
Cas coaching : je pense que les hommes ne me trouvent pas intéressante
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Flora, 38 ans, travaille dans une banque. Elle n’a pas très souvent de relations amoureuses et, quand elle en a, elles ne durent jamais plus de quelques semaines. Elle a envie d’un enfant. Elle est lasse de sa vie de célibataire.
Sa vision
Elle ne comprend pas pourquoi elle ne réussit pas à garder un homme auprès d’elle. Elle sait se mettre en valeur et s’habiller. Elle fait des rencontres, mais elle « n’accroche jamais personne d’intéressant sur la durée », me dit-elle.
Son histoire
Flora a un visage très typé. Impossible de ne pas remarquer cette Latine aux yeux clairs. Les hommes sont parfois attirés par son physique atypique, dit-elle. De plus, elle est drôle, sympathique et a son franc-parler. Elle a un petit appartement à elle, un métier valorisant dans lequel elle s’investit beaucoup trop, selon elle. Les sites de rencontres, Happn, Tinder, les soirées pour célibataires, elle a tout essayé ! Il n’y a rien qui marche.
Elle a tout de même obtenu quatorze rendez-vous via les sites de rencontres. Je lui fais alors remarquer que c’est beaucoup ! Beaucoup d’énergie et de volonté ! Pour que ces quatorze rendez-vous se révèlent infructueux, j’imagine bien que rien ne circulait en termes d’émotion, qu’elle ne se donnait pas à voir en vérité pas plus qu’elle n’aidait l’autre à se confier en vérité également. Bilan ? Une Flora essoufflée, qui semble avoir déjà tout essayé.
« On vit parfois sans être là
On effleure les heures en funambule
On marche dans les rencontres en somnambule
On se laisse faire et défaire […]
On aimerait que vivre aille de soi
Mais rien n’est donné sans que nous soyons là pour le désirer. »
Francine Carillo, Le Plus-que-vivant
Transmettre la beauté de sa personnalité
Je cherche à comprendre pourquoi Flora ne transmet pas l’essence de sa personnalité et l’interroge sur ses centres d’intérêt. En dehors de son travail, elle n’en a pas beaucoup, me dit-elle, elle n’est pas nourrie par autre chose. Elle est très peu prolixe et n’a pas grand-chose à dire, me confie t-elle. Je me rends compte qu’elle a une piètre idée d’elle-même : elle a passé les dix dernières années à chercher l’homme de sa vie au lieu de les passer à se réaliser. Elle se considère elle-même comme peu intéressante, mais elle ne s’attarde pas sur le sujet, elle espère être jolie au moins pour ceux qui aiment son genre, même si elle n’en est pas vraiment sûre. Elle aime cette idée qu’elle est autonome et fait front aux aléas d’un travail difficile depuis dix ans. Par conséquent, dans une relation amoureuse, elle attend beaucoup de la personnalité de l’autre.
Mon diagnostic
Flora ne se rend pas compte que sa beauté latine presque agressive, à la Frida Kahlo en déconcerte peut-être plus d’un mais en attire d’autres de manière assez directe. Avec un physique qui promet du caractère, les hommes attendent sans doute plus de répondant de sa part, mais comme Flora ne se connaît pas, elle brode, surfe, tricote sur les contours de sa personnalité, comme pour masquer ce qu’elle imagine être un vide intérieur. Elle ne révèle rien d’elle puisqu’elle ne sait pas quoi « donner ». D’ailleurs, elle me déclare candidement : « Mais Florence, que raconter de moi à part ma famille et mon boulot ? »
Je comprends que le processus relationnel de Flora est souvent le même : d’abord sur la défensive lorsqu’elle rencontre un homme, avant de passer en mode accro, avec de fortes demandes où elle est alors vite perçue comme envahissante. « Je suis une vraie gentille pourtant. Ils sont assez déçus par ma personnalité, ne croyez-vous pas ? » Flora se connaît si peu elle-même qu’elle est convaincue de n’avoir rien à apporter en dehors de son look latin et de son autonomie financière. Elle a pourtant tellement à révéler ! Un grand chantier s’ouvre à nous !
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Séduire plus que trois jours ou trois semaines
On refait donc ensemble son parcours de vie : avec les livrets comme guide, on parle de sa famille, de sa vie, de ses blessures. Je lui demande de me raconter comment elle s’est débrouillée toute seule dans certaines situations qui étaient difficiles, par exemple quand elle a été victime de manipulation de la part de sa supérieure… On creuse, on fait remonter à la surface tout ce qui peut lui donner du corps : ses expériences de vie au cours desquelles elle s’est montrée forte ou, au contraire, fragile.
