Relations amoureuses courtes, difficiles, comment y mettre un terme ?
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Par Florence Escaravage, fondatrice de Love Intelligence®
D’UN MODÈLE PATRIARCAL À PLUS D’ÉGALITÉ DANS LE COUPLE
Le modèle amoureux que nous recherchons reste très récent : avant la deuxième moitié du 20e siècle, nous ne cherchions pas à avoir une relation amoureuse consciente. Aujourd’hui, tout homme ou femme moderne cherche, sans le savoir, une relation bien plus riche que celle de ses ancêtres. Et, c’est tout à son honneur. De surcroit c’est tout à fait possible, mais pour y parvenir il faut comprendre ce que cette relation exigeante implique. Prenons conscience que tout notre mérite aujourd’hui est de tenter d’avoir une relation intime, authentique. Nous n’avons pas d’histoire dans ce domaine, pas de modèles. Le modèle judéo-chrétien (avec un modèle patriarcal dominant) est terminé : nous cherchons en couple à être sur un pied d’égalité. Nos écoles ne nous enseignent rien sur l’amour. En Occident, nous sommes les pionniers d’une richesse de couple totalement nouvelle qui ouvre de vastes possibilités vers la réalisation personnelle des deux partenaires. La réalisation de soi passe donc, notamment, à travers la relation amoureuse.
UN AMOUR BIENFAITEUR
Chacun, grâce à la relation amoureuse, peut devenir plus éveillé. Une relation consciente, c’est une relation où chacun est responsable, où chacun veut que l’autre grandisse seul, où personne/ aucun des deux n’attache l’autre. C’est une relation amoureuse très puissante car elle peut potentiellement transformer chacun. Chaque partenaire considère ce qui les unit comme un moyen de cultiver leurs capacités profondes . C’est aussi une relation qui guérit et qui permet de se libérer d’un passé - de la prison d’un passé parfois trop influent qui nous a légué de bonnes choses, comme des fardeaux dont il faut savoir se délester.
C’est la raison pour laquelle, dans mon approche de la Méthode Florence, j’ai consacré un pan complet de l’étape 1 à expliquer comment se libérer de ces influences un peu lourdes à porter car elles nous font dévier des choix qui nous font du bien. Mais Néanmoins l’étape encore plus importante est la troisième, car elle est relative à ce que l’on délivre de soi dans une relation amoureuse. Et elle commence dès la séduction. L’aspect incontournable et nécessaire, pour séduire (une 1re fois comme sur la durée) est le dévoilement de l’authenticité de sa personnalité.
L’EXIGENCE NÉFASTE À L’AMOUR
Les personnes régulièrement célibataires sont en général des personnes exigeantes. J’ai si souvent observé qu’elles avaient un frein commun et évident qui les empêchait de construire ou de reconstruire une belle relation. Il fallait que je trouve une approche simple pour que ce frein leur saute aux yeux tout autant qu’à moi, et qu’elles puissent le lever facilement. Le frein dont je vous parle est le suivant : le manque d’acceptation de sa propre personnalité. => Bilan : 1/ pas de matière donnée à l’autre pour être digne d’intérêt puis d’être aimé(e) sur le long terme 2/ pas de complicité profonde, et donc l’un ou l’autre se détache de la relation du fait d’un manque d’intensité.
Il est très intéressant de comprendre que le contrôle de soi (très inconscient, mais qui est le résultat d’un réflexe de nos attitudes professionnelles), la volonté de retrouver en l’autre le respect d’une liste de critères non négociables pour nous dans le cadre d’une relation amoureuse, revient à rejoindre toutes les traditions spirituelles qui sous-estiment ou discréditent l’expérience individuelle. « Elles considèrent ce que vous traversez en tant qu’individu comme un rêve n’ayant pas de signification particulière » (John Welwwod, Directeur de la section Psychologie du California Institute of Integral Studies de San Francisco). Ma maigre contribution consiste à faire comprendre que le souhait de vivre le coup de foudre ou le grand amour est une très belle demande, mais qu’il ne peut opérer que dans une rencontre authentique, personnelle, de toi vers moi et vice versa – ce qui est très propre à notre culture occidentale moderne. C’est donc l’attitude opposée à celle qui consiste à établir des critères de choix, le contrôle de soi. Je cherche donc, par exemple, dans l’étape 3 à faire apprécier à chacun ce qu’est leur expérience personnelle pour qu’ils soient à même de la révéler en séduction ! C’est ce dont il est question avec l’intimité —. La relation intime devient alors un véhicule pour s’épanouir soi, en dehors aussi du couple. Le couple étant comme un terreau dans lequel on puise pour se réaliser.
