Dans une époque de sollicitation permanente à la consommation du sexe et de l’amour, comment le couple qui s’aime, qui construit et traverse les épreuves de la vie peut-il encore avoir une réalité ?
Une prédisposition de l’âge
Beaucoup de contradictions peuvent être énumérées sur ce sujet, tout d’abord la dépendance affective. Homme ou femme, l’horloge biologique tourne et la peur de rester seul(e) et de ne pas avoir d’enfant affole. On en trouve un(e) bon(ne), qui remplit suffisamment les critères du cahier des charges de l’idéal(e). Alors immédiatement, les plans sur la commète fusent, on se précipite souvent avec des mots d’amour forts sans consolider notre engagement, notre envie de partager notre quotidien, de faire avancer nos projets. La relation prend une autre tournure, moins glamour, la dépendance fait son entrée. Les questions s’installent, les doutes aussi, la relation devient irrespirable car totalement dominée par la peur et la dépendance de l’un ou de l’autre. Avoir tout le temps ce besoin d’être rassuré, car l’autre prend ses distances. Un cercle vicieux dont il est difficile de sortir car la confiance n’a pas été vraiment installée. . Cette dépendance peut vite tourner au harcèlement fusionnel. Et tout cela est de la faute à la peur de l’engagement. De l’un ou de l’autre, qui rend l’autre dépendant. Et une partie de ces jeunes trentenaires vont rester dans cette incapacité à s’engager sous prétexte que l’on peut avoir mieux. Et ces applications de rencontre instantanée n’aident pas !. Ces applications nous infantilisent. Le trentenaire est un éternel (enfant) insatisfait. Il a été mal construit en amour. Il est victime d’un modèle sans modèle.
Un modèle parental bancal
Souvent enfant de divorcés ou témoin des dégâts dans sa propre famille, il/elle reste de ce fait un adolescent en crise tardive et prolongée. Alors pour lui/elle, le couple est voué à l’échec pense t-il. Sa construction mentale est en effet pas très favorable à un amour sain mais il suffirait d’un peu d’éducation affective. . Les chiffres du divorce en France ne sont pas sans le conforter dans son idée de ne jamais s’engager. Il se retranche donc dans son travail. Seule vraie (ou fausse) passion de sa vie. Le trentenaire est régulièrement proche du burn out, il n’a donc pas le temps de s’engager, le stress est une compagne. Mais cela s’étend bien au delà des trentenaires. Puis financièrement, ce n’est jamais le moment.
La regression
Pour ceux qui sont en couple, la fidélité est un concept complètement archaïque, qui tient même du domaine de l’irréel. Combien de fois entend-on « le sexe ça ne compte pas, c’est juste pour réaliser mes fantasmes, ce n’est pas de l’amour ». Il faut reconnaitre qu’aujourd’hui les tentations ne se comptent plus et la facilité d’accès est déconcertante. À l’époque de nos grands-parents, l’infidélité était très mal vue et elle nécessitait une sacrée organisation sans réseaux ni portable. Comme dit dans un précédent article, les écrans et nouvelles technologies infantilisent. Terminé les dialogues ou la communication. Quand un couple se dispute, un téléphone devient la solution, plus besoin de s’expliquer, chacun peut fuir à loisir. Un sms resté sans réponse peut être source de conflit, un like sur une photo Instagram, une invitation d’amitié sur Facebook ou un snap, chez les plus jeunes, devient source de rupture. Comme des enfants, quand on aime plus,on jette. Chacun se dédouane de ses responsabilités, aspect aussi effrayant que l’engagement s’il en est. Chacun se retranche derrière de superficiels prétextes comme le fameux « non c’est pas moi c’est lui/elle. Ou je ne suis plus amoureux. .. ». L’éducation affective est le grand absent qui permettrait à chacun d’avoir un gouvernail pour ne pas se laisser mener uniquement par ses désirs. A notre petit niveau, nous tentons d’apporter une réponse avec deux parcours, l’un pour les célibataires, en 5 étapes, l’autre pour les couples, pour les aider à se reconnecter.