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Sexisme ? L’évolution du climat des entreprises depuis octobre 2017 (#metoo & #balancetonporc)

Quand nous avons créé Link Intelligence, nous avons voulu répondre à l’envie de traiter, en entreprise, de ces questions de civisme relationnel, de respect des relations hommes/femmes dans un cadre professionnel. Et l’enjeu est immense car en quelques années, les rapports hommes/femmes ont basculé.

Depuis le début des mouvements #balancetonporc (2017) et #metoo (2006, puis très fort développement en 2017), des millions de femmes ont pu partager leurs histoires personnelles d’abus et de harcèlements sexuels. Cela a conduit plusieurs pays à prendre conscience que les abus et le harcèlement sexuels, notamment en entreprise, sont fréquents et doivent s’arrêter. Cependant un grand nombre de plaintes ne sont encore aujourd’hui pas toujours poursuivies et certaines sont même refusées tant le sujet et les situations sont complexes.

Nous souhaitons donc nous demander dans cet article si les comportements sexistes, en entreprise, ont changé depuis ces quelques années. A-t-on évolué ? S’est-on amélioré ? Différentes études exposent des recherches et c’est instructif !

Oui il y a eu un changement positif

Le leader de sites de rencontres, nommé Match, a interrogé 5000 hommes et femmes célibataires âgés de 18 à 99 ans pour évaluer l’impact des mouvements contre le harcèlement sur les comportements des personnes. Ils ont trouvé :

  • 51 % des hommes ont déclaré avoir changé leur comportement en général.
  • 41 % des hommes ont déclaré avoir modifié leur comportement au travail.
  • 33% des hommes ont déclaré avoir changé de comportement lors d’un rendez-vous romantique.

Selon l’enquête, il y a également eu des changements de comportements à l’égard des blagues : les hommes sont plus prudents, réservés et conscients des types de blagues qu’ils font.

D’après une enquête de SHRM (Society for Human Resource Management), un tiers des cadres déclare avoir modifié leurs actions pour éviter les comportements qui pourraient être perçus comme du harcèlement sexuel :

  • 24 % ont adopté un langage prudent ou attentif.
  • 16 % évitent des sujets ou des blagues inappropriés.
  • 9 % ne touche pas les femmes.

Une étude américaine réalisée sur plusieurs années (L’étude s’intitule "Le harcèlement sexuel au travail a-t-il diminué depuis #MeToo ?" et a été publiée dans le Harvard Business Review (2019) [2] : En 2016, 250 femmes ont été interrogés sur la présence du harcèlement sexuel sur leur lieu de travail et l’impact sur leur vie. 31 femmes ont également été interrogées sur leurs expériences individuelles. Et en 2018 les chercheurs ont interrogé 263 femmes, dont certaines qui avaient fait parties de l’enquête en 2016, pour voir si elles avaient vu des changements de comportements. L’enquête visait à recueillir des preuves quantitatives des changements depuis ces mouvements et les entretiens visaient à donner un aperçu des raisons et de la manière dont les changements se sont produits.

Ils ont mesuré le harcèlement sexuel selon trois dimensions :

  1. Le harcèlement sexuel,
  2. L’attention sexuelle non désirée
  3. La coercition sexuelle.

Le harcèlement sexiste implique un traitement négatif des femmes qui n’est pas nécessairement sexuel, mais peut inclure des choses comme un supérieur ou un collègue faisant des remarques sexistes, racontant des histoires inappropriées ou affichant du matériel sexiste. L’attention sexuelle non désirée comprend les comportements d’un collègue ou d’un supérieur tels que le regards fixe, ou les attouchements non désirés. Et la coercition sexuelle comprend la corruption ou la pression exercée sur les femmes pour qu’elles adoptent un comportement sexuel. Ils ont également mesuré l’estime de soi et le doute de soi des participants, pour voir comment cela était corrélé à leurs expériences.

Les chercheurs ont constaté que :

  • Moins de femmes de leur échantillon ont signalé avoir été victimes de coercition sexuelle et d’attentions sexuelles non désirées à la suite du mouvement #metoo.
  • En 2016, 25 % des femmes ont déclaré avoir été contraintes sexuellement, et en 2018 ce nombre est tombé à 16 %.
  • L’attention sexuelle non désirée est passé de 66 % des femmes à 25 %.

Ils ont constaté une augmentation de l’estime de soi et une diminution du doute de soi depuis 2016. Ils expliquent que ce changement de sentiment résulte du fait de savoir que beaucoup de femmes sont aussi victimes de harcèlement sexuel.

Une autre étude a interrogé des femmes et examiné le harcèlement sexuel au travail entre 2016 et 2018. Ces chercheurs ont trouvé :

  • Une diminution de la coercition sexuelle (25 % en 2016 contre 16 % en 2018).
  • Une diminution de l’attention sexuelle non désirée (66 % en 2016 contre 25 % en 2018).

L’étude s’est aussi penchée sur l’estime de soi et les femmes ont déclaré avoir un niveau d’estime de soi plus élevé (en l’espace de 3 ans !) en 2018 par rapport à 2016. Cela est attribué au fait que tant d’autres femmes avaient des expériences similaires sur le lieu de travail.

Mais aussi un changement négatif

Dans cette même étude, les chercheurs ont aussi malheureusement constaté une hausse du harcèlement sexiste (76 % en 2016 contre 92 % en 2018) : bien que les auteurs de l’étude aient été ravis de constater une baisse des comportements de harcèlement sexuel, il semble y avoir un « effet de contrecoup » avec une hostilité accrue envers les femmes sur le lieu de travail depuis #balancetonporc et #metoo. L’étude réalisée aux États-Unis avait également noté une augmentation des plaintes de harcèlement sexiste, passant de 73 % des femmes en 2016 à 93 % en 2018, pour les mêmes raisons : nouvelle hostilité envers les femmes.

L’enquête de SHRM a aussi constaté un changement de comportement extrême : 9 % des hommes ne parlent plus du tout aux femmes.

Conclusion

Les résultats de ces études montrent que #balancetonporc et #metoo changent bien les attitudes et les comportements : la notion de consentement, une éducation des mentalités dans une direction positive mais également des effets de contrecoup.

Il s’agit alors aujourd’hui de réconcilier les hommes et les femmes ; Ces avancées ne doivent pas nous éloigner davantage. Le processus d’apprendre quels sont les bons comportements à adopter envers les femmes est très clairement enclenché et les progrès sont visibles, mais les hommes doivent continuer à être attirés par les femmes sans les dévaloriser ou les craindre. Ces avancées ne doivent pas déteindre sur notre connexion émotionnelle, notre complicité et notre capacité à nous aimer.

Notre mission au sein de Link Intelligence est de proposer des modules « relations saines et sûres » afin de poser une ligne de respect commune à toute une entreprise. On travaille sur l’éducation, la prévention et l’anticipation de tous débordements et comportements pouvant nuire à la santé des femmes (et des hommes aussi !) en entreprise. Car c’est en se respectant les différences de genre, de sensibilité, de maturité affective que nous avançons vers un monde plus équitable et égalitaire. Pour approfondir vos connaissances, découvrez nos articles Link Intelligence sur : https://www.link-intelligence.fr/nos-articles-1


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