifs se sont accumulés dans la relation entre les deux partenaires et qu’aujourd’hui « c’est trop ».

Le mode opératoire du couple n’est plus vivable et il se retrouve alors au pied du mur : il doit procéder à des changements afin de pouvoir redéfinir la place de chacun, les règles implicites du couple et ainsi comprendre comment aller mieux et continuer à avancer.

Mais qui dit changements dit disputes, remises en questions, discussions argumentées, défense de ses droits individuels…

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TOUTE L’UTILITÉ DE LA CRISE :

Contrairement à ce que beaucoup de personnes pensent, la crise n’est pas une régression du couple, ou un retour en arrière ; elle est synonyme de cristallisation temporaire de la relation, afin que celle-ci, si chacun des partenaires participe à l’effort et cherche à sortir de la crise, puisse repartir sur un nouveau mode de fonctionnement, meilleur que l’ancien.

Malheureusement, pour beaucoup de couples, la crise est trop difficile à supporter et à affronter, alors plutôt que de lutter pour la surmonter, on prend la décision de se séparer…

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LES CIRCONSTANCES DÉCLENCHANTES DE LA CRISE

Dans son article, Eiguer a étudié le phénomène de crise au sein du couple et a mis en évidence ce qu’il appelle les « circonstances déclenchantes » de l’origine de la crise qu’il catégorise en deux modalités.

La première s’apparente aux diverses situations rencontrées par le couple : un bouleversement dans la vie personnelle (décès d’un proche, annonce d’une maladie…), dans la vie professionnelle (licenciement, changement de poste, mutation, pression professionnelle…), etc.

La deuxième concerne quant à elle la sphère familiale et tous les bouleversements (positifs ou négatifs) qu’elle peut rencontrer : une naissance, le départ d’un enfant, une adoption, une séparation…

Diagramme et courbe de vie de la crise

Si l’on devait représenter la crise par une courbe en quatre étapes, voilà ce à quoi cela pourrait ressembler :

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ÊTES-VOUS DANS UNE CRISE CYCLIQUE OU NON CYCLIQUE ? LA QUESTION CLÉ !

Selon Eiguer toujours, il ne faut pas confondre la crise cyclique de la crise non cyclique. Dans notre cas nous parlons de la cyclique, car la phase de crise est entourée de périodes dites calmes.

Lors d’une crise non cyclique, il ne s’agit pas du même schéma car on étale alors sur la durée une sorte de tension de base, ponctuée de quelques moments où « l’on va mieux » et de quelques moments où « tout va mal ».

Dans la crise ponctuelle, on peut donc repérer quelques manifestations constantes qui lui sont associées :

« Je ne comprends pas ce qui nous arrive » ; un sentiment d’étrangeté est ressenti par l’un des partenaires voire les deux, qui découvrent une facette de leur couple et des facettes de l’autre qu’ils ne connaissaient pas jusque là.

« J’ai peur qu’il nous arrive malheur » ; l’état de crise va venir produire chez les individus qui forment le couple des sentiments très ambivalents et des fluctuations thymiques très importantes, qui vont amener un ensemble d’affects contradictoires et déstabilisants (joie/tristesse, manque/étouffement, amour/haine…).

« Je pense que nous agissons comme ça parce que nous sommes ensemble depuis trop longtemps/parce que tu ne fais plus assez d’efforts/parce que je m’investis beaucoup moins » ; chacun des partenaires va essayer de donner des explications à ce bouleversement ambiant, afin d’apaiser en quelques sortes ces affects contradictoires ressentis.

Vient en parallèle le temps de la brutalité et de l’impulsivité ; les partenaires adoptent alors des conduites inadaptées et souvent excessives sous le coup du « ras le bol » de cette situation. Il n’est pas rare de les voir ainsi aller déverser ce qu’ils reprochent à l’autre auprès d’un tiers (ami, parent, famille…).

« De toute façon cela dure depuis des années » ; la crise vient brouiller la perception temporelle des événements chez les membres du couple. Ils ont alors tendance à refouler les souvenirs heureux qu’ils ont en commun et à laisser cet instant « crise » prendre le dessus.

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COMMENT FAIRE DE LA CRISE UNE SOURCE DE CRÉATION ?

