Panorama de l’éducation affective dans les écoles
Shereen Stone
Dans son rapport annuel, le Haut Conseil à l’égalité entre les hommes et les femmes fait l’état des lieux sur le sexisme en France en 2023. 37 % des femmes ont subi un rapport sexuel non-consenti. 41 % des hommes de 18-25 ans pensent que forcer sa compagne à avoir un rapport sexuel n’est pas un viol. Les chiffres sont affolants et témoignent d’une sombre réalité sur les connaissances des jeunes en matière de civisme relationnel. Parmi ses 10 recommandations pour un plan d’urgence de lutte contre le sexisme, l’HCE annonce : « N°2 : Instaurer une obligation de résultats pour l’application de la loi sur l’éducation à la sexualité et à la vie affective dans un délai de trois ans, et prévoir une sanction financière en cas de non-respect de cette obligation dans ce délai » Des résultats sont donc attendus, des interventions permettant l’amélioration des connaissances sur la vie sexuelle et affective chez les jeunes sont mandatées . Emmanuel Macron a pris partiellement en compte cette nécessité. Il nous fait part de son intention de mettre en place des journées dédiées à l’éducation sexuelle dans le système scolaire. Or, un problème reste irrésolu : comment peut-il s’opérer une quelconque évolution de la vie affective des jeunes générations si l’éducation affective n’est pas dispensée ?
Où est passée l’éducation affective ?
Si des campagnes de prévention d’éducation sexuelle sont intégrées aux programmes scolaires, si les professeurs de SVT font un topo rapide sur le B-A-BA du fonctionnement sexuel en 4e, personne ne prépare les jeunes sur le sujet des compétences affectives. L’éducation affective est un non-débat. On n’en parle pas. Et à nos yeux en tant que Love coach, aux yeux du Haut Conseil à l’égalité entre les hommes et les femmes, c’est un sérieux problème, auquel nous proposons de remédier. Faire de l’éducation affective chez les jeunes, c’est leur apprendre des réflexes relationnels sains. On développe leurs compétences émotionnelles et sociales. Le but est de leur donner les connaissances pour nourrir des relations positives et respectueuses. Un focus est mis sur la gestion des émotions, sur la communication, le tout pour faire grandir leur maturité affective.
La génération post-metoo : des jeunes plus conscients des incivilités relationnelles ?
On pourrait croire que cette jeune génération, exposée aux débats de ces 5 années plaçant les incivilités relationnelles au centre de la discussion, soit plus éveillée, plus consciente des violences et plus à même d’y remédier. 5 ans après #Metoo, il n’en est rien. Chez les jeunes, le savoir être relationnel est loin d’être au beau fixe. Il est de pire en pire. Il faut réagir ! D’après le rapport du HCE, les 25-34 ans sont les plus touchées dû par le mitraillement d’images et de propos violents sur les réseaux, dénués de civisme relationnel (comme la pornographie). Il faut donc intervenir en amont, avant 25 ans, prendre le problème à la source : aujourd’hui, il n’est plus question de réparer le mal quand il est fait, de soutenir les femmes victimes de violences et de punir les hommes qui les causent. Il faut avant tout éduquer les jeunes générations.
Comment mettre les hommes et les femmes sur un pied d’égalité relationnel ?
Au cœur de relations peu épanouissantes et des violences sexuelles, se trouve un rapport de domination des hommes sur les femmes. Chez Love Intelligence, nous nous donnons la mission d’éduquer les jeunes hommes au même titre que les jeunes femmes à leur émotionnalité, à la communication, à l’art de la relation et le savoir-être qu’elle demande. Mettre les hommes et les femmes sur un pied d’égalité devant les connaissances affectives, c’est réajuster ce déséquilibre homme-femme. Chez certains jeunes, on ne part pas de zéro. Comme nous le dit Sylvie Pierre-Brossolette, présidente de l’HCE, dans son interview de Janvier 2023 chez France Inter : « ils ont une conception intellectuelle de l’égalité et après leurs pratiques c’est la catastrophe ». Il y a une adhésion aux principes égalitaires chez les jeunes hommes. Là où ça pose problème, c’est que l’adhésion reste intellectuelle, elle n’est pas mise en pratique. Les jeunes n’ont pas les clés. Si elle n’est pas mise en pratique, c’est parce que les jeunes n’ont pas les clefs, les méthodes, les repères pour mettre leurs valeurs à exécution, puisque l’éducation affective passe à la trappe. Mme Pierre Brossolette ajoute « ça appelle un plan d’urgence et de vraies mesures ». Et nous sommes complètement d’accord. Pour toutes ces raisons, il est vital que des programmes comme les nôtres soient instaurer dans les écoles. Pour faire bouger les croyances des jeunes et leur offrir l’opportunité d’instaurer de nouveaux réflexes relationnels. Nous voulons répondre à cet appel. Éduquer les individus au monde affectif, c’est notre domaine : nous sommes fières de compter parmi les précurseurs de ces initiatives d’éducation affective. Nous avons formé, ces 15 dernières années, plus de 130 professionnels à la transmission de clefs affectives pour construire de belles relations.
Parce qu’il faut agir, Love Intelligence Education propose des solutions concrètes
Nous proposons un programme d’éducation affective, destiné aux adolescents, aux étudiants. Love Intelligence Éducation se veut concret et pragmatique. Le programme donne des repères relationnels solides et sains, des clefs pour gérer ses émotions, pour s’ouvrir à l’émotionnel, être dans l’ouverture et dans la réceptivité à l’autre, respecter sa singularité. Notre formation a pour objectif de faire gagner en maturité affective et, ainsi, de limiter les incivilités (harcèlement moral, physique, sexuel, viol) qui surviennent au quotidien. Rendre accessible à ces jeunes les repères dont ils et elles ont besoin pour se construire, c’est rendre possible le vivre-ensemble en mettant leurs relations sous le signe de la compréhension et du respect. C’est répondre à l’alerte lancée et freiner pour de bon les dégradations de la santé affective et relationnelle de nos jeunes générations.