Un gouffre sans fond.
Les effets néfastes de l’exposition répétitive des enfants/adolescents à ces écrans ne sont plus à démontrer. Si bien que même bon nombre de ceux qui ont contribué à leur expansion (comme par exemple Steve Jobs, fondateur d’Apple) visent désormais à inciter les parents à limiter leur utilisation par leurs enfants. Selon The Wall Street Journal, les plus grandes entreprises de la technologie mettent actuellement en place des outils afin d’aider les parents dans cette démarche, car comme Antigone Davis, le responsable mondial de la sécurité de Facebook, l’exprime : « Bon nombre de parents ne peuvent continuer de suivre la technologie et désirent plus de contrôle ». Apple a déclaré que son logiciel mobile comprend des contrôles parentaux permettant aux parents de surveiller le contenu et les applications de leurs enfants et bien d’autres pistes de travails sont lancées.
Outre les films, séries, jeux, et autres activités ludiques que ces écrans proposent, ils permettent de communiquer instantanément et d’avoir accès à une infinité de contenu. Mais, dans cette période de recherche identitaire, de construction de soi, de prise de risque, l’immense liberté qu’offrent ces technologies peut devenir comme un gouffre sans fond.
Cette nouvelle ère scientifique dans laquelle baignent nos plus jeunes nous a interpellé chez Love Intelligence. Nous qui sommes soucieux des liens amoureux et conscients qu’il peut être compliqué de les entretenir dans la société effrénée dans laquelle nous vivons, nous nous sommes demandés : mais quel est l’impact des écrans sur leur devenir en terme de relations amoureuses et leur vision de l’amour ?
L’amour et les jeunes : pour le meilleur et sans le pire.
En effet, ces outils technologiques, permettent une satisfaction immédiate. Une question, un doute ? Allo Google, merci Wikipédia. Marie te manque ? Va checker son profil Facebook voir ce qu’elle devient ou appelle la en Facetime ! Benjamin en 2e année d’étude a une contrariété ? Il se connecte sur Tinder ou Happn, chatte 5 min, et réussit, comme souvent, à faire venir une fille à 21H30, cela le relaxera. Tout comme la société actuelle vise à satisfaire de plus en plus rapidement nos désirs pour maximiser les plaisirs, ces gadgets électroniques permettent de répondre à toutes nos envies et si puis-je dire nous donne un sentiment de toute-puissance. De plus, être baigné dans cet univers lorsqu’on commence à découvrir l’amour, la sexualité avec l’autre peut avoir un impact considérable sur l’idée de couple qu’on se crée. Ah non mais bien sûre, Pierre 14 ans, qui a 200 filles qui le suivent sur Instagram ne va pas perdre son temps avec Justine qui lui fait des crises de jalousie. « Allez hop, je te unfollow .. Oh tiens j’ai envie de changer de style.. Et, si j’essayais les blondes.. », quelques heures plus tard : « Pierre est en couple avec Lina ». Mathilde Hervé a résumé ainsi la vision moderne du couple : « Pour le meilleur et sans le pire ». Cette expression tend à démontrer la volonté de la science qu’on croit toute puissante, d’éviter au plus la souffrance, le déplaisir et la frustration des êtres humains, qui sont pourtant inévitables. Ainsi, dès qu’une difficulté se présente, c’est le drame ! « Pourquoi devrais-je supporter la moindre frustration alors qu’il y a tellement de filles/de garçons qui n’attendent que moi derrière ma porte (et dans mon smartphone d’ailleurs) ».
J’ai assez joué, et hop ?
Outre, les possibilités d’action et de rencontre immédiate au travers des messages et des réseaux sociaux, auxquels ces outils ouvrent la voie, ils exposent nos jeunes à des modèles d’amour très peu conventionnels. Ce qui est en vogue ces dernières années sont les émissions de télé-réalité dont les jeunes raffolent. On peut y voir des adultères à répétition et des hommes qui se vantent d’enchaîner les conquêtes. Mais, ce qui est le plus interpellant est la vitesse à laquelle les couples se font et se défont dans ces programmes, l’autre étant perçu comme un objet de consommation, qui lorsqu’on a assez joué avec, eh bien, hop on le remplace.
