Amour, comment lâcher prise ?

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Tout le monde parle de lâcher prise pour mieux vivre et pour mieux aimer. Mais qui saurait dire en quoi cela consiste ? Que s’agit-il de « lâcher », exactement ? Parler de « lâcher prise » implique l’idée qu’on tienne quelque chose, ou qu’on se tienne à quelque chose, ou même qu’on tienne à quelque chose… Si c’est le cas, de quoi parle-t-on et comment faire pour y renoncer ? Pour quelles raisons ce renoncement est-il si difficile ?

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Lâcher-prise dans les différentes sphères de la vie

« Il n’arrive pas à se lâcher au lit » ; « Elle doit toujours tout organiser, elle ne sait pas lâcher prise » ; « Il ne me parle jamais de ses émotions, il ne lâche rien ! » ; « Elle est tellement stressée par le travail, elle devrait lâcher un peu… » : chacune de ces expressions évoque une forme de lâcher prise se rapportant à un domaine différent de la vie : le sexe, le caractère personnel, les affects, le travail… Y aurait-il autant de lâcher-prise que de sphères d’activité ? Est-ce la même chose de lâcher prise sur plan existentiel, sur le plan affectif, sur le plan sexuel ?

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Un lâcher-prise différent pour chaque individu

Lâcher prise dans l’intimité avec son partenaire est une chose ; lâcher prise sur le boulot lorsqu’on part en week-end en est une autre. Au moins au premier abord, il semblerait s’agir d’attitudes complètement distinctes, rattachées à des problématiques distinctes. Si Pierre n’aura aucun mal à vivre une sexualité débridée, il sera peut être hermétique quant à ses sentiments et, de ce fait, ne parviendra pas à construire des relations satisfaisantes. Agathe, quant à elle, éprouvera des difficultés à garder un peu de distance avec sa famille, et répondra aux appels de ses parents pendant son week-end en amoureux. Pour Dominique c’est la même chose mais avec le travail : pas question de délaisser sa boîte mail le jour de Noël. Hélène, enfin, pourra très facilement « se lâcher » en vacances, entre amis, dans l’intimité, mais sera prise d’une grande timidité face à l’autre dans des situations sociales plus « officielles ».

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Lâcher, mais quoi ?

Impossible donc de parler d’une seule forme de lâcher-prise, d’une seule difficulté générale à lâcher prise. Chaque individu est différent et « se tient » à quelque chose de singulier afin de contrôler son stress, son angoisse, son sentiment de vide… C’est précisément ce contrôle-là qu’il s’agit de « lâcher ». Or, suivant notre histoire personnelle et notre personnalité, ce contrôle ne porte pas pour tout le monde sur le même objet. Comme le montrent les exemples précédents, Pierre, Agathe, Dominique et Hélène se focalisent chacun(e) sur un objet différent, qui cristallise leur anxiété, autour duquel s’articule leur « prise » mentale.

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Que faut-il chercher dans notre histoire et notre personnalité pour lâcher prise ?

Lâcher prise requiert donc avant tout un examen général de notre histoire et de notre personnalité. Obsession du travail ou du rangement ; honte de son corps ou de son plaisir ou de ses affects : à chaque fois qu’on n’arrive pas à lâcher prise, il faut chercher le frein inconscient, le conditionnement social, la blessure jamais pansée, l’obsession, le complexe. Autant d’éléments qui appartiennent à la singularité psychologique et culturelle de chacun.

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Pourquoi la difficulté à lâcher prise est toujours nuisible à l’épanouissement amoureux

Même si tous ces éléments ne sont pas directement liés au couple, la difficulté à lâcher prise influe toujours négativement, d’une manière ou d’une autre, sur la vie amoureuse. Quel que soit l’objet de notre fixation mentale, cette dernière est forcement nuisible pour l’épanouissement du couple. Chez Love Intelligence, pour vous aider en ce sens, nous avons identifié un ensemble de facteurs-clés qu’il convient de travailler pour lâcher prise quel que soit l’objet de fixation, dans le but spécifique d’améliorer la vie sentimentale.

Une clé pour lâcher prise et se laisser vivre à ses émotions

Dans son ouvrage Lâcher prise avec Schopenhauer (Eyrolles, 2011), Céline Belloq affirme que lâcher prise signifie abandonner « les vieux combats de l’ego » (p. 122). Dans la lignée du philosophe dont elle s’inspire, elle rappelle que nous ne sommes que des grains de poussière, habités par des volontés de pouvoir et de maîtrise aussi disproportionnées que destinées à l’échec. Mieux vaut donc, selon elle, cesser de se donner trop d’importance : « quelle meilleure manière de “lâcher-prise” que d’apprendre à ne plus prendre au sérieux, ni soi-même, ni ses souffrances, ni ses angoisses ? ».