INTERVIEW DE PAUL SHIPPE À JOHN WELWOOD :
PS : Dans vos livres (journey of the heart et Love and awakening) vous écrivez qu’il est important de réaliser à quel point il est nouveau d’envisager la possibilité d’une relation consciente. Qu’y a-t-il de si nouveau ?
JW /Même si nous pouvons imaginer que la capacité de créer une étroite relation d’amour est programmée dans nos gènes et que nous devrions instinctivement savoir comment y parvenir, l’intimité personnelle est en réalité une idée assez nouvelle dans l’histoire de l’humanité. Jusqu’à récemment, être vraiment intime, de façon personnelle, n’a jamais fait partie de l’idéal du mariage ; en fait, la plupart des couples à travers l’histoire sont parvenus à vivre ensemble leur vie entière sans entamer de discussions personnelles au sujet de ce qui se passait en eux et entre eux. Tant que la famille et la société prescrivaient les règles et les rôles du mariage, les individus n’eurent jamais à développer une grande conscience en ce domaine. Bien que le mariage ait souvent été considéré comme sacré, il n’était pas encore personnel. Nous commençons seulement maintenant à comprendre ce qui se passe entre deux partenaires intimes et c’est seulement aujourd’hui que nous pouvons commencer à en parler ou à y penser clairement.
PS : Qu’en est-il des grands amours historiques et légendaires tels que ceux de la période de l’amour courtois où du tantrisme ?
JW : l’idéal de l’amour romantique du XIIe siècle consistait principalement à brûler de passion pour quelqu’un que vous vénériez à distance. Cela servait en sorte de purification et d’affinage spirituels. Comme Dante et Béatrice par exemple. Ce fut une invention fabuleuse mais ce n’était pas encore l’intimité telle que nous la connaissons aujourd’hui. La bien-aimée servait à véhiculer les projections de l’amant. L’amour courtois n’implique pas une relation au jour le jour, prenant place entre deux êtres humains réels. L’amour romantique était au départ considéré comme une jouissance céleste qui était incompatible avec le mariage et ses exigences terrestres.
PS : l’amour romantique n’implique donc pas nécessairement une réelle intimité.
JW : Non. Pas plus que le tantra qui se focalise sur un rituel est une réalisation spirituelle, bien plus que sur une intimité personnelle. Vous révéler de façon personnelle à votre bien-aimée — au lieu de simplement tomber amoureux d’un beau visage — est nouveau quelque chose d’assez dans l’histoire. Pendant des années, des milliers d’années, la conscience de couple est restée à l’état d’enfance non développée, en ce sens que les couples vivaient à la maison, dans des familles étendues, et faisaient ce qu’on leur disait. Cela a changé avec la révolution industrielle, à mesure que la famille a commencé à se désagréger et que les enfants ont recherché plus de liberté — ce qui a conduit à une invention radicalement nouvelle : sortir ensemble. Avec cette nouvelle liberté, la conscience de couple a évolué de l’enfance à l’adolescence, ce qui fut marqué par une rebellion contre la tradition et par l’idéalisme romantique. Ce développement a atteint son apogée dans les années 60, avec la révolution sexuelle et la montée en flèche du taux des divorces. Cependant dans les années 60 deux développements importants constituèrent un travail préliminaire à un stade plus adulte de la conscience de couple, qui devient possible seulement aujourd’hui. D’une part, le mouvement féministe mis fin aux stéréotypes anciens et rendit la relation plus égalitaire. D’autre part, la dissémination de notions psychologiques dans la culture — en grande partie à travers des livres de vulgarisation sur la psychologie — a commence à donner aux gens un nouvel éventail de langage et de concepts, auquel les générations précédentes n’avaient pas accès, pour parler de ce qui se passe réellement dans les relations.
