Cupidon & Psyché : une histoire de confiance (3)

UN MARI QUI NE PEUT PAS ÊTRE VU

Les sœurs allaient souvent sur la colline où on avait laissé Psyché, elles pleuraient et pensaient qu’elle avait disparu. Son mari savait l’influence que ses sœurs avaient sur Psyché, et lui recommanda de ne pas chercher à les rencontrer. Il avait conscience qu’elles risquaient de la monter contre lui. Elle en fut si triste que son mari, peiné, se résigna à la laisser les voir. Il posa une condition importante : elle devait veiller à ce que personne ne le vit, lui, pas même ses sœurs.
Rappelons que Cupidon avait désobéi à sa mère Vénus, et qu’il avait inventé une histoire de serpent terrifiant pour pouvoir être avec Psyché. La seule solution, c’était donc qu’on ne le voie jamais pour qu’on ne puisse pas l’identifier et rapporter son histoire à sa mère, dont la colère n’aurait d’égale que la trahison de son fils.

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DES SŒURS À L’INFLUENCE NÉFASTE

La belle Psyché au cœur sensible eut donc la grande joie de retrouver ses sœurs le lendemain. Elle les invita dans le palais et leur offrit toutes sortes de joyaux. Au lieu de se réjouir, les deux sœurs en conçurent une profonde jalousie, car même mariées à des rois, leur richesse n’atteignait pas celle de Psyché.
Elles mirent au point un complot pour piéger Psyché. Elles avaient pour dessein de jouer de leur influence affective sur leur sœur pour semer le doute dans son esprit et la pousser à briser son serment envers son mari.

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LE COMPLOT DES SŒURS, LES DOUTES DE PSYCHÉ

Cupidon avait compris que ces deux sœurs étaient en fait jalouses, envieuses et méchantes. Il avait mis en garde Psyché mais elle n’avait pas voulu l’écouter. Lors d’une nouvelle visite, les deux sœurs moquèrent la crédulité de Psyché, qui n’avait jamais vu son mari et ne pouvait donc savoir s’il était ou non le fameux serpent. Il pourrait même la dévorer sans qu’elle s’en rende compte !
Psyché, très troublée par les manigances de ses sœurs, commença à avoir peur. Il était étrange en effet, qu’elle n’ait jamais pu voir son mari : s’il se cachait ainsi de la lumière du jour, c’est qu’il y avait une raison épouvantable. Les sœurs échafaudèrent un plan avec Psyché : elle devait cacher un couteau et quand la forme de son mari s’approcherait d’elle la nuit, elle devait le tuer.

Quand on aime, on accepte la part d’ombre de l’autre‍

• Si Psyché fait d’abord preuve de maturité et d’intelligence en acceptant son mari tel qu’il est (invisible mais aimant), elle se laisse ensuite emporter par les mauvaises influences de ses sœurs. De purs mensonges motivés par leur jalousie.
• On peut voir dans cette situation la nécessité de laisser à l’autre son indépendance dans le couple, de ne pas s’introduire dans son jardin secret, surtout quand il nous fait confiance.
• Quand on sait faire confiance, on ne se laisse pas aveugler par des présuppositions, on ne s’imagine pas que l’autre cherche à nous faire du mal ou nous tromper, parce qu’on le connaît et on sait qu’il nous aime.
• Si aucun partenaire moderne ne ferait une demande comparable à celle du mari de Psyché, l’autre peut nous demander de respecter ses moments de solitude. Il peut émettre le besoin qu’il a d’avoir ses propres activités distinctes de celles du couple. Il nous faut l’accepter comme une nécessité pour chacun et le couple d’avoir sa parenthèse, sa respiration dans la relation.
• De plus, comme Clarissa Pinkola Estés nous l’enseigne dans son livre Femmes qui courent avec les loups, il est important d’accepter que l’autre ait une part d’ombre car nous en avons une aussi. Dans une véritable relation amoureuse, on peut s’attendre à ce que même notre côté obscur remonte à la surface, c’est en fait la preuve que la relation devient plus solide et sérieuse.