« L’Amour est un voyage pas une destination »
À travers le fait d’aimer un autre, de faire acte d’amour, on découvre une subjectivité qui, plutôt que d’entrer en confrontation avec la sienne, va comme s’y mélanger. Nous nous découvrons alors à travers un nouveau regard qui, en miroir, nous renverra une image de nous que nous méconnaissions jusqu’alors. L’Amour est ainsi un voyage vers soi-même, avec un autre, une découverte de soi-même dans la différence.
Pourquoi peut-on parler de voyage lorsque l’on parle de l’Amour ?
• l’Amour est un voyage avec l’autre
Découverte de l’autre dans sa nature, dans son caractère unique. Découverte de toutes les facettes qui forgent sa personnalité et qui constituent un voyage vers quelque chose d’initialement inconnu, et qui devient progressivement une terre conquise. Lorsque nous rencontrons une personne qui nous séduit, elle est parfaite à nos yeux. Parfaite car nous mettons de côté tous les petits défauts qui pourraient nuire à cette relation qui débute. Trop heureux d’être en couple, nous avons tendance à ignorer des faits qui pourraient tout faire flancher. Le regard positif et inconditionnel qu’elle nous porte nous fait nous aussi nous sentir parfaits. Une belle relation peut ainsi naître de deux individus vrais et uniques.
• l’Amour est un voyage de doute
Une fois le voyage dans le pays de l’autre commencé, le doute peut s’installer. Des questions apparaissent : est-ce que je me vois réellement faire ma vie dans cet endroit ? Pourquoi cet endroit que je trouvais si beau à une époque a autant changé ?
• l’Amour est un voyage vers l’intimité, la sexualité
En rencontrant l’autre dans son intimité la plus profonde, dans sa sexualité, nous faisons le voyage vers quelque chose de l’ordre d’un plaisir partagé. En partageant cela avec l’autre, c’est une intimité et une connexion particulière qui s’installent entre les deux personnes.
• l’Amour est le voyage de la communication
Parfois fluide, parfois impossible, la communication est une partie essentielle du voyage de l’Amour. Selon si elle est employée, elle vous permettra de prendre, ou non, la bonne direction. Imaginez que vous êtes sur une barque avec votre partenaire dans une rivière : deux chemins s’offrent à vous, un vers une cascade mortelle, l’autre vers un retour à la terre ferme. La communication vous permettra de prendre le bon chemin, là où les disputes incessantes et le manque de compréhension de l’autre vous mèneront à la fin de votre couple.
• l’Amour est le voyage du travail
Comment préserver l’intensité du désir quand un couple a dix, vingt ans ou trente ans de vie commune ? Souvent, la routine tue la magie des débuts, la passion initiale. Mais ce n’est pas tout. Beaucoup voient leur partenaire, dynamique et imaginatif à l’époque de la rencontre, devenir passif et sans surprise, après quelques mois de vie commune. Alors comment rester accro malgré le temps qui passe ? Il serait faux de croire que la détérioration du couple est inévitable avec le temps. Le temps est un grand maitre qui peut tuer l’amour comme il peut lui permettre de s’épanouir. Nous sommes responsables de la forme, de l’orientation que prennent nos relations affectives et de leur qualité.
« Aimer quelqu’un ne relève pas seulement de la puissance du sentiment mais d’une décision, d’un jugement, d’une promesse. Si l’amour n’était que sentiment, la promesse de s’aimer pour toujours n’aurait aucun fondement. Un sentiment peut faire irruption comme il peut disparaître. On peut être amené à soutenir que l’amour est exclusivement affaire de volonté et d’engagement. »
Comment faire face au doute ?
C’est dans son amour pour son partenaire que sa compagne peut trouver les ressources qui lui permettront de gérer au mieux (pour eux deux) cette situation.
‣ Respecter son silence : le désert est silencieux et le silence s’avère parfois très nécessaire. Se retrouver seul avec soi-même est recommandé, recommandable, ce qui ne signifie absolument pas que l’on n’aime plus. Se poser des questions sur ses liens affectifs n’est en rien synonyme de désamour. C’est pourquoi une « traversée du désert affective » doit se faire seul, dans le silence. La présence à la fois attentive et respectueuse de sa partenaire permet à l’homme de vivre cette période sans se culpabiliser, sans être parasité par de mauvaises querelles. Plus il se sent respecté, mieux il vivra ces moments « d’errance » en sécurité : la traversée sera moins longue et ne sera pas vécue comme une catastrophe.
‣ Prendre du temps pour se tourner vers soi, sa vie intime avec soi-même, en profondeur est une bonne chose, même si elle n’est pas simple : c’est même indispensable car cela permet d’améliorer sa vie consciente.
‣ L’entourer de tendresse sans l’envahir : l’homme qui traverse une période de doutes profonds sur ses sentiments, sa relation, est dans une sorte d’apnée des sentiments. La tendresse que lui témoigne sa compagne ne doit s’exprimer que de manière subtile, pour lui faire part de sa compassion, de son soutien. Il ne s’agit pas du tout, comme parfois, de donner de la tendresse comme pour le materner, presque l’étouffer, en attendant en retour son propre réconfort. Il est également inutile de l’accabler de petites attentions : il n’en a sûrement pas envie et pourrait se culpabiliser ou se sentir redevable, ou encore en vouloir à sa compagne de ne rien comprendre…
‣ Se montrer disponible : signifier que l’on est disponible si, éventuellement, il éprouve le besoin de parler, d’échanger sur ce qu’il est en train de vivre est une grande marque d’amour et de respect pour son partenaire. Le lui dire ne signifie en aucun cas lui demander de le faire — encore moins l’exiger. Il doit savoir que c’est possible, c’est tout. A l’inverse, se montrer disponible ne signifie pas être à sa totale disposition. Pour sa compagne, la vie continue : elle n’a pas à s’enfermer avec lui dans ce moment difficile, ce qui ne serait pas lui rendre service d’ailleurs. La disponibilité à la parole est un état d’esprit, une attitude intérieure qu’il comprendra très bien et qu’il appréciera. Il pourra même, le moment venu, remercier cette femme de l’avoir si bien compris.