Je lui démontre que toutes ces étapes témoignent de sa richesse de femme avec ses doutes, ses blessures, ses joies, sa sensibilité, ses difficultés dont elle est sortie grandie. Je lui dis qu’elle doit apprendre à exprimer tout cela dans une relation amoureuse car, en se considérant toute lisse et en ne comptant que sur son physique atypique et son autonomie professionnelle, elle ne donne aucune prise à l’autre pour l’émouvoir et se faire aimer. Forcément, personne n’accroche sur le long terme.
« Ma tactique, me dit-elle, c’est d’essayer d’être fine et marrante en parlant du dernier film que j’ai vu, du dernier resto que j’ai testé ; ou alors j’explique mon travail, mon intérêt pour la gym… »
Mais tout cela ne suffit pas. Séduire, c’est faire passer une émotion.
Exprimer sa sensibilité
Je l’enjoins à dire ce qui la fait pleurer ou rire aux larmes, à mettre des mots sur une amitié perdue et sur la manière dont elle l’a vécue. Ce n’est pas facile pour elle, car dans sa famille, on est plutôt dans le contrôle, on ne montre que ce qui va bien, on ne parle pas de ses problèmes.
Flora a travaillé chez elle les exercices des livrets, jusqu’à ce qu’elle parvienne, naturellement, à extraire d’elle ce qui était beau, vrai et touchant. Cela a demandé du temps. Mais elle a compris le principe, elle était motivée et les exercices du livret 3 l’ont aidé à avoir des éléments clairs et tangibles en main sur sa propre vie. Elle a alors trouvé où résidait sa séduction. Dans les exercices sur son parcours de vie, elle a eu un déclic : elle a su ce qu’elle allait révéler d’elle, les éléments concrets et forts qui ont traversé sa vie et qu’elle ne pensait jamais dévoiler dans un moment de séduction. Elle a enfin compris qu’ils étaient comme des aspérités sur lesquelles son interlocuteur pourrait s’accrocher.
Du jour où elle a su montrer d’elle ses failles, sa vulnérabilité, sa prise de recul sur des événements de sa vie, elle est devenue plus touchante auprès des hommes, et surtout, plus vraie. Elle multipliait les contacts et se positionnait maintenant tellement différemment qu’une belle relation allait forcément advenir rapidement. Elle a en effet rencontré quelqu’un sur cette nouvelle base et on a pu passer ensemble au livret 5 : comment transformer une nouvelle rencontre en une relation durable ? – concernant l’étape 4, dédiée aux rencontres, Flora était déjà une experte !
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Conclusion
Si personne ne tombe amoureux de vous en ce moment, c’est parce que les gens glissent sur votre personnalité, car vous ne donnez pas de prise à l’autre. Et n’allez pas me dire que vous manquez de personnalité ou que vous en avez trop et que cela fait peur aux hommes ou aux femmes ; c’est faux, ça n’existe pas (j’approfondirai ce sujet avec l’histoire d’Éva, à l’étape 4). Il faut donc aller chercher en vous ce qui vous rend unique. Car on est toujours actif dans une relation : « Qu’est-ce que je mets de moi dans cette relation pour que l’autre fasse corps avec moi ? » Comme pour faire un gâteau, qui fait la farine et l’autre le beurre ? Les deux sont indispensables. À un moment donné, vos personnalités doivent se mélanger, se répondre. Car on ne peut pas ne rien donner et vouloir être aimé.
Donner à voir de soi.
On ne se rend jamais compte que l’on ne donne à voir que 10 % de sa personnalité. J’enjoins toujours les méthodiens, que ce soit en coaching ou en ligne, à s’appuyer largement sur les exercices des 5 livrets pour les aider à mettre le doigt sur les aspérités de leur personnalité, bien plus multiple qu’ils ne l’imaginent. En voulant être sympa, jovial, bienveillant, amusant, on s’imagine adopter la bonne posture pour être aimé, mais l’autre n’a pas de prises pour pour rester accroché à notre jolie personne, à notre individualité si l’on tourne autour de nous-même sans révéler le cœur de qui l’on est vraiment, le moteur qui dicte nos choix, nos peines, notre énergie…
Et ce n’est pas parce qu’on a une forte personnalité qu’on donne de meilleures prises pour se faire connaître ; on peut en effet avoir une forte personnalité et ne rien livrer de cette matière brute et humaine qui sait toucher l’autre au cœur.
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Crédit image : @marika_kate Pinterest
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