Une rivalité fraternelle dès la naissance
Bien sûr tous les parents souhaitent avoir une fratrie qui s’entende bien, harmonieuse et dépourvue de conflits. Pourtant, inconsciemment, chacun « s’attribue » un enfant, soit parce qu’il se retrouve en lui, soit parce qu’au contraire, il voit en lui l’incarnation de celui ou celle qu’il aurait aimé être. Il projette sur lui un passé qui n’est pas réglé et des désirs non réalisés qu’il est censé accomplir pour lui. Cette représentation – « ma fille contre ta fille » – explique que les enfants, très jeunes, adoptent le rôle écrit par le parent. Qu’il s’agisse de la fille brillante et garçon manqué, de la petite fille coquette et séductrice, de l’enfant fragile à protéger ou, au contraire, de la fille qui endosse le rôle de mère de famille, les enfants, souvent, jouent (plus qu’on n’ose se l’avouer) les rôles donnés par leurs parents.
Par exemple, celle qui est « choisie » par le père va cultiver l’intelligence et le goût de la liberté, sans faire d’effort particulier dans le domaine de la séduction, tandis que celle « choisie » par la mère va cultiver la féminité et la séduction plutôt que l’affirmation de soi ou le savoir. C’est ainsi que les sœurs tendront chacune à développer leurs rôles pour garder leur territoire et conquérir l’autre.
Les sœurs : à la fois complices et rivales
Les sœurs sont amenées à expérimenter tous les rôles qu’elles ont ou auront à jouer plus tard dans leur famille, en société et en couple : Mère, séductrice, leader, coach, amie, fille, sœur, rivale…
Tout se joue, se teste, s’apprend dans cette relation. Dans cette relation baignée par les mots, l’écoute, l’empathie, la tendresse, elles découvrent un trésor qui leur est commun : la féminité, sous toutes ses facettes. Cette découverte se fait le plus souvent sur fond de compétition ; il s’agit d’avoir ce que l’autre n’a pas ou ce qu’elle possède. Dans cette quête de soi qu’est l’exploration de la féminité, la sœur est à la fois une partenaire et une rivale.
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