L’homosexualité, coming out, du chemin de la honte à celui de l’acceptation de soi

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L’HOMOPHOBIE HOMOSEXUELLE

Deux mots que tout oppose et dont l’association tend pourtant à devenir commune. L’homophobie intériorisée des homosexuel(les) est une réalité, parfois méconnue mais inhérente à toute une population de personnes qui ne s’acceptent pas telles qu’elles sont. Elle incarne un sentiment de honte, une inhibition profonde de soi de la part de ces homosexuels pour qui aimer une personne de même sexe, est inconcevable et source d’une grande souffrance intérieure.

Et cela tient au simple fait d’évoluer dans une société hétéro-normée où ne pas répondre à cette norme engendre des acrobaties de l’ego et du psychisme.

Le sentiment de honte qui en émane, impose aux homosexuels une image d’eux-mêmes non conforme à celle qu’ils ont emmagasiné dans leurs schèmes de pensée.

Le jugement de ce qu’ils sont devient acerbe tant le monde extérieur leur donne à penser qu’ils ont effectivement quelque chose en eux à « cacher » ou à « révéler ».

Cacher cette attirance pour une personne de même sexe ou, au contraire, la révéler au monde comme si cela incarnait quelque chose d’inhabituel, à expliquer, à justifier par rapport à une hétérosexualité qui incarne LA sexualité de référence.

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LE REJET DES AUTRES

Le rejet de la communauté et des semblables devient alors chose commune chez ces personnes homosexuelles, qui, étouffées dans une mécanique où s’entremêlent honte, dégout et culpabilité, adoptent l’attitude même de ceux qui les stigmatisent. La non acceptation de soi, de sa sexualité et de ceux qui la partagent, incarne dès lors un refuge pour se distancier de ce que le psychisme n’est pas en mesure d’accepter de soi. Un mécanisme de défense commun pousse certaines personnes homosexuelles à avoir des réactions de dégout marquées face aux manifestations affectives dont ils peuvent être témoins dans la rue entre deux personnes de même sexe. La non acceptation de soi engendrant une non acceptation encore plus extreme des autres.

Car la honte est un mécanisme très puissant qui maintient l’ordre social en empêchant les « normaux » de dévier de la norme et en poussant ceux qui n’y répondent pas, à se sentir exclus, à se cacher et à s’auto mépriser parfois. Certaines personnes ne font ainsi jamais leur coming-out.

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« CHOISIR COMMENT ON LE VIT »

Marina Castaneda dans son livre Comprendre l’homosexualité dira : « si on ne choisit pas d’être homo, on choisit comment on le vit ». Se découvrir homosexuel, quel que soit l’âge, incarne un chemin plus ou moins sinueux fait de phases et d’obstacles psychiques que chaque individu expérimente d’une façon spécifique et dans un ordre qui lui est propre.

Il n’existe pas de schéma universel de l’homosexualité qui poserait les bases et les fondements d’un processus clef en main par lequel chaque personne passerait de la même façon. Non. Le processus de construction de l’identité homosexuelle peut s’avérer tortueux et difficile.

Le chemin de l’acceptation de soi est la clef, l’aboutissement de ce processus de construction, qui mène à l’acceptation plus générale de la part des autres. Car se reconnaitre tel que l’on est, se sentir à l’aise avec son identité incarne la condition même au bonheur et à l’harmonie.

C’est aussi l’élément clef d’une tolérance et d’une acceptation de la part d’autrui. Car une personne assumée et fière de ce qu’elle est, sera capable de s’épanouir en présence des autres et de leur faire comprendre et accepter la dite « différence ».

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SE SAISIR DE L’IDENTITÉ HOMOSEXUELLE

Le chemin de l’acceptation de soi en tant qu’homosexuel(le) pousse à se saisir d’une identité sexuelle qui favorise le processus interne de construction de soi. Le chemin de l’acceptation de soi permet de sortir de cette forme d’abnégation avilissante où l’on lutte intérieurement sur sa vérité première .

Car se conformer à ce que la société impose comme étant une norme revient à nier une partie fondamentale de soi.

L’identité homosexuelle est portée par une communauté qui fait bien souvent office de refuge et de soutien pour toutes personnes qui se révèlent gay, lesbienne ou bi.

