Définition et origine :
Etre sapiosexuel, c’est s’intéresser au savoir et à l’intelligence au-delà de tout autre critère. C’est Wolfieboy qui serait l’origine du terme, et sa démocratisation s’est déclarée en novembre 2014 lorsque le site OkCupid a ajouté à ses critères de sélection celui de « sapiosexuel ». Un groupe Facebook « Sapio-Love » ainsi qu’une application de rencontres exclusivement réservée aux sapiosexuels ont également vu le jour.
Cette nouvelle option permet de préciser que nos attentes sont liées à des critères intellectuels, culturels, voire spirituels. Avec notre côté très pratique, la question qui nous intéresse, au sein de Love Intelligence est la suivante : est-ce que ces critères servent notre recherche amoureuse ? Est-ce constructif ? Cibler pour mieux choisir, être exigeant, oui, certes, mais ce prisme de cette lecture de l’autre ne renforce t’il pas une posture qui nous éloigne encore un peu plus des rdv émotionnellement riches ? Ne serions-nous pas en train de cibler pour nous éblouir et passer à côté de l’amour ?
Explications !
Je précise une attente et me coupe de…
Cette nouvelle option qui permet de préciser une attente intellectuelle est discriminante vis-à-vis de toutes les qualités qu’un sujet peut offrir à un autre. Car s’attarder sur le critère de l’intelligence positionne d’emblée les rdv sur l’envie de valider, de prouver qu’on est bien « intelligent » et nous pousse à être dans la preuve, dans l’échange stimulant, qui est certes génial, agréable, mais loin d’être celui qui nous permet de nous laisser émouvoir par l’autre. Et c’est bien tout le problème de notre société : on ne tombe plus amoureux dès lors que nos échanges n’ouvrent pas le voile sur ce qui, précisément, pourrait toucher l’autre, en nous !
Je coupe la connexion ?
Se revendiquer sapio c’est freiner la possibilité de faire des rencontres « où quelque chose se passe » et qui permettent la connexion profonde entre deux personnes. S’intéresser uniquement aux personnes jugées intelligentes (et d’ailleurs, qu’est-ce qu’une personne intelligente ?) c’est une idée sympa mais inefficiente car c’est positionner la relation sur l’échange intellectuel. C’est mettre en sourdine, sans s’en rendre compte, toutes les autres qualités possibles et en ce sens, renoncer à quelqu’un pour ce qu’il est dans sa totalité.
Tomber amoureux, c’est capter l’autre dans sa globalité.
Et tomber amoureux, c’est capter l’autre dans sa globalité. Une personne sur trois qui nous sollicite (masterclasse, séances…) est précisément, dans cette problématique là : elles parviennent à séduire, faire des rencontres, débuter des relations, mais elles regrettent que ces relations ne grandissent pas. Dans nos accompagnements, on décèle souvent ce manque de connaissance de l’importance d’échange “d’un autre ordre” pour qu’à chaque fois qu’on se voit, la relation grandisse, qu’on soit ému par ce qui nous touche en l’autre.
Passer à côté de quelque chose.
Permettant de choisir des critères de plus en plus sélectifs, les applications de rencontres s’imaginent modernes en permettant aujourd’hui de cocher la case « sapiosexuel », mais elles desservent sans le savoir l’efficacité des rencontres.
Mais sur quels critères se baser pour savoir si quelqu’un peut être qualifié d’intelligent ? De longues études ? Une bibliothèque remplie d’ouvrages philosophiques ? Toujours est-il qu’en s’intéressant uniquement aux personnes jugées intelligentes, on met le projecteur sur une qualité et on renonce à ceux qui n’ont pas envie de jouer l’intelligent pour séduire, ceux qui ont une intelligence émotionnelle, relationnelle…ou, tout simplement, n’ont rien à prouver. Ou encore, n’ont pas envie de placer l’échange sur ce sujet. De moins en moins d’hommes ont envie de prouver quoi que ce soit. Et c’est tant mieux, nous voyons bien au sein de nos accompagnements Love Intelligence que les attentes deviennent plus matures, et les échanges plus vrais.
L’intelligence ne renvoie pas à une définition univoque, alors bâcher tous ceux qui ne remplissent pas les codes bien précis, c’est potentiellement passer à côté d’une belle histoire d’amour. Car l’amour, c’est se laisser surprendre. Se laisser surprendre par la différence ; On ne tombe pas amoureux de sa même moitié de camembert.
Le « tag parfait ».
Aujourd’hui certaines applications de rencontres permettent d’être extrêmement précis sur nos attentes concernant la personne avec qui l’on pourrait envisager une histoire d’amour. D’autres applis ne ciblent que les photos, dans la recherche du bon look créant l’ illusion d’éviter de « perdre du temps ». Au sein de Love Intelligence, nous avons 14 ans de recul sur le sujet et vous assurons que l’ouverture d’esprit et l’accueil de la personnalité de l’autre sont les meilleurs garants pour trouver l’amour.
Je tombe amoureux de ton « faire », de ton « avoir » ou de ton « être » ?
Il est évidemment normal d’avoir des critères, mais le problème ici est autre. Le problème de la sapiosexualité réside en le fait que dans ce cas de figure, c’est le « faire » qui prime sur l’ « être » : ce que l’on fait dans la vie, ce que l’on a lu comme ouvrage, fait comme études, comme travail… L’être-au-monde est ainsi passé à la trappe et c’est là que les choses se compliquent puisque s’intéresser au faire, c’est renoncer à toute l’identité profonde de quelqu’un. Or, au sein de Love Intelligence, nous sommes certains que l’amour vrai suppose une connexion plus profonde que le simple fait de désirer quelqu’un pour ce qu’il fait, plutôt que pour ce qu’il est.
Toi l’étranger.
Attention donc à cette mode de la case rend compte d’une société qui ne laisse plus de chance à l’amour spontané, mais qui est ancrée dans une logique de consommation : ne pas perdre de temps, avoir des critères bien précis pour éviter l’étranger, mais pour éviter aussi l’échange vrai où chacun se livre sur ce qui le touche, l’anime. Or c’est à force de rencontres, d’expériences parfois inattendues et de considérations de l’autre dans sa totalité, sa sensibilité et même sa vulnérabilité que l’on maximise nos chances de rencontrer l’amour !
