Radins, avares, comment gérer et aimer ces hommes là ?

L’argent est un révélateur de notre identité :

L’argent remplit une fonction affective et symbolique qui nous révèle tels que nous sommes. Il nous renvoie à notre construction intrapsychique, à notre histoire sociale et familiale.

L’argent évoque quelque chose de différent pour chacun d’entre nous, mais autant il peut être synonyme de plaisir, de liberté ou de puissance, autant il peut être relié au manque, à l’insécurité et à nos problèmes.
Au cours de notre enfance, nous avons expérimenté les interactions avec les autres, ce qui nous a structuré et plus ou moins sécurisé. Notre relation à l’argent découle de ces expériences, ainsi l’argent traduit les attentes inconscientes et les besoins insatisfaits qui se sont faits jour durant les premières années de notre vie. Par exemple, un radin peut avoir été élevé dans la répression : dès qu'il faisait un cadeau ou dépensait son argent il se faisait rabrouer violemment par sa mère.
Si on écoute que les psychanalystes, l’argent renvoie à la phase anale où les matières fécales sont la première monnaie d’échange du jeune enfant, qui est soit dans le don soit dans la rétention.

Il exerce ainsi un certain contrôle sur lui-même et sur les autres. De cette expérience issue de son développement intrapsychique découlera sa relation à l’argent.

Ces expériences infantiles ne constituent pas les seules causes possibles de l’avarice, il y a aussi des expériences traumatiques où nous avons été acteurs comme le racket, le fait d’avoir vécu ou vu une grave pauvreté. Il peut aussi s’agir d’une réaction défensive vis-à-vis d’un parent trop dépensier (ou le contraire), de la peur du futur…

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Quand l’avarice est-elle pathologique ?

Certaines personnes  sont dans un extrême : achats compulsifs, jeux d’argent, endettements… d’autres sont dans l’autre extrême, une sorte d’anorexie financière où elles sont véritablement incapables de profiter de ce qu’elles gagnent. Trois indices permettent de savoir quand cela est pathologique :

- quand les comportements sociaux sont gravement inappropriés : n’acheter que du pain et des pâtes jugeant les autres aliments trop chers, ne jamais aller dans un bar ou restaurant du fait du prix…

- quand dépenser induit une souffrance très importante. L’argent est alors le symptôme d’un malaise plus profond.  Cela peut se traduire par exemple par une gène extrême au moment de l’addition ; par le fait d’oublier à chaque fois de retirer du liquide (et d’être toujours à cours de monnaie) et de ne pas supporter de retirer plus de 20 euros.

- quand la personne ne se rend absolument pas compte, qu’elle est dans le déni. Malgré tout ce que vous pourrez dire, ce n’est pas elle qui a un problème avec l’argent mais tous les autres. Vous acharnez peut idéalement provoquer un déclic mais aussi la braquer complètement car elle se sentira agressée. Rassurez-vous, rares sont les hommes avec un tel degré d’avarice. La plupart du temps, l’avarice revêt des formes moins pathologiques.

Un avare ou un radin au quotidien :

Ce défaut peut devenir angoissant pour vous, voire intolérable : imaginez-vous au restaurant au moment de payer l’addition et comme à chaque fois il se rigidifie, se contorsionne sur sa chaise, vous fuit du regard et se met à critiquer le restaurant. Il vous fait culpabiliser indirectement et cette situation vous met mal à l’aise, vous attriste brusquement malgré la bonne soirée et vous angoissez déjà quant à la manière dont le règlement va se passer. Et lors du prochain rendez-vous ou de la prochaine sortie ensemble, la pensée de sa radinerie vous gâche un peu l’ambiance. Ces situations quotidiennes peuvent devenir de véritables agressions, ainsi l’anticipation d’une telle situation ou un détail dans une conversation peuvent avoir les mêmes effets psychologiques sur vous que si vous viviez réellement la situation déplaisante.

