Le porno est dans toutes les poches, entre toutes les mains, à tous les âges. D’après une enquête de l’Ifop réalisée sur un échantillon de 1.005 personnes âgée de 15-17 ans, elle révèle qu’un adolescent sur deux a déjà visionné une vidéo pornographique et ce, dès l’âge de 14 ans. Mais les enfants sont exposés dès leur plus jeune âge malgré eux. Les plateformes illégales de streaming regorgent de pubs pornographiques intempestives. Les hébergeurs sont à l’étranger, les législations diffèrent et notre gouvernement ne peut presque rien.
La lutte dans les pays anglophones
Cependant, certains pays tentent de lutter contre ce phénomène de plus en plus précoce avec des interventions dans la rue. Au canada, en 2007, un théâtre de rue est crée par le groupe NERF (North East Radical Feminists of North America) pour les journées contre la pornographie organisées dans la ville de Québec, leur but était clair : « Ensemble dépornographier notre vie, dépornographier le monde ». Depuis 2014, le revenge porn (consiste à publier publiquement des photos ou vidéos sexuelles de son ex ndlr) est criminalisé et considéré comme de la cybercriminalité. Comme en Grande Bretagne, depuis 2015 où cette action est un délit passible de 2 ans de prison. Aux USA, la publication de telles images est aussi considérée comme un délit dans plusieurs états américains. En Californie par exemple, le « porno vengeur » est passible d’une peine d’emprisonnement de six mois et d’une amende de 1.000 dollars.
Les pays scandinaves, en avance ?
Mais d’autres pays ont une approche totalement différente, comme le Danemark. Aux antipodes des USA ou de l’Europe, Christian Graugaard, professeur et sexologue propose d’introduire la pornographie dans les cours d’éducation sexuelle à partir du collège. Dans le pays où est enseigné la sexualité depuis 70 dès le CP, il justifie cette initiative déconcertante dans les colonnes de Libération : « En parler pour éviter la confusion. La pornographie et même la littérature érotique sont d’excellents véhicules pour mener une discussion critique sur les différences entre la fiction et la réalité et sur le traitement par les médias commerciaux de la sexualité, des genres et des corps. ». Dans un pays voisin, en suède, une actrice porno prône cette initiative et selon elle, toujours dans Libération, « déculpabiliserait les ados qui passent du temps sur Internet et enrichir l’enseignement pour qu’il y ait autre chose que la position du missionnaire entre un homme et une femme ». Autre pays, autre vision des choses : la Colombie. Il ne réprime pas la pornographie. Aussi improbable que cela puisse paraitre, acheter un film X est synonyme de « bonne action » puisqu’une taxe gouvernementale de 5 % prévoit un financement de lutte contre la pédopornographie.
La France au point zéro
Juste pour se rendre compte de l’impact des sites porno : l’un des vaisseau amiral du porno PornHub, enregistre en 2016 plus de… 96 milliards de visionnaire de vidéos. Pour ce seul et unique site. En France le problème est soulevé par nombres de psychologue et pédopsychiatre, dont le professeur Israël Nisand qui déplore, dans une interview donné à La Croix, que « depuis 2001, une loi préconise trois heures par an d’information à la vie affective et sexuelle. Aujourd’hui, elle n’est pas appliquée, parfois même pour des motifs religieux, certains parents ont bloqué l’application de cette loi. Les enfants en paient aujourd’hui l’addition : elle (la loi ndlr) décore juste les étagères du ministère de l’éducation nationale. » De plus, il semblerait que selon le Parisien, les jeunes entre 14 et 24 ans provenant d’un milieu défavorisé auraient plus tendance à regarder des contenus à caractère pornographique (33% contre 24% chez les jeunes évoluant dans un milieu plus aisé). Mais, à ce jour, rien n’est encore fait en France, pour combien de temps encore ?