Un paysage amoureux de plus en plus libéré
A l’heure de l’individualisme acharné, de la consommation des relations et des sites de rencontres adultères, la fidélité prend une allure poussiéreuse. Quand ce n’est pas le couple lui-même qui se fait remettre en question par les prétendus détracteurs de l’ordre établi… Polyamour, couple ouvert, libertinage, échangisme, mariages pluriels : la configuration des ménages n’a jamais été aussi ouvertement diversifiée et anticonformiste.
En parallèle, l’augmentation des divorces et l’omniprésente question de l’adultère dans les couples se voulant « fidèles », semblent faire symptôme. Serions-nous sur le point de changer de formule amoureuse ? Ou serions-nous dans l’incapacité d’être heureux en couple pour toute une vie ? En manque d’une colonne vertébrale d’éducation affective qui nous le permettrait. Car il en existe des couples heureux longue durée, qui l’ont assurément musclée, mais ils se font rares.
Les multiples libérations sociétales en cours et notre incapacité à traverser les phases de désillusion, bien naturelles d’un couple (découvrez les 5 phases du couple) vont-elles conduire à une révolution de paradigme dans la manière de vivre le sexe, l’amour et la fidélité ? Autrement dit : assistons-nous à l’essor d’une manière d’être en couple où la « non-exclusivité » prendrait, en tant que valeur fondatrice, la place de la « fidélité » ? Pourtant, notre valeur de la fidélité en couple a la peau aussi dure qu’un crocodile – celle-ci ne bouge pas au fil des décennies.
Quelle remise en question du couple et de la monogamie ?
Dans ce contexte, la monogamie apparaît en effet comme étant de plus en plus impossible (ou indésirable ?) à tenir ; pourtant, la grande majorité d’entre nous, toute classe d’âge confondues, la revendiquent sans passer pour de vieux réactionnaires. « L’être humain n’est pas naturellement monogame » affirment les uns ; « la jalousie est un réflexe bourgeois qu’il faut déconstruire pour vivre plus heureux/ses », plaident les autres.
C’est frémissant, on observe, non pas chez les jeunes générations (voir notre article les bébés couples), mais chez les trentenaires consommateurs, une remise en question grandissante des unions traditionnelles et une ouverture à d’autres configurations, voire à d’autres identités amoureuses (cf. notre article sur la pansexualité). Néanmoins, en bon observatoire que nous sommes, Love Intelligence constate que les femmes trentennaires sont plus nombreuses à en souffrir que leur congénère masculin. C’est un passage de vie qu’elle traverse, menée par leur curiosité, mais qu’elles aimeraient refermer plus tôt que les garçons.
Quand est-ce que je suis ringard si je demande à mon partenaire une exclusivité sexuelle ? Les constats de l’observatoire de Love Intelligence
Il peut être alors compliqué de savoir à quoi s’en tenir. Car, en réalité, comme l’écrit Jean Baudrillard, « rien n’est moins sûr aujourd’hui que le sexe, derrière la libération de son discours. Rien n’est moins sûr que le désir aujourd’hui, derrière la prolifération de ses figures » (De la séduction, p. 15). Love Intelligence ne propose pas encore d’accompagnement de couples ouverts ou de ménages à plusieurs ; néanmoins, notre expérience depuis 2007 avec des couples « classiques » et les centaines de descriptions amoureuses que nous recevons chaque mois conduit aux constats et tendances observées suivants :