Caroline* est divorcée. Elle a vécu une relation passionnelle mais rabaissante et entame sa seconde relation post-divorce avec Pierre*. Leur relation évolue au début très lentement mais c’était une décision partagée que de commencer, ainsi, doucement.
Toutefois, après plusieurs mois d’intimité et de partage, Pierre devient distant. Lors de leur confrontation à ce sujet, Caroline apprend qu’il doute et qu’il ne veut pas s’engager.
Ils se séparent quelques temps puis recommencent à se voir. Leurs rapports s’améliorent, ils communiquent, partagent des moments vrais et sincères. Tout semble aller pour le mieux et de l’avant, jusqu’à ce que Pierre réitère ses doutes : Caroline ne correspond pas à l’image qu’il se fait de sa compagne et ne pourrait donc pas s’engager davantage.
Il semble perdu mais Caroline avec maturité engage le dialogue. Mais en vain, comme lors de leur première séparation, ils s’éloignent mais finissent par se revoir.
Voici la question de Caroline à notre coach : elle respecte le besoin d’indépendance de Pierre, tout en ayant conscience que Pierre recherche un idéal irréel et inatteignable. Elle l’aime. Elle ne sait pas si elle doit poursuivre ou renoncer.
Que faire face à un homme que l’on aime profondément mais qui ne s’engage pas ?
Dans une telle situation, la coach explique à Caroline que jusqu’à maintenant elle a bien géré et compris la situation mais qu’elle manque peut-être de recul face au comportement de Pierre. Elle ne doit pas s’oublier pour autant et devrait demander le respect de sa personne, surtout étant donné le fait que depuis le départ elle est clair sur qui elle est.
« Vous avez compris qu’il redoute de s’engager, qu’il a un fantasme de vivre une histoire d’amour passionnée, il veut être libre mais il n’arrive pas à vous quitter complètement. Nous pouvons donc dire sans nous tromper grandement qu’il veut une chose et son contraire et que cette ambivalence le fait parfois agir avec dureté à votre encontre. Vous avez des limites et c’est normal. Il faut qu’il les respecte, comme vous respectez les siennes. Il faut donc lui dire encore et encore (ce n’est pas parce que les choses ont été dites une fois qu’elles ont été enregistrées, acceptées et intégrées) que vous comprenez son besoin de solitude, son besoin de liberté, mais qu’il doit comprendre aussi votre besoin de fidélité, d’exclusivité malgré la distance. »
Il faut le convaincre ne notre compatibilité (et non de notre similarité)
En effet, Caroline devrait essayer d’aider Pierre à comprendre que jusqu’à maintenant ses relations n’ont jamais duré et que peut-être la complémentarité est plus importante que la similarité ou le fantasme d’idéal. Le combat de Caroline sera de le convaincre que chercher quelqu’un comme lui ne le rendra pas heureux sur le long terme : « aimer une femme comme vous, complémentaire à lui, est source de bonheur, respect et joie ».
« Choisir quelqu’un qui est complémentaire est bien plus intelligent et productif pour soi et pour l’autre que de chercher à aimer une personne identique. L’autre doit nous permettre de devenir une meilleure version de nous même, si on choisit d’aimer un "identique", on "s’aime soi-même " et "on ne se remet pas en cause ", c’est stérile, certes passionné au début mais obligatoirement destructeur par la suite car à être identique, on cherche la fusion, ce qui n’est pas la plus haute expression de l’amour, ce n’est que le début d’une séparation inévitable, car se retrouver "avec soi " est étouffant et intenable dans le temps. La différence avec l’autre est source d’enrichissement et de bonheur. »
Il ne faut plus avoir peur de vouloir ce qu’on mérite et apprendre exprimer nos envies et besoins
Ainsi, Caroline doit elle aussi réussir à exprimer ses besoins et définir à Pierre ses limites sans peur que ce soit une raison pour Pierre de la quitter :
« En tous les cas, il a un problème avec la bonne distance. Je ne crois pas qu’exprimer vos limites le fasse fuir mais si c’était le cas, ne vous en veuillez pas, car si aimer veut dire comprendre et accepter l’autre tel qu’il est cela ne veut pas dire se sacrifier, taire ses besoins et ses limites. Vous avez tout intérêt à poursuivre ce langage de vérité avec lui, s’il ne le supporte pas, cela ne vous permettra pas de vous épanouir dans une relation avec lui et il vaut mieux partir, le quitter que d’étouffer qui vous êtes. Mais si en lui exprimant vos limites, il accepte celles-ci, il comprendra que vous pouvez être différente de lui et que c’est grâce à cela qu’il est heureux et il n’aura plus peur de vous aimer telle que vous êtes surtout si vous respectez son besoin d’autonomie et d’indépendance à condition qu’il respecte votre besoin d’implication, de fidélité et d’exclusivité. »
Enfin, il faut donner le temps à la relation avant de décider d’en finir
Plus concrètement, la coach conseille à Caroline d’entreprendre ce travail de partage envers l’autre et de se donner quelques mois avant de tirer un trait sur son histoire. Elle pourra alors décider si ses limites sont atteintes et elle n’obtient pas ce qu’elle désire et mérite, ou bien, si, au contraire, la communication aura permis à Pierre de prendre conscience de la valeur de Caroline et aura rendu leur couple plus fort, plus honnête et plus stable.
« si rien ne s’améliore par rapport à sa peur de s’impliquer avec vous, vous le quitterez sans regret, mais donnez-vous et donnez-lui du temps pour lui dire vos besoins, vos limites et lui exprimer que vous avez compris ses besoins . Il n’y a pas de garantie, mais visiblement vous êtes heureux ensemble, j’espère pour vous comme pour lui qu’il acceptera de le reconnaître et de se sortir de la tête, ses idées toutes faites sur ce qui le rend soi-disant heureux et qui est inopérant si on regarde l’expérience. »
« Si finalement, il tient toujours à son modèle idéal inexistant dans la réalité, vous n’aurez pas de regret de le laisser à ses chimères, vous aurez essayé. Je ne vous suggère nullement de le quitter de suite car vous m’avez écrit que vous l’aimiez, cela vaut la peine lorsqu’il y a cette complicité physique, ces sentiments de se battre contre ses a priori toxiques, et cela vaut la peine de vous laisser un peu de temps. Votre limite sera atteinte si vous ne supportez plus sa manière de vous mettre à distance lorsqu’il redoute de trop s’attacher, mais pour le moment, vous pouvez, il me semble, encore lui accorder du temps afin qu’il se rende compte qu’il poursuit un rêve (un cauchemar ?) alors qu’il a une merveilleuse réalité tangible face à lui et qu’il méprise en l’ignorant. Cela vaut bien un combat, de la patience et de la ténacité, non ? »
*Les noms et situations ont été modifiés afin de préserver l’anonymat
