Lâcher-prise dans les différentes sphères de la vie
« Il n’arrive pas à se lâcher au lit » ; « Elle doit toujours tout organiser, elle ne sait pas lâcher prise » ; « Il ne me parle jamais de ses émotions, il ne lâche rien ! » ; « Elle est tellement stressée par le travail, elle devrait lâcher un peu… » : chacune de ces expressions évoque une forme de lâcher prise se rapportant à un domaine différent de la vie : le sexe, le caractère personnel, les affects, le travail… Y aurait-il autant de lâcher-prise que de sphères d’activité ? Est-ce la même chose de lâcher prise sur plan existentiel, sur le plan affectif, sur le plan sexuel ?
Un lâcher-prise différent pour chaque individu
Lâcher prise dans l’intimité avec son partenaire est une chose ; lâcher prise sur le boulot lorsqu’on part en week-end en est une autre. Au moins au premier abord, il semblerait s’agir d’attitudes complètement distinctes, rattachées à des problématiques distinctes. Si Pierre n’aura aucun mal à vivre une sexualité débridée, il sera peut être hermétique quant à ses sentiments et, de ce fait, ne parviendra pas à construire des relations satisfaisantes. Agathe, quant à elle, éprouvera des difficultés à garder un peu de distance avec sa famille, et répondra aux appels de ses parents pendant son week-end en amoureux. Pour Dominique c’est la même chose mais avec le travail : pas question de délaisser sa boîte mail le jour de Noël. Hélène, enfin, pourra très facilement « se lâcher » en vacances, entre amis, dans l’intimité, mais sera prise d’une grande timidité face à l’autre dans des situations sociales plus « officielles ».
Lâcher, mais quoi ?
Impossible donc de parler d’une seule forme de lâcher-prise, d’une seule difficulté générale à lâcher prise. Chaque individu est différent et « se tient » à quelque chose de singulier afin de contrôler son stress, son angoisse, son sentiment de vide… C’est précisément ce contrôle-là qu’il s’agit de « lâcher ». Or, suivant notre histoire personnelle et notre personnalité, ce contrôle ne porte pas pour tout le monde sur le même objet. Comme le montrent les exemples précédents, Pierre, Agathe, Dominique et Hélène se focalisent chacun(e) sur un objet différent, qui cristallise leur anxiété, autour duquel s’articule leur « prise » mentale.
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