PS : Ce nouveau développement constitue donc un changement. Il ne s’agit plus d’être guidé par une forme extérieure mais de fonder les relations sur des valeurs intérieures et spirituelles ?
JW : oui. Alors que la première étape du couple était caractérisée par le devoir et l’étape adolescente par la liberté et la rébellion, l’étape adulte, celle de la maturité, est marquée par la conscience et la responsabilité
PS :le sous-titre de votre livre " Love and awakening" est "découvrir le chemin sacré de la relation intime". Cela donne l’impression que vous proposez une vision de la façon dont le sacré peut entrer dans la vie quotidienne et trouver son expression dans les relations.
JW : Durant des milliers d’années, la religion institutionnelle a maintenu le sacré au centre de la vie humaine. A présent que le sacré n’est plus au centre de nos vies, L’humanité a perdu ses repères. Bien que nous ne puissions plus désormais nous appuyer sur la religion, il y a une nouvelle possibilité, c’est que les individus puissent développer une relation plus consciente au sacré dans leur propre vie.
PS : les individus, plutôt que les institutions sont maintenant appelées à être les détenteurs du sacré ?
JW : Oui. Et une façon de pouvoir commencer à reconstruire notre lien avec le sacré et à l’intégrer dans la communauté est de le faire à travers la relation consciente. Puisque la culture dans son ensemble ne nourrit plus désormais l’âme, un domaine dans lequel nous pouvons commencer à régénérer cette âme est celui de notre lien avec ce que nous aimons.
PS : comment définissez-vous l’âme ?
JW : différentes traditions ont utilisé ce terme de différentes manières. Selon ma compréhension, l’âme n’est pas une sorte quelconque d’identité métaphysique habitant le corps. Ce n’est pas une chose réifiée. L’âme est une façon de parler de la manière individuelle dans notre être plus vaste se manifestant nous, à travers nous, en tant que nous. L’âme est l’élément humain en nous, un élément intermédiaire entre l’absolu et le divin, qui est notre nature ultime et notre ego conditionné, que les traditions spirituelles considèrent comme la source de l’illusion. C’est notre conscience individuelle, par contraste avec notre nature divine qui est universelle, la même chez tout le monde. L’âme est la vraie nature, telle qu’elle se déploie et se développe au cours d’une vie, dans le temps et l’espace. Elle est le principe du devenir, à la différence de l’absolu qui est intemporel :" tel qu’il était au début, tel qu’il est maintenant est tel qu’il sera à jamais". L’âme a un double désir. Elle a un oeil dirigé vers l’absolu, telle la goutte d’eau qui veut se fondre dans l’océan. Pourtant comme l’écrit Rumi :" l’océan aussi devient la goutte d’eau". L’individu est aussi un véhicule de la vérité suprême. Il y a une phrase d’un autre poète soufi, Yunus Emre, qui décrit cette qualité individualisée de l’âme :" je suis la goutte d’eau qui contient la mer. Comme il est beau d’être un océan caché à l’intérieur d’une goutte infinie." Notre nature absolue est ce qui nous permet d’avoir une compassion universelle et d’aimer tout le monde de manière égale, comme de nombreuses traditions sacrées nous incitent à le faire. Mais au niveau personnel, au niveau de l’âme, nous n’aimons pas tout le monde exactement de la même manière. Quand nous avons une profonde connexion d’âme avec quelqu’un, nous aimons cette personne comme nous n’aimons personne d’autre à l’identique dans tout l’univers. Cet amour a une particularité. C’est l’éros.
PS : le christianisme décrit l’universel "aime ton prochain comme toi-même" en tant qu’Agapê. Les traditions spirituelles tendent-elles à sous-estimer l’amour individuel d’un autre individu - l’éros ?
JW : certaines traditions spirituelles sous-estiment ou discréditent l’expérience individuelle. Elles considèrent ce que vous traversez en tant qu’individu comme un rêve n’ayant pas de signification particulière. L’une des contributions uniques de la culture occidentale moderne, et cela est particulièrement vrai en Amérique, est l’appréciation de l’expérience personnelle. Et c’est ce dont il est question avec l’intimité — la rencontre authentique, personnelle, de toi et de moi. La relation intime devient alors un véhicule pour le sacré, un creuset dans lequel forger l’âme.
