Seuls durent les couples religieux : témoignage d’un non croyant désabusé
« Mes parents sont très religieux » confie l’un des clients de Love Intelligence. « Leur mariage dure depuis 30 ans parce qu’ils ont promis devant Dieu de s’aimer et de se respecter. Bien sûr, ils s’aiment et ils se respectent aussi en tant qu’individus ; mais le fait d’avoir pris Dieu pour témoin les a aidés à surmonter des difficultés qui briseraient d’autres couples. A mon avis, sans spiritualité, il n’y a aucune garantie de longévité en amour. Pour que ça dure, il faut aimer l’autre à travers Dieu. »
La religion, ciment du couple ?
S’il y a dans ces propos une part de vérité, encore faut-il comprendre pourquoi. Qu’est-ce qui fait « tenir » ensemble un couple spirituel, au sens de religieux ?
Un facteur non négligeable est assurément la contrainte sociale, intériorisée par le biais religieux. Un autre facteur susceptible de jouer, est le sérieux de l’engagement pris devant Dieu, qui rend plus difficile de revenir sur la parole donnée.
Néanmoins, ces deux éléments n’impliquent aucunement, à eux seuls, l’existence d’un sentiment amoureux vif et sincère, encore moins un épanouissement réel dans le couple.
L’amour de Dieu comme désir de vérité et dépassement de soi
En revanche, ce qui semble plus intéressant est la manière dont la spiritualité religieuse a traditionnellement défini l’amour.
Pour ne citer que l’exemple de Saint-Augustin : celui qui aime Dieu, dit-il, s’aime forcement lui-même, mais en tant que créature, d’une façon « saine ». De même, il aime la vie en l’autre, et a pour l’autre un regard bienveillant, attentif aux mouvements de l’âme plutôt qu’aux apparences matérielles. Il est donc moins enclin à aimer l’autre de façon égoïste et malsaine.
En ce sens, l’amour de Dieu peut éveiller un désir de vérité chez soi comme chez l’autre ; un désir de pas être dans le faux semblant.
Le faux semblant de notre société contemporaine
Or, c’est précisément le faux semblant qui caractérise notre société contemporaine, ainsi que certaines des relations amoureuses qui s’y déploient.
Les tendances actuelles, hyper individualistes et consuméristes, s’accordent mal avec la conception spirituelle d’un amour de soi et de l’autre « simple » et « vrai ».
Ainsi, le couple semble voué à subir le destin de n’importe quelle marchandise. Je t’aime aussi longtemps que tu satisfais mon désir ; je te jette dès que le vent change, dès que ce n’est plus assez excitant, dès que tu n’es plus assez jeune…
Tout est dans l’image et l’amour reflète la multiplicité de nos pathologies narcissiques.
Doit-on insuffler du spirituel dans le couple ?
Pourtant, un couple uni et solide fait partie des aspirations de nombreuses personnes. Cette aspiration se heurte à notre mode de vie matérialiste, où la connexion intime a du mal à naître et le canal émotionnel à circuler de manière régulière entre les 2 personnes en couple.
Faut-il alors intégrer du spirituel dans le couple, sans pour autant adhérer à une religion ?
Comment récupérer cette part de transcendance spirituelle, tout en étant agnostique ou athée ?
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