L’immaturité affective, définition

Définition :

L’immaturité affective n’est pas une pathologie mais elle est gênante à partir d’un certain degré. La maturité regroupe un champ très large dont fait partie la maturité affective. Elle s’acquiert au court de notre développement, dès la naissance. Le développement intellectuel est totalement indépendant de l’évolution affective : une personne peut être très intelligente et au contraire être immature affectivement !

Caractéristiques :

On sait que la maturité est acquise si, par exemple, la personne est bien dans un groupe, si elle sait gérer ses conflits internes avec une angoisse modérée, et si elle sait aussi garder sa capacité critique et d’auto-critique. L’immaturité, en général, est donc une carence dans les processus du développement de la maturité. Et l’immaturité affective « un retard dans le développement des relations affectives ».

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LES TRAITS CARACTÉRISTIQUES DE L’IMMATURITÉ AFFECTIVE

• Fixation exagérée sur les images parentales
• Dépendance affective
• Limitation de l’intérêt à sa propre personne
• Egoïsme assez particulier avec entêtement
• Impossibilité de surmonter les conflits
• Intolérance aux frustrations
• Immaturité sexuelle (par exemple les déviations et perversions sexuelles : le conjoint est considéré comme un objet sexuel pour la satisfaction de soi)
• L’agir infantile
• Impulsivité
• Absence de relations humaines (par exemple : manque de soutien, de présence de l’autre)
• Refus de l’engagement

Au sein du couple, l’immaturité affective se caractérise par le fait que cette relation n’est, du coup, plus qu’une illusion : « L’intensité émotionnelle est confondue avec le sentiment amoureux » : C’est-à-dire que l’immature affectif est amoureux de l’amour, de la passion et non de la personne en elle-même (mais de l’effet passion qu’elle lui produit) ; « la relation reste du domaine de l’immédiat, de l’instant, et a des difficultés à s’inscrire dans le temps, dans la durée […] ; la relation de couple reste couple au sens juvénile du terme car elle ne parvient pas à accéder à la maturité de la relation conjugale voire de la relation parentale ».

Les attentes chez une personne (homme ou femme) immature affectivement ne sont pas les mêmes que si elle est mature affectivement. C’est-à-dire, que la personne immature cherche en l’autre la sécurité, la valorisation de soi. Elle vit avec l’autre une passion et non un vrai sentiment amoureux concernant l’ensemble de la personne (sa personnalité, la complicité établie…). L’immature affectif a donc du mal à s’engager puisqu’il se retrouve déçu quand l’intensité de ses émotions s’amenuise. Il y a certaines personnes qui sont mures affectivement pendant 20 ans et qui retombent dans l’immaturité affective. C’est ce qui se passe parfois lors de « la crise de la quarantaine », on va essayer de retrouver sa jeunesse en recherchant l’intensité des émotions. La personne cherche à fuir les responsabilités familiales et conjugales qu’elle a trop longtemps assumées et veut revivre l’intensité de la passion (qu’importe un peu le sujet…tant que cette nouvelle personne lui permet de revibrer !). Tandis qu’une personne mature affectivement, partage une relation amoureuse avec son compagnon/ sa compagne en acceptant le fait qu’elle est partie prenante, qu’elle est actrice… si elle veut revivre, au sein de son couple, une intensité émotionnelle.

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LES CAUSES DE L’IMMATURITÉ AFFECTIVE

Internes :

• Incidents dans le développement de la structuration de la personnalité (la personne va développer un tempérament dépressif, obsessionnel, etc.) : en conséquence, la personne immature affectivement est dominée par ses pulsions (par exemple des mauvaises habitudes, une dépendance à quelque chose)
• Le Complexe d’Œdipe chez l’enfant(vers 4-5 ans, les enfants passent par un stade normal : inconsciemment, l’enfant veut se marier avec le parent du sexe opposé et veut éliminer l’autre parent, ce qui permet d’intégrer les interdits fondamentaux qui sont l’inceste et le meurtre) : cette période œdipienne ne s’est pas déroulée de façon optimale, ce qui influence la structuration de la personnalité et la vie affective.
• Manque de repère stable chez l’enfant, par exemple, les parents lui ont donné une place instable dans la famille.

Externes :

• Chocs émotionnels : viol, pédophilie, traumatisme accidentel, évènement négatif marquant
• Carences importantes du milieu social : surprotection ou sous-protection de la famille
• Carence de l’imaginaire : lorsque par exemple, on ne lui a pas donné les moyens de s’exprimer (sur la lecture de livre, le dessin, le monde extérieur qui l’entoure, etc.)
• Usage excessif du monde audiovisuel (passer la majorité de la journée à être devant la TV, ordinateur, jeux vidéo, etc.)

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ENJEUX DE L’ENGAGEMENT EN RAPPORT AVEC LA PATHOLOGIE

L’immaturité ne rend pas inapte au mariage, mais c’est lorsqu’elle est sérieuse, quand la maturité n’est pas conforme aux règles de l’engagement qu’une personne immature est jugée inapte à l’instauration d’une « communauté de toute la vie ». La personne immature affectivement, est intelligente et donc fait illusion, il peut être difficile de discerner « le mature affectif » de « l’immature affectif ». Pour le reconnaitre, il y a plusieurs traits qui le définissent, on peut dire, en résumé, que c’est un comportement infantile chez l’adulte.

Selon certains codes, il existe des conditions pour qu’un mariage soit invalide du fait de l’immaturité :

• La pensée est altérée
• Les problèmes et l’immaturité étaient déjà présents avant, pendant et après le mariage
• La personne est incapable d’assumer les obligations essentielles du mariage

Ce qui circonscrit une immaturité affective est le fait qu’il y ait une incapacité de soumettre les passions et les envies à la raison mais aussi un manque de volonté pour surmonter les conflits (que l’on peut rencontrer tout au long de la vie), en raison d’une trop forte anxiété. Il y a également le fait qu’une personne immature ne recherche pas un conjoint mais plutôt la représentation de l’un des parents de manière excessive.De ce fait, il n’y a pas d’intégration dans le couple : absence de la fonction de conjoint, irresponsabilité dans la prise en charge de l’accomplissement des devoirs liés au mariage. Cela se traduit par une incapacité de prendre des décisions sans l’aide des parents ou de son environnement, par un fort narcissisme : on cherche de l’amour pour réconforter son image, on prend aux autres sans donner en retour.

A savoir : Pour l’Eglise catholique, la décision « d’annuler » ou « valider » se fait par le juge dans le tribunal de l’Eglise avec un avis d’un expert. C’est l’incapacité qui rend le mariage nul et non la difficulté.