La Communication Non Violente (CNV)
Qu’est-ce que la communication non violente (CNV) ?
La Communication Non Violente ( est un processus de communication créé par Marshall B. Rosenberg, docteur en psychologie, et notamment auteur du livre « Être vraiment soi, aimer pleinement l’autre ! » dans lequel il explique comment utiliser la CNV dans les relations amoureuses. Il s’agit d’une communication pragmatique et efficace, qui permet d’être clair, cohérent et congruent dans la communication, tout en étant ouvert et dans la compréhension de l’autre. La CNV est une approche qui favorise la coopération et la résolution de conflits et qui enrichit et potentialise la communication.
La communication non violente, dans quels buts ?
C’est d’abord une invitation à reconsidérer notre façon de nous exprimer, d’écouter et d’entrer en relation. Nous avons en effet tous expérimenté des manières joyeuses et authentiques d’être en relation avec nous-mêmes et avec les autres. Nous vivons également des situations moins satisfaisantes où nous sommes en conflit et doutons de notre capacité à trouver avec l’autre une relation harmonieuse et constructive.
Plus qu’un processus ou un langage, la CNV devient, au fil du temps, une invitation à concentrer notre attention sur ce qui est en jeu chez nous et chez l’autre, à réfléchir à notre intention pour ainsi abandonner le jeu du « qui a raison, qui a tort ? "
L’intention de la Communication Non Violente est de créer une qualité de relation et d’empathie, avec soi et avec les autres, qui permet de satisfaire les besoins fondamentaux de chacun, de manière harmonieuse et pacifique.
La CNV nous propose dans ces situations une trame pour [maintenir le dialogue ouvert->http://www.fantastic-couple.com/] en permettant de découvrir que les solutions aux conflits émergents de la qualité du dialogue et de la sincérité de l’intention.
La CNV dans les relations amoureuses : 4 questions fondamentales
La CNV est un outil de communication verbal qui vise à transformer les conflits en de simples dialogues. Dans le cadre des relations amoureuses, elle repose principalement sur quatre questions. En CNV, nous exprimons notre gratitude aux autres pour avoir enrichi leur propre vie. Nous leurs disons ce qu’ils ont fait et qui nous a tant nourris, comment nous nous sentons, et les besoins comblés grâce à eux.
Ces questions se résument à quatre points : observation, sentiment, besoin et demande. La CNV consiste à exprimer clairement ces quatre points à son partenaire à chaque instant. Ces questions, soit vous les posez à votre partenaire, soit c’est votre partenaire qui vous les pose.
1) Pourrais-tu me dire ce que je fais, en tant que ton/ta partenaire, qui te rend la vie moins belle ?
Cette première question a pour but d’éclairer votre partenaire sur ce qu’il fait de « mal ». Vous attirez son attention en lui disant que ce qu’il fait ou ce qu’il dit ne va pas dans votre sens. Vous ne devez pas le juger, vous lui dîtes simplement ce que vous observez.
2) Et, quand je fais ce que je fais, comment te sens-tu ?
Votre partenaire sait maintenant ce qui vous rend la vie moins belle et c’est important pour régler les conflits. Il souhaite maintenant être en lien avec vos émotions, connaître votre ressenti. Pour donner avec le cœur, il est essentiel d’avoir conscience de ce que nous ressentons. Chacun doit donc apprendre à exprimer son propre ressenti.
3) Lesquels de tes besoins ne sont pas comblés ?
Nos émotions reflètent l’état de nos besoins. Lorsque ceux-ci sont comblés, nos émotions peuvent toutes être qualifiées d’agréables (content, joyeux, satisfait, heureux, reconnaissant…). Vous devez apprendre à exprimer vos besoins pour que votre moitié vous comprenne. Pour cette question, vous devez répondre avec le schéma suivant : « Je me sens comme ça parce que j’aurais aimé/voulu/souhaité/espéré ________________. »
4) Que pouvons-nous faire pour nous enrichir la vie mutuellement ?