Finalement, la crise vient engendrer un sentiment global de rupture ; dans le couple, dans notre personnalité, dans le temps…

Ce que l’on sait en psychologie, c’est qu’à partir du moment où il y a blessure, conflit, rupture, il y a à la clé des mécanismes de réparation, de restauration.

Lorsque le couple réussi à venir à bout de la crise, alors il se rend compte qu’il va mieux tout simplement. Les crises sont essentielles pour faire renaître un nouveau couple qui va pouvoir envisager différemment l’avenir…

Chacun a évolué et va venir apporter une nouvelle contribution afin de réajuster de manière régulière l’entité couple.

Finalement, cette période charnière est source de création à deux, et de création individuelle. Grâce à elle, le couple a pu prendre conscience que son fonctionnement lui était néfaste et ne permettait plus d’avancer dans le bon sens, ce qui la rend essentielle à la construction d’un couple solide et pérenne.

Il n’est donc pas étonnant de voir que les ex- qui se sont réfugiés trop tôt dans la solution « rupture » se remettent parfois ensemble…Mais pourquoi ?

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COMMENT FAIRE DE LA CRISE UNE SOURCE DE CRÉATION ?

Finalement, la crise vient engendrer un sentiment global de rupture ; dans le couple, dans notre personnalité, dans le temps…

Ce que l’on sait en psychologie, c’est qu’à partir du moment où il y a blessure, conflit, rupture, il y a à la clé des mécanismes de réparation, de restauration.

Lorsque le couple réussi à venir à bout de la crise, alors il se rend compte qu’il va mieux tout simplement. Les crises sont essentielles pour faire renaître un nouveau couple qui va pouvoir envisager différemment l’avenir…

Chacun a évolué et va venir apporter une nouvelle contribution afin de réajuster de manière régulière l’entité couple.

Finalement, cette période charnière est source de création à deux, et de création individuelle. Grâce à elle, le couple a pu prendre conscience que son fonctionnement lui était néfaste et ne permettait plus d’avancer dans le bon sens, ce qui la rend essentielle à la construction d’un couple solide et pérenne.

Il n’est donc pas étonnant de voir que les ex- qui se sont réfugiés trop tôt dans la solution « rupture » se remettent parfois ensemble…Mais pourquoi ?

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L’APRÈS RUPTURE : LE CORDON (DIFFICILE) À COUPER

Pour certaines personnes, la rupture est nécessaire à la prise de conscience que c’est cet autre qu’il nous faut. Finalement, les ex-conjoints finissent par percevoir une certaine évidence, après des mois voire des années de séparation. Ils finissent par « oublier » les raisons pour lesquelles le choix du divorce ou de la rupture a été fait et se remettent ensemble.

On observe souvent qu’après un mariage heureux et d’une durée assez conséquente, les deux ex ont du mal à couper ce cordon qui les a liés durant tant d’années.

Parfois, la présence d’un tiers (le nouveau partenaire de l’un ou de l’autre) est vécue comme une véritable intrusion et ce dernier se retrouve à l’écart pour certaines occasions. Certains ex-conjoints décident, pour le bien-être des enfants (et finalement peut-être pour leur bien-être à eux également) de fêter Noël, les anniversaires, ou toutes autres occasions un peu spéciales, « en famille » et sans le(s) nouveau(x) partenaire(s).

On considère alors que « la famille » c’est celle que l’on avait avant le divorce, et non celle que l’on refonde aux côtés d’un autre partenaire.

Beaucoup de couples qui se remettent ensemble entretenaient l’illusion qu’avec une autre personne, tout irait mieux, qu’ils n’auraient plus ces concessions et efforts monstrueux à faire pour vivre au quotidien avec l’autre. Mais peu à peu, ils finissent par se rendre compte qu’une nouvelle relation demande autant d’efforts, même si différents, et finissent par penser que tant qu’à faire des efforts, « autant les faire avec celui ou celle avec qui j’ai déjà bâtit quelque chose, avec qui j’ai fais mes enfants… »

Dans tous les cas, lorsque la décision de se remettre ensemble après une séparation est prise, il faut que chacun soit plus apte à comprendre ce qui a fait défaut lors de la précédente tentative et apporte sa pierre à l’édifice, afin de construire un nouveau couple ensemble et non afin de rebâtir le même.