Ps : quelle est la relation entre Éros et sexualité ?
JW : l’éros est l’ensemble de l’interaction dynamique entre deux êtres qui s’aiment, dont la sexualité n’est rien d’autre qu’une expression. La sexualité est naturellement sacrée, car elle est une expression de la force vitale subtile qui anime l’ensemble du corps et l’ensemble de l’univers. Quand nous faisons l’amour, nos énergies subtiles s’interpénètrent d’une manière plus fine que notre contact grossier au niveau physique. Seuls les êtres humains font l’amour à travers la sexualité, parce qu’ils sont les seuls à s’étendre et à demeurer face à face, avec les parties les plus tendres de leur corps — ventre et coeur — totalement exposées est en contact. Quand l’esprit moderne réduit la sexualité à une fonction physique grossière ou un instinct animal subordonné à l’ego rationnel, il s’engage dans une forme de sacrilège. Plus nous essayons d’emprisonner ou de manipuler l’expérience sexuelle, plus nous perdons le contact avec sa capacité à dévoiler le mystère de l’expérience humaine. Comme l’a décrit D. H. Laurence à propos de ce mystère : "l’acte sexuel n’a pas pour but de déposer une graine. Il sert à faire un bond dans l’inconnu, comme du bord d’un précipice, telle Sapho dans la mer."
PS : pouvez-vous parler des sources de votre vision de la psychologie sacrée de l’amour ? D’où provient-elle et comment s’appuie-t-elle sur les traditions spirituelles ?
JW : j’ai commencé, comme la plupart d’entre nous, à partir de la relation inconsciente. Mon premier mariage était fondé sur l’amour, mais je n’avais pas une grande compréhension des dynamiques qui étaient en jeu entre nous. Lorsque ce mariage pris fin, je ressentis un fort besoin de comprendre en quoi consistaient vraiment les relations. J’étudiais les diverses traditions, orientales et occidentales, mais je n’ai pu trouver aucun enseignement traitant de la psychologie sacrée du couple. Il y avait la psychologie profane — comment faire l’amour, comment communiquer, comment se battre — mais rien à propos du jeu subtil pluridimensionnel qui prend place entre deux individus, en tant que mystérieuse fusion du corps, de l’esprit, de l’âme et de la psyché. Il y avait des enseignements spirituels, contenant des principes universels tels que la compassion, l’amour bienveillant, le fait de faire passer les autres en premier, mais qui ne disaient pas grand-chose de la dimension sacrée de l’éros ni du travail concret nécessaire pour devenir réellement intime avec une autre personne. En élaborant une psychologie sacrée du couple, j’ai essayé d’utiliser, d’adapter et de réunir des principes issus des traditions sacrées ainsi que de la psychologie occidentale.
PS : le titre de votre livre : "Love and awakenig" semble être une tautologie. On pourrait dire que l’amour est éveil ?
JW : Non, pas tout à fait. Bien que nous puissions aimer le croire, avec les Beatles qui chantent que" love is all you need, it is easy" l’amour n’est pas la seule chose dont nous avons besoin et il n’est pas facile. En nous forçant à voir de quelle façon nous reproduisons continuellement nos schémas inconscients avec ceux que nous aimons, les relations intimes nous offrent l’opportunité de nous éveiller de ces schémas.
PS : Est-ce cela le travail spirituel ?
JW : Au sens large. Mais je fais une distinction entre le travail spirituel au sens le plus pur — qui implique de réaliser notre nature absolue — absolue — et le travail de l’âme, qui implique d’incarner dans nos vies personnelles cette nature plus vaste, de la véhiculer à travers ce corps -esprit. La relation est une forme de travail sur l’âme qui lui aussi est sacrée.
PS : Nous avons défini l’âme et l’esprit. Pouvez-vous définir le sacré ?
JW : ce qui est sacré est le mouvement vers une vérité plus profonde, vers une connexion plus profonde, vers une compréhension plus profonde et vers tous ce qui nous aide à évoluer dans cette direction. C’est la rencontre de l’humain et du divin. En ce sens, la relation intime est plein de possibilités sacrées.