Cette question est au cœur du processus de la communication non violente. Votre partenaire sait désormais qu’il fait quelque chose qui vous dérange, vous attriste, vous agace. Il connaît quels sont vos besoins qui ne sont pas comblés. Maintenant il veut savoir comment il pourrait contribuer à réaliser vos rêves. Vous devez formuler à votre partenaire ce que vous attendez de lui.
La critique : un premier type de communication à éviter absolument
Dans le langage de la CNV, aucun mot ne peut être perçu comme une critique. En effet, le seul moment où vous mentionnez votre partenaire c’est lorsque vous répondez à la première question (Pourrais-tu me dire ce que je fais, en tant que ton/ta partenaire, qui te rend la vie moins belle ?) afin d’évoquer un de ses comportements. Mais vous ne le critiquez pas, vous attirez son intention. Pour les autres questions, vous ne parlez que de vous : vos sentiments, vos besoins, vos demandes.
La critique consiste à attaquer l’autre en lui faisant des reproches, en l’analysant de manière rationnelle et subjective, en le jugeant. La CNV permet d’éviter la critique.
La contrainte : un second type de communication à éviter absolument
En langage CNV, vous devez présenter votre réponse aux questions de façon à ce que l’autre la perçoive comme une occasion de donner, un cadeau, et non comme une exigence ou un ordre. Lorsque nous exprimons notre volonté à quelqu’un, nous devons le faire de manière à ce qu’il comprenne qu’il n’a aucune obligation, que s’il n’a pas envie d’accéder à notre demande il peut tout simplement dire non, qu’il n’a pas à craindre quoi que ce soit, ni à culpabiliser, ni à avoir honte. Il doit comprendre que votre réponse est comme un cadeau qui lui permettra de connaître vos ressentis et qui vous permettra de libérer, dynamiser et optimiser votre communication de couple.
La CNV permet de ne plus entendre ni critiques, ni jugements, ni attaques personnelles
Evidemment, tout le monde ne pratique pas la CNV. Il se peut donc que votre interlocuteur utilise un ton accusateur et un langage rempli de jugements. Mais vous, vous qui pratiquez la CNV, vous ne devez pas entrer dans son jeu car vous devez rester dans le cadre d’une communication non violente. Marshall appelle cette situation « oreilles de girafes ». Il explique que ces « oreilles de girafes » fonctionnent comme un casque de traduction qui empêche d’entendre le moindre jugement, la moindre critique, la moindre attaque personnelle. Ces oreilles vous permettent de traduire tous les langages en langage CNV. Par exemple, si votre conjoint(e) vous dit « Le problème avec toi c’est ________ » vous entendrez « Ce que j’aimerais c’est _______ » car vous prenez conscience que toute critique est l’expression d’un besoin inassouvi. La CNV vous apprend à passer outre.
Un exemple de dialogue en CNV
Aaron et Sonia sont en couple. Aaron est bordélique, ce qui agace la maniaque Sonia. Ils se disputent souvent pour la même raison : l’ordre. Sonia a pour habitude de dire à son conjoint des phrases telles que « Range ton bordel, tu m’énerves à tout laisser traîner n’importe où », « Qu’est-ce que tu peux être bordélique, je ne le supporte plus » ou encore « Va ranger tes affaires, je viens de faire le ménage et ça m’exaspère ce bazar ».
En pratiquant la communication non violente, Sonia dira plutôt à Aaron « Quand je vois tes affaires traîner dans le salon, cela me met de mauvaise humeur car j’ai besoin de plus d’ordre dans les pièces que nous partageons. Pourrais-tu les ranger ? ».
Ainsi Sonia fait une observation « je vois tes affaires traîner dans le salon », elle exprime un sentiment « cela me met de mauvaise humeur » qui se traduit en besoin « j’ai besoin de plus d’ordre dans les pièces que nous partageons ». Enfin, elle fait une demande « Pourrais-tu ranger ? ».