Le sexe au premier plan
Ajouté à cela, les écrans mettent à disposition de ces jeunes, des images pouvant être très violentes, ils sont confrontés de plus en plus précocement à la pornographie. Ces modèles, où, le plaisir sexuel, prime avant la relation, la femme et surtout avant l’amour, s’imprègnent dans leur mémoire et peuvent par conséquent conduire à développer chez les jeunes garçons des comportements sexuels violents. Outre cela, on assiste dans l’ère actuelle à une hypersexualisation qui se manifeste principalement par l’érotisation de l’image corporelle des filles comme l’illustrent par exemple les concours de mini-miss. Ce phénomène, qui met en avant les filles/femmes comme étant passives, définies par leur apparence et leur sexualité, n’est pas sans risque. Ces jeunes sont fragilisés dans la construction de leur identité et sont plus à même de développer des troubles psychologiques (anorexie mentale, conduites à risque..). Comme le souligne, le rapport parlementaire en 2012 de Madame Chantal Jouanno, sénatrice de Paris, ce qui rend la prévention délicate est la difficulté à parler de la sexualité de nos enfants et des préjugés sexistes, étant des sujets encerclés de tabous.
Que pouvons-nous espérer alors en termes de couple pour nos enfants, qui grandissent dans une société qui prône le bonheur à court terme et qui met à leur disposition tous les moyens nécessaires pour satisfaire leurs moindres désirs et ainsi éviter toute difficulté ?
Leur bonheur à long terme est remis en cause. Les plaisirs étant constamment remplacés par des nouveaux, on ne peut alors se complaire dans une relation stable et durable. Puis, l’évitement des difficultés au sein du couple et les uniques besoins égocentriques qui le maintiennent, peuvent prendre la place des relations profondes et vraies. Ainsi, les liens familiaux tendront à être de plus en plus fragiles et l’avenir de l’humanité sera remis en cause tout cela à cause d’une tablette .. ??? Notre quête de sens est partout, dans nos assiettes (le bio, manger sain), dans nos têtes (méditation), dans notre corps (Yoga), dans nos entreprises qui tentent quelques efforts (chief happiness officer), alors Love Intelligence monte au créneau car l’amour ne peut pas rester ainsi à la traîne en restant dans une logique de consommation. Non, sérieusement.
Comment y remédier ? En 4 points.
1 : Stop les tabous, on communique.
Tout d’abord, échangez avec vos enfants. Demandez-leur de vous partager leur vision de l’amour, du couple et ce qu’ils pensent de tout ce qu’ils peuvent voir autour d’eux. On sait qu’il peut être compliqué d’aborder ces sujets avec eux, tout particulièrement avec nos ados qui nous trouvent vieux-jeu. L’essentiel est de les faire réfléchir à ce sujet et de tenter du mieux possible de les conseiller avec votre sage expérience.
2 : On limite les dégâts.
Et on y arrive oui, limiter l’utilisation de ces appareils !! De plus en plus, on voit des guides destinés aux parents qui visent à les aider à délimiter leur utilisation par les enfants. Si on ne peut pas leur supprimer, on peut au moins minimiser les dégâts !
3 : Et si on méditait ?
La méditation. On a à maintes reprises démontré l’efficacité de cette pratique sur les enfants. Elle permet de se reconnecter à soi et ainsi d’être moins dans cette course effrénée de recherche de plaisir et d’être plus en lien avec ce qui pourrait vraiment nous correspondre sur le long terme.
4 : Allez on sort !
Rappelez-leur le plaisir et l’amusement des jeux extérieurs, avant que ces écrans ne viennent happer leur existence. Montrez-leur que la vie, ça se vit ! Sports collectifs, jeux de société, sorties culturelles, créez des moments de partage qui leur feront oublier leurs notifications.
5 : Enfin, on les inspire.
On leur présente des modèles inspirants. A travers des films, des histoires, des proches. On tente de leur montrer l’exemple de personnes qui ont construit de belles choses sur le long terme, par l’effort et la détermination, en leur transmettant le message qu’il faut se battre pour ce que l’on aime et ne pas choisir la facilité !