PS : Donc, quand le divin se manifeste dans l’expérience personnelle, ici et maintenant, c’est ce qui est sacré. Se relier au sacré signifie reconnaître ce flot en vous de quelque chose de plus vaste que vous.
JW : Oui. Si vous reposez simplement dans cet être pur et absolu, la question du sacré ne se pose pas, parce que ce "soi et autre" ne sont pas du tout ici à l’oeuvre. Vous êtes simplement "cela". . C’est uniquement quand nous en revenons à nos vies et que nous sommes en relation avec notre femme, notre mari ou nos enfants que cette question se pose. Dans la relation, le sacré se manifeste en tant que communion moi - toi. La découverte du sacré dans les relations personnelles exige de travailler sur notre conditionnement passé interpersonnel — que j’appelle agencement soit autre — qui obstrue, déforme la communion plus profonde moi — à toi. Quand deux personnes amènent leur amour et leur conscience à s’intéresser à ces schémas conditionnés qui bloquent leur amour, leur relation peut vraiment être un moyen d’incarner le sacré dans leur vie.
PS : Réunir ensemble le ciel et la terre ?
JW : Oui. C’est là où le sacré apparaît, juste à ce point de rencontre.
’PS : L’amour par lui-même ne conduit pas nécessairement à l’éveil ?
JW : l’amour est une puissance d’éveil, mais il ne dissout pas toujours les défenses. L’amour est comme la lumière et la chaleur du soleil qui commence à réveiller la graine endormie qui est en nous. L’âme est cette graine qui veut grandir, s’épanouir et fructifier, devenir tout ce qu’elle peut être. Mais souvent le tégument qui enveloppe la graine est tellement épais qu’il bloque les possibilités d’extension. Ce potentiel plus profond commence souvent à prendre vie à travers une connexion d’âme — une relation d’amour qui enflamme une reconnaissance de ce qui est vraiment possible dans cette vie — que ce soit avec une personne que l’on aime, avec un maître ou un ami.
PS : ainsi, l’une des façons de pouvoir nous éveiller de la frénésie de l’ego, de cette léthargie, de ses blessures, est à travers l’amour.
JW : oui, à travers une relation, puisque c’est dans nos relations aux autres que nous avons tout d’abord appris à nous fermer. Quand nous nous élargissons dans l’amour, nous nous heurtons inévitablement à nos vieilles tendances à nous fermer et à jouer la sécurité.
PS : est-ce cela l’obstacle ?
JW : Etre coincé dans ces agencements conditionnés soit /autre est une prison pour l’âme. Peut-être avez-vous appris à être dur afin de survivre dans votre famille ou pour gagner le respect et l’approbation. Vous en êtes donc arrivés à vous imaginer être quelqu’un qui tient les commandes — et cela met votre âme en cage. Quand vous découvrez une bonne relation d’amour, cela vous confronte à la façon dont cette identité obstrue une rencontre ouverte et directe entre vous-même et celui ou celle que vous aimez. Votre compulsion à avoir le contrôle vous coupe également de tout un ensemble de ressources intérieures — spontanéité, confiance, réceptivité à l’amour, lâcher -prise, capacité de faire face à l’inconnu et force authentique. Si vous voulez être pleinement présents à la vie et à une autre personne, cette identité doit être dissoute. Mais il y a bien sûr des chances pour qu’à ce stade vous ressentiez une résistance énorme, parce que tout votre sens de soi — votre survie, votre force et votre approbation de vous même — est tellement lié au fait d’être dur et d’avoir le contrôle.
PS : Quand vous vous heurtez au mur de votre prison et que votre résistance s’élève, que pouvez-vous faire alors ?
JW : le principe essentiel consiste à partir de là où vous êtes. Nous devons sentir cette douleur d’être coincés dans la prison de nos vieux concepts sur nous-mêmes et nous ouvrir à cette douleur. Et nous avons besoin de reconnaître que notre amour nous invite à casser cette prison et à devenir l’être vaste que nous sommes en réalité. Souvent, nous éprouvons une résistance énorme à laisser l’amour pénétrer totalement en nous, parce que l’amour est une force capable de briser la coquille du soi factice. Nous commençons à penser :" je ne me suis pas engagé dans une relation pour voir la plus précieuse stratégie de sécurité et de survie ainsi menacée " !A ce stade, nous imaginons qu’il y a quelque chose de désespérément erroné — en nous-mêmes, en notre partenaire ou dans la relation. C’est pourtant, en réalité, une opportunité immense d’accéder à un sens plus large et plus frais de qui nous sommes.
