Idéaliser l’autre dès la rencontre : déception amoureuse à la clé !
D’ailleurs, à y regarder de plus près, ce prince charmant qu’on nous vend comme un idéal à épouser est bien difficile à cerner. On le veut jeune, beau, riche et éventuellement capable de terrasser un dragon. Mais on ignore tout de ses goûts, de ses valeurs morales, de ce qui le motive dans l’existence….
C’est donc sur un être inconsistant que nous bâtissons nos rêves d’amour ! Tandis que l’amour a mille visages. Peu importe, d’ailleurs, puisque l’amour valorisé dans les contes est aussi peu concret que les princes, princesses ou bergères censés le vivre ! Car que se passe-t-il après l’aveuglant coup de foudre ? Le mariage survient en grandes pompes avec banquet et robe blanche et la formule elliptique : « ils furent heureux et eurent beaucoup d’enfants » permet d’escamoter la confrontation avec la réalité de la vie à deux, c’est à dire le moment où commencent les choses sérieuses !
C’est pourtant sur ce rien, sur cette absence de réponse que nous fantasmons, attendant, comme un bonheur suprême, le moment où ce prince ou cette princesse, va nous taper sur l’épaule et transformer notre vie un rêve éveillé.
Qui peut me rendre heureux (se) en amour ?
C’est ainsi que, lorsque nous cherchons l’amour, nous nous trompons souvent de question. Nous avons le réflexe de nous demander : « Qu’est-ce que je recherche en amour ? », plutôt que de poser cette question clé : « Quel genre de personne est le plus à même de me rendre heureux (se), sur le long terme ? »
Cette deuxième question est pourtant fondamentale puisqu’elle nous permet d’identifier les valeurs essentielles pour nous et celles que nous souhaitons trouver chez l’autre. Or ces valeurs partagées à deux sont le gage de durée le plus fort qui soit en amour.
Quand on sait CE QUI NOUS FAIT DU BIEN, on se sent plus en confiance et toutes les portes s’ouvrent !
Aimer l’autre ou aimer l’amour ?
On confond trop souvent aimer son partenaire, (en toute connaissance de ses qualités et défauts), avec le fait d’être amoureux de l’amour, c’est à dire du fameux « coup de foudre » qui, faute de reposer sur une réelle connaissance de nos attentes, finit en feu de paille.
Cette quête d’un idéal d’amour en intensité nous aveugle au point que nous risquons de passer à côté de la précieuse personne qui pourrait nous faire réellement du bien, simplement parce qu’elle ne « colle » pas à notre idéal d’absolu amoureux ou bien que l’histoire amoureuse commencerait trop tranquillement.
Vivre en couple avec la personne qui ressemble à l’idéal amoureux est une pente glissante : celle qui plonge dans le dangereux décalage entre la réalité et les promesses des contes.
Ai-je mis l’autre sur un piédestal ?
En effet, fonder un couple sur un scénario où l’autre, mis sur le piédestal de notre soif d’absolu, est vu comme notre seule source de rassasiant bonheur, est une voie d’illusion qui finit toujours par se briser.
C’est une erreur (que tous nous avons fait !) que d’investir l’autre de ce pouvoir quasi divin de nous rendre heureux pour toujours. Car il a ses limites ! Et son passé, et ses nervosités, et ses soucis, et ses tics… Et tout le poids de notre propre bonheur ne peut peser sur ses épaules humaines.
Si nous oublions que l’amour prend vie dans une pâte toute humaine, et que nous attendons tout de l’autre, la rupture arrivera de façon certaine, à plus ou moins long terme, Le seul terreau où peut s’enraciner l’amour, c’est le réel.
Comment surmonter les déceptions propres à la relation amoureuse
Enfin, une fois surmontés tous ces écueils et installée une relation avec quelqu’un qui semble nous convenir, il nous faut encore apprendre à aimer dans la durée, dans le quotidien (souvent redouté) qui écorne la belle photo des premiers émois.
Avec le temps, nous ne voyons plus uniquement l’image idéalisée de l’être aimé, mais ce qu’il est vraiment. Dès lors, il convient d’accepter tous ses petits défauts, qui nous paraissaient auparavant anodins, ou : pas si graves.
Aimer son partenaire c’est composer avec ce qu’il est, c’est accepter son altérité. Aimer implique donc : une volonté d’acceptation et de foi en l’autre.
De nombreux couples se plaignent, passé un certain temps, de ne plus aimer leur partenaire.
C’est immanquable : nous avons tous, et c’est humain, le réflexe de nous apitoyer sur notre sort auprès d’un ami ou de nous résigner, tant que nous n’avons pas compris qu’il faut se donner les moyens d’améliorer notre situation amoureuse ! En fait, nous sous-estimons énormément notre pouvoir d’action sur ce que nous vivons. Et nous oublions que nous seuls sommes les acteurs de notre relation amoureuse. Si nous subissons notre relation, si nous croyons que c’est l’amour qui fait tout et que nous ne faisons rien, celle-ci effectivement et à coup sûr, se détériorera un jour.
Faire coïncider la relation avec nos attentes.
En revanche, nous pouvons décider de faire en sorte que l’amour demeure. Si nous œuvrons à faire coïncider avec nos attentes, alors nous aidons grandement notre épanouissement. Cette évolution ne se fait pas sans nous ! Ainsi, nous pouvons choisir de faire la cuisine malgré sa mauvaise humeur, de nous taire alors que le reproche est prêt à sortir, d’aller trouver l’autre pour le prendre dans nos bras après une dispute, de lui faire un petit cadeau sans raison… L’amour est inspirant et il suffit de jouer d’un peu de créativité (assaisonnée de bonne volonté !)
En résumé, nous créons notre relation. Elle est ce que nous en faisons : un mélange de ce que nous sommes et de ce que nous y investissons : en temps, en conscience, en qualité donnée, en effort, en gestes, en pas vers l’autre… C’est pourquoi une de mes phrases préférées est : « Aimer, c’est aussi vouloir aimer. »