Elle se cache derrière ce masque parfaitement contrôlé et projette aux autres un reflet d’elle même qui ne la représente pas. Elle s’étonne de ne pas garder les hommes qu’elle fréquente ; la plupart d’entre eux finissent par la quitter. Sa peur de l’abandon resurgit à chaque nouvelle deception ravivant encore plus profondément son besoin de contrôle. Solenn ne sait plus comment vivre ses rencontres, ses relations avec la spontanéité et le naturel qu’elles exigent. Être elle même, se montrer avec toutes ses aspérités, ses petits défauts, ses excentricités, en outre, son unicité, la paralyse.
Florence Escaravage accompagne Solenn dans ce travail autour de l’estime et de la confiance en soi dont elle semble démunie. Elle comprend dés lors que le contrôle de soi, le masque des apparences aide peut être les hommes à s’intéresser à elle au départ mais la confronte inéluctablement à la désillusion. Car lorsqu’ils se rendent compte que la femme qu’ils affectionnent n’était pas représentative de Solenn, ils s’en distancient inévitablement, renforçant alors sa peur du rejet et de l’abandon.
Solenn est prise en étau dans ce cercle vicieux. Mais elle comprend petit à petit qu’être soi, que d’accepter de ne pas plaire à tout le monde, n’est pas une fatalité ni un drame. Elle prend également conscience du fait qu’il vaut mieux rencontrer 10 hommes dont elle ne répond pas aux exigences pour un seul qui l’aimera telle qu’elle est, que de plaire à 10 hommes pour ce qu’elle n’est pas et ne rien créer d’authentique.
Florence Escaravage revient sur la notion de complémentarité en couple, de différence, deux fondamentaux dont l’amour, les sentiments, les premiers émois, sont profondément tributaires. Car une relation est le lieu de rencontre privilégié de deux intériorités fondamentalement différentes, qui ont besoin d’une confrontation à l’autre, à cette différence pour exister, se stimuler, ressentir. Solenn comprend finalement que ne jamais s’affirmer face à l’autre, ne pas s’imposer en tant que soi, en tant que personnalité unique, c’est éteindre la flamme et empêcher toutes emotions de circuler.