PS : Ce que vous êtes en train de dire est que la souffrance est en fait la clé qui peut ouvrir la porte de votre prison.
JW : Pas la simple souffrance — parce que de toutes les manières tout le monde souffre — mais la souffrance consciente. Rendre votre souffrance consciente. Avoir à garder le contrôle est une souffrance, mais vous pouvez ne pas le réaliser jusqu’à ce que l’amour pour un autre ou une autre vous montre combien vous êtes piégés dans cette identité. Puisque l’amour fait que vous voulez vous élargir et vous relier, il permet aussi de voir ce qui vous maintient contracté et isolé.
PS : tout le monde souffre ; la souffrance consciente fait toute la différence.
JW : normalement, vous agissez inconsciemment à partir de vos schémas conditionnés. Mais maintenant, vous avez une chance de sentir ce qu’il en est d’être un fana du contrôle et de voir comment cela vous coupe de votre ouverture à l’amour, à la lumière du soleil qui va vous aider à vous développer en tant que véritable être humain.
PS : Comment faites-vous cela ?
JW : Nous avons besoin de développer la capacité de voir et de nous ouvrir complètement à ce que nous sommes réellement — à travers la présence inconditionnelle. Les deux éléments de la présence inconditionnelle sont la conscience et l’amour bienveillant. Dans le cas présent, la conscience implique de devenir conscient de nos agencements inconscients et des croyances conditionnées qui nous maintiennent bloqués.
PS : Vous êtes donc entrain de dire que les structures identitaires sont faites de croyances. C’est important. Beaucoup de gens ne font pas ce lien.
JW : Quand nous plaçons une structure identitaire sous le microscope de la conscience, nous découvrons quelle est faite d’une multitude de petites croyances reliées entre elles. Chacune de ces croyances a besoin d’être mise à la lumière. Si par exemple, vous avez toujours besoin d’avoir le contrôle, quelles sont les croyances qui se cachent derrière cela ? Peut-être imaginez-vous que si vous n’avez pas le contrôle, d’autres vont vous contrôler. Ou peut-être pensez-vous qu’être aux commandes est la seule façon de pouvoir être respecté. Cela permet de comprendre quel objectif sert cette identité de contrôle — parce que, dans le passé, elle a rempli une fonction utile à un certain moment. Se libérer de cette structure requiert cette forme d’investigation.
PS : dans" Love and awakening", vous écrivez que, quand on se heurte au mur de l’identité conditionnée, on risque d’être confronté à des sentiments menaçants, tels que l’impuissance. Et vous dites que c’est une partie essentielle du processus : si l’impuissance commence à se manifester, abandonnez votre prévention contre l’impuissance.
JW : oui. Maintenant nous sommes en train de parler de l’amour bienveillant. Si vous commencez à vous sentir impuissant, le défi consiste à autoriser cela de manière active et à ramener votre présence à s’y intéresser. Cela commence aussi à dissoudre la structure de contrôle qui était construite comme une défense contre le sentiment d’impuissance.
PS : vous êtes en train de dire que l’amour bienveillant implique d’être capable d’expérimenter pleinement des sentiments négatifs ou difficiles.
JW : Oui. Pleinement, directement. C’est un élément absolument essentiel de ce travail. Du travail de l’âme. Oui et sur la relation consciente. Ce type de compassion est essentiel pour développer une relation plus consciente avec vous-même, avec tout l’ensemble de votre expérience. Cela signifie ouvrir notre coeur à nous-mêmes — ce qui nous aide à surmonter la haine de soi et à nous relier à nous-mêmes plus profondément. Comme l’a écrit Rilke : « peut-être tous les dragons de notre vie ne sont-ils que des princesses qui attendent de nous voir agir juste une fois avec beauté et courage. Peut-être tout ce qui est terrible est, dans sa plus profonde essence, quelque chose d’impuissant qui a besoin de notre amour. » Quand nous nous relions à nos dragons intérieurs avec beauté et courage — en étant pleinement présents à notre expérience — quelque chose s’éveille à l’intérieur de nous et nous obtenons l’accès à des ressources cachées.
