Si le Code Napoléon de 1804 qui renvoie à un modèle archaïque du couple prônant l’ascendant de l’homme dans la relation conjugale et la privation des droits chez la femme est un modèle inactuel, nous constatons que des traces persistent encore, malgré tout, dans notre société actuelle. Certaines inégalités subsistent dans le monde d’aujourd’hui, même si le régime patriarcal n’est plus poussé à son paroxysme. Bien que le modèle napoléonien persiste encore dans certaines démocraties, nous constatons tout de même une relative évolution quant à la place de la femme dans le couple, mis au regard de ce qui avait été instauré à l’époque.
La déshumanisation de la femme par Napoléon.
Napoléon, dans son Code Civil, présentait la femme comme une propriété de l’homme : elle était considérée comme un objet dont la gente masculine pouvait jouir de droit, et notamment celui de violer pour avoir une progéniture. Les femmes, déshumanisées, dénaturées, infantilisées, étaient mises au même rang que « les mineurs, (…) les criminels et les débiles mentaux ». Être une femme au 19e, c’est être associée à la maladie, la fragilité, la vulnérabilité, là où l’homme renvoie à une figure protectrice, toute-puissante et dominante. L’homme avait alors pour devoir de gouverner sa femme et protéger sa famille, quitte à faire preuve de violence et d’autoritarisme.
L’homme, légalement supérieur à la femme dans le couple.
Là où l’adultère chez l’homme était sanctionné par une amende, la femme quant à elle, encourait trois mois à deux ans de prison. Elle devait ainsi à l’homme dépendance et dévotion absolues, la maintenant dans une condition juridique largement inférieure à celle des autres. L’homme était en un sens détenteur de la loi, juriste concernant les droits de sa femme, décisionnaire de ses faits et gestes.
L’élévation des consciences.
« Homme, es-tu capable d’être juste ? Qui t’a donné le souverain empire d’opprimer mon sexe ? » Telles sont les questions rhétoriques posées par Olympe de Gouges, rédactrice de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. En effet, progressivement, les débats se soulèvent et laissent apparaître des questionnements légitimes concernant la place de la femme en société : les femmes s’engagent, elles obtiennent le droit de vote en 1944 et sortent pas à pas de cet évincement des droits civiques.
Des inégalités toujours présentes…
Les luttes contre les inégalités sont encore présentes aujourd’hui bien que progressivement, des lois apparaissent pour les limiter. Si pour Marcela Iacub et dans son ouvrage "La fin du couple", « nous continuons de vivre dans le système juridico-familial instauré par Napoléon », en tant que le système fondé sur le couple conjugal a été maintenu ; les progressions sont cependant notables relativement à ce qui était encore socialement admis il y a seulement deux siècles. Pour autant, certains déséquilibres persistent encore aujourd’hui et pour cause, 149 femmes ont été victimes de leurs partenaires en 2019, contre 27 hommes.
…mais en constante progression.
Les inégalités entre hommes et femmes se dissipant peu à peu, c’est la relation de couple qui se voit elle-même influencée par ce mouvement égalitariste : aujourd’hui la femme a le pouvoir et la possibilité de décider de son couple, et de revendiquer ses droits. Dans certains foyers, le mari peut s’occuper des enfants quand sa femme part travailler, ce qui, à l’époque napoléonienne, n’était en aucun cas admis ! L’homme n’a plus aucun droit de propriété sur sa femme, et l’évolution de la place de cette dernière au sein du couple est en constante progression.