Pas de nouvelles, bonnes nouvelles ?
Les excuses invoquées, généralement tardives, sont souvent tout aussi blessantes. Les alibis ne manquent pas : mère patraque, dossiers urgents… Les hommes du XXIe siècle seraient donc particulièrement occupés, les femmes sont les premières à le reconnaître. Cependant est-ce encore trop en demander que de donner suite à un tête-à-tête par un appel de quelques minutes ?
Dans le cas d’un téléphone désespérément muet, une femme est souvent poussée à deux extrémités. 
Soit le rappeler, quitte à inverser une forme de galanterie qui exigerait que ce soit monsieur qui fasse le premier pas… en risquant parfois de tomber dans le harcèlement pur et simple. Soit laisser sonner son téléphone jusqu’à ce qu’il décroche, jusqu’à ce qu’on ait un semblant de réponse, jusqu’à se ridiculiser aussi… Ou bien, ultime solution, rester à se ronger les sangs, vérifiant douze fois par jour sa messagerie, ses SMS, son répondeur, à s’enfermer dans une angoisse néfaste au début d’une relation, qui devrait, au contraire, se dérouler dans l’excitation et la curiosité.
Nous sommes les premières à leur trouver des excuses, « plus de forfait sans doute », « une vie chargée », « un boulot prenant », « il n’a pas dû recevoir mon dernier message », néanmoins quand l’appel se fait trop attendre, la meilleure solution est de ne pas se laisser aller à une attitude attentiste, et de se s’avouer un échec qui n’en est pas forcément un.
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