PS : Se battre avec ses démons intérieurs – est-ce cela le travail préliminaire aux relations conscientes, intimes et sacrées ?
JW : Oui, nos schémas conditionnés sont les démons et les dragons que nous devons tuer.
PS : Nous retrouvons donc la chevalerie de l’amour romantique, mais en la rendant beaucoup plus consciente.
JW : l’amour romantique conscient. Absolument, c’est cela. La romance, au sens originel et est une aventure. Le roman était au départ un récit d’actes héroïques que l’amoureux accomplissait pour sa bien-aimée. Dans le cas présent, les actes héroïques consistent à briser la cage qui emprisonne notre âme et à devenir qui nous sommes. C’est un amour romantique conscient. Les hommes et les femmes peuvent s’y consacrer de manière égale. C’est la voie du guerrier.
PS : Nous devons donc être réellement courageux pour faire ce travail sur nous-mêmes. Non seulement nous nous épanouirons alors, mais nos relations s’épanouiront également.
JW : Oui. Et si des couples font ce travail ensemble, cela peut contribuer à l’épanouissement de notre monde tout entier. C’est là où nous pouvons commencer à régénérer le monde, notre monde — entre une personne et une autre. Comment pouvons-nous espérer créer un monde meilleur si nous ne sommes même pas capables de nous ouvrir à notre conjoint le soir à la maison ? La relation consciente peut-être un moyen de régénérer l’âme dans notre culture, de redécouvrir la communauté et le caractère sacré de la vie quotidienne. En apprenant à parler avec honnêteté et à écouter l’autre avec respect, nous commençons à pratiquer la rencontre et le dialogue authentique — ce qui est exactement ce dont notre monde a le plus besoin au niveau collectif.
PS : Sacrée, mais dans un contexte séculier. Et c’est ce qui peut nous aider à reconstruire la communauté et à créer une société plus saine.
JW : oui. La communauté est née de la relation entre toi et moi. Si un grand nombre de couples et de familles commencent à se relier ainsi, cela peut s’étendre à partir de là.
PS : pouvez-vous en dire plus à propos du sens social plus vaste de la relation consciente ?
JW : l’amour conscient peut jouer une part importante dans la régénération de la planète et l’éveil de l’humanité de sa frénésie collective. À mesure que deux partenaires se vouent à accroître la conscience et l’esprit de l’un et de l’autre, ils voudront naturellement partager leur amour avec les autres. La portée plus vaste d’un amour de couple atteint un sentiment d’affinité avec la vie tout entière, ce que Teilhard de Chardin appelle " un amour de l’univers ». Quand deux êtres qui s’aiment ouvrent leur coeur et cultivent une plénitude d’âme plus vaste à travers leurs liens, ils vont aussi expérimenter de façon plus intense l’absence d’âme du monde moderne. C’est en cela qu’ils peuvent, en tant que couple, redonner quelque chose à ce monde : en élargissant à tous les êtres le coeur et l’âme qu’ils enflamment l’un chez l’autre. Ils peuvent commencer par faire de leur foyer un environnement sacré, en alimentant chez leurs enfants leur plus profond potentiel ou en cultivant une communauté d’ami chaleureux. Ils peuvent étendre cela davantage en apportant une humanité plus grande dans leurs rapports quotidiens avec les gens, en aidant d’autres personnes à s’éveiller de la torpeur et du manque d’âme qui prennent le dessus à travers le monde, en prenant soin de l’endroit qu’ils habitent sur cette terre, en se détournant des influences qui épuisent l’âme, tels que la télévision, et en consacrant plus de temps à une discussion réelle, à la méditation, à une pratique spirituelle ou à la créativité, ou en dédiant leur vie au service des forces d’éveil et de renouveau de notre société dans son ensemble. Ce ne sont ici que quelques-unes des innombrables façons dont deux personnes qui s’aiment peuvent commencer à élargir leur vision et leur amour. Partager avec d’autres ce qu’elles découvrent à mesure qu’elles guérissent leurs propres divisions intérieures est le plus grand présent qu’elles peuvent offrir à notre monde divisé.
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