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LA FIERTÉ HOMOSEXUELLE

La fierté homosexuelle, ce sentiment de « satisfaction légitime de soi » permet d’achever le processus de construction identitaire et de s’ouvrir à un monde où la norme n’est plus d’être hétérosexuel mais « d’être » tout simplement et d’être ce que l’on veut.

Merveilleuse thérapie que de se saisir de cette identité homosexuelle. A partir de là, il s’agit de ne plus essayer de se défaire, de fuir cette identité et d’en arborer, au contraire, fièrement les couleurs.

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CULTURE ARTISTIQUE, MUSICALE, VESTIMENTAIRE

Cette identité s’est enrichie au fil du temps d’une culture à la fois artistique, musicale, vestimentaire, qui offre aux individus gays et lesbiens, la possibilité d’être fiers de ceux qui se sont battus pour leurs droits et qui ont réussi à créer une communauté, qui, bien que parfois stigmatisée ou discriminée, peut se targuer d’avoir été précurseur dans bien des domaines.

Et de l’être encore aujourd’hui. Car combien de grands créateurs de mode, d’artistes, de « faiseurs de tendance » de notre société actuelle sont homosexuel(les) et/ou portent ses valeurs et ses droits !

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QUAND LA PEUR DE LA DIFFÉRENCE SCLÉROSE LES MENTALITÉS

Que l’on soit végétarien dans un monde de carnivore, que l’on soit enrobé dans une société qui véhicule la maigreur, ou que l’on soit noir, bridé, arabe, dans un pays qui se veut blanc, on fait face à la stigmatisation et à la différence puisque l’on ne répond pas à la norme du plus grand nombre.

N’oublions pas qu’une norme ne tient d’ailleurs qu’à cela. Elle est la création d’un diktat par une majorité pour éradiquer la différence. Pour éradiquer l’existence d’une possible autre norme.

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COMMENT SE CONFRONTER À CETTE PEUR DE LA DIFFÉRENCE

Etre homosexuel c’est ainsi se confronter à cette peur de l’hétérogénéité par le plus grand nombre qui se veut constituer une homogénéité.

Car la différence, quand on ne la comprend pas, effraie. Cacher son identité sexuelle reviendrait alors à entretenir cette peur qu’entretient la majorité à l’égard d’une identité homosexuelle qui ne demande qu’à être connue et appréciée pour ce qu’elle est et non stigmatisée pour sa supposée différence.

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LES CLEFS DE L’ÉPANOUISSEMENT PERSONNEL

Rien n’oblige à assumer aux yeux du monde une forme de sexualité qui ne devrait, il est vrai, pas exiger qu’on la révèle, qu’on la dévoile, comme si elle incarnait une dérive de l’être et de l’âme.

Néanmoins, l’épanouissement intérieur tient à une chose très simple, la reconnaissance de soi et l’acceptation de ce que l’on est en tant qu’individu. L’homosexualité n’est pas constitutive de l’Identité globale. Elle n’est constitutive que de l’identité sexuelle. Et elle ne définit en aucun cas la flamboyante palette de couleurs dont chacun dispose en soi.

L’on espère souvent se prémunir des attaques extérieures, de la souffrance et de la discrimination en ne se révélant pas au monde. C’est pourtant dans la révélation et l’affirmation même de soi que l’on se prémunie des attaques de son propre psychisme et de celles que le monde projette sur soi.

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LES BÉNÉFICES DE S’ACCEPTER EN TANT QU’ÊTRE HOMOSEXUEL ET SE LIBÉRER DU SECRET

L’être qui s’accepte dans son identité homosexuelle, n’est plus le bourreau de sa propre existence et n’entretient plus en lui un rejet de soi, une peur de l’autre et du monde.

Se libérer du secret de l’homosexualité incarne une délivrance, un pas vers l’épanouissement de soi et l’harmonie intérieure.

Car le poids de ce secret fait bien souvent entrave à la construction identitaire en obligeant l’individu à se façonner selon quelque chose qui fait miroir aux attentes de l’extérieur et non aux attentes internes qui l’animent personnellement. Le fait de « camoufler » ce que l’on est pousse à intégrer en soi des attitudes et des comportements qui enferment l’identité réelle.

Mécanisme de défense, pirouettes psychiques absolument dévastatrices pour l’individu qui se cantonne dans ce mode d’être et de vivre.