L'avarice est une épargne excessive que nous pouvons distinguer de la radinerie qui est un manque de prodigalité, d’abondance. Pour beaucoup la radinerie est quasi-impossible à corriger vu que la personne est restée en partie bloquée à un niveau archaïque de son développement, mais pourtant il existe plusieurs astuces, évidemment plus fines que de lui conseiller une psychothérapie ou que de le critiquer de façon brutale. Même si l’un comme l’autre peuvent parfois avoir des résultats bénéfiques et provoquer des déclics.

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Nos 8 Conseils pour gérer votre avare

1) Prenez du recul vis-à-vis de cette situation, essayez de relativiser, de mieux cerner la cause et d’en saisir les répercussions au niveau social, sentimental et professionnel.

2) Amenez-le à prendre conscience de la situation avec délicatesse. Armez-vous de patience et de contenance et montrez-lui l’exemple afin qu’il se remette en cause, mais sans tomber dans l’excès inverse. Sécurisez-le petit à petit, montrez-lui que si on a de l’argent ce n’est pas pour se serrer la ceinture.

3) Interrogez-le sur cet aspect-là des choses en osant aborder le sujet avec élégance et dans une très authentique volonté de compréhension.

4) Ne laissez pas l’argent devenir un sujet de dispute. Dés que vous sentez que votre critique n’est pas efficace ou que vous allez vous emporter très rapidement, attendez un meilleur moment pour en parler avec lui.

5) Il est sûr que moins il reconnait son avarice et plus la tâche est ardue. Aussi, prenez en compte le stade où il en est et ne renoncez pas après une première tentative s’il refuse d’admettre qu’il a un problème avec l’argent. Vous ne pouvez que le faire progresser sur le long terme.

6) Tentez de dialoguer par des approches détournées, faites-lui des réflexions humoristiques pour lui exprimer ce que vous ressentez. En tout cas, refusez de souffrir en silence : un problème passé sous silence ne peut être réglé et a parfois des conséquences néfastes sur le long terme.

7) Valorisez-le et sachez reconnaître et apprécier ses efforts. Montrez-lui qu’il est sur le bon chemin et qu’il est courageux de s’attaquer ne serait-ce qu’un peu à ce défaut. N’hésitez pas à le narcissiser, c’est-à-dire à lui donner ce dont il a le plus besoin : de confiance et de reconnaissance. Ne tombez pas dans une attitude de type « là tu as fais un effort, mais à chaque fois je suis à nouveau déçue, tu ne changeras jamais ».
N’idéalisez pas le futur mais sachez encourager ses efforts pour qu’il prenne, peu à peu, le bon pli !

8) En plus de subir son avarice, vous avez souvent à subir sa mauvaise foi et parfois même ses attaques. Quand il vous met mal à l’aise ou vous blesse, vous devez essayer, bien que cela soit difficile, de prendre rapidement du recul et de ne pas tomber dans son jeu, dans la dispute, mais dans un dialogue calme et court où vous lui montrez qu’il vous agresse, ne vous respecte pas et que ce n’est pas normal. Ce n’est pas la peine de s’éterniser dans un débat interminable, aussi n’hésitez pas à dire que ça suffit pour aujourd’hui et allez prendre l'air ou vous détendre dans des activités qui vous plaisent. N'hésitez pas à puiser de la ressource chez vos meilleurs amis, ne gardez pas ça pour vous. Si la situation est trop pesante, vous n'avez rien à perdre à aller voir un psychologue, même pour quelques séances seulement.

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Le couple et l'argent

L’argent a toujours symbolisé et nécessité un certain équilibre entre dépense et économie, surtout quant il est question d’argent à deux : il joue alors un rôle transitionnel et régulateur dans le couple. Chaque couple accomplit plus ou moins consciemment un travail pour trouver une certaine osmose ou au moins des compromis sur ce sujet sensible.
Il est très rare que les deux personnes en couple aient exactement le même comportement vis-à-vis de l’argent. Il faut, sur ce sujet, beaucoup communiquer

pour se mettre régulièrement d’accord.