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Comment prendre au sérieux ce qui nous affecte, et qui affecte l’autre ?

Plus facile à dire qu’à faire ! La dimension de nos existences singulières est certes dérisoire à l’échelle de l’Univers ; néanmoins, notre propre vécu est la seule chose que nous possédons, et sa qualité est la seule chose qui fait sens pour chacun de nous. Comment ne pas prendre au sérieux ce qui l’affecte, ce qui fait obstacle à son épanouissement ? Peut-on être malheureux en amour, et parvenir à minimiser le desespoir en se disant « Tant pis ! Je ne suis rien » ? Peut-on vaincre la peur d’être abandonné par l’être aimé, en pensant « Ce n’est pas grave si ça arrive ! Je ne suis qu’une miette » ?

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Les ressentis négatifs, comment peuvent il nous aider à lâcher prise ?

La proposition de lâcher prise en minimisant l’importance de ses souffrances apparaît déraisonnable, et peut-être même irrespectueuse vis-à-vis de l’expérience humaine. Toutes nos émotions, y compris la souffrance ou l’angoisse, ont une signification qui est toujours relationnelle : elles parlent de ce que les autres sont pour nous, du poids que nous leur accordons dans nos vies et du lien précieux qui nous unit à eux. Dénier leur valeur à ces émotions équivaut à nier la valeur humaine en général. Et si lâcher prise signifiait justement se laisser vivre ses émotions, y compris les émotions négatives ?

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Penser et communiquer sa sphère intime pour ouvrir le canal émotionnel}

Nombreux sont ceux et celles qui, émotionnellement figés ou timides, ne savent pas parler de leurs ressentis. Voire ils n’arrivent pas à les identifier, à les reconnaître, à les éprouver profondément. Cette barrière émotionnelle, cette incapacité émotionnelle à lâcher prise, constitue un obstacle à l’épanouissement de couple dans la mesure où elle empêche d’ouvrir un canal émotionnel, une intimité vraie avec l’autre.

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Le lâcher prise réside t-il dans l’accueil de la différence de l’autre, l’ouverture, la tolérance ?

Finalement, lâcher prise signifie accueillir pleinement la différence de l’autre, avec toute sa spécificité et son unicité ; abandonner une vision illusoire et idéale du couple au profit de la réalité de la relation, ici et maintenant. Cesser de craindre que la manière dont nous sommes faits fera fuir l’autre dès qu’il ou elle aura entrevu notre vérité. C’est au contraire cette vérité qui va toucher l’autre, le relier à nous dans une connexion émotionnelle puissante et profonde. Ce que nous pensons être des défauts ou des fragilités apparaissent à l’autre, s’il y a connexion intime, sous une autre lumière, vivante et attachante.

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Redimensionner ses attentes et ses exigences.

En même temps que nous laissons l’autre percevoir nos fragilités et notre vérité intime, nous devons faire la même chose avec lui/elle. Tout d’abord, pour y parvenir, nous devons renoncer à certaines de ses exigences irréalistes ou disproportionnées sur l’amour et sur l’homme ou la femme idéal(e). Finie l’attente passive du prince charmant, finies les déceptions stériles parce qu’il ou elle n’est pas exactement comme on voudrait qu’il ou elle soit. Peut être que notre chéri(e) n’est pas aussi sociable, ou intello, ou câlin(e) qu’on le rêve ; en quoi cet écart entre le fantasme et la réalité nous empêche d’être heureux avec lui ou elle ?

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Lâcher prise sur ses idées préconçues et irréalistes du couple

Arrêtons donc d’imaginer que l’autre doit se conformer à notre vision du monde, à notre vision de la vie idéale du couple idéal. Arrêtons d’attendre qu’il ou elle nous apporte la clé de notre bonheur 24h/24, il faut se prendre en main ! Arrêtons aussi de penser que le moindre défaut, la moindre dispute ou la moindre friction idéologique dans son couple signifie forcement la fin de ce dernier. C’est sur nos idéaux a priori de l’amour et de l’autre que nous devons, en fait, lâcher prise !

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Se libérer des stéréotypes sociaux sur les hommes et les femmes

Derrière certaines des nos difficultés à lâcher prise, se cachent des stéréotypes sociaux de genre. Ainsi, par exemple, un homme hésitera à parler de ses émotions car il se sentira peu « viril » ; une femme aura du mal à assumer pleinement son plaisir sexuel par crainte de ressembler à une « fille facile » ; un autre homme se jettera dans son travail car il est inconsciemment convaincu qu’il s’agit là de son « rôle d’homme » ; une autre femme aura du mal à lâcher un peu sa famille car elle pense inconsciemment devoir prendre soin de tout le monde en tant que femme, et elle culpabilise de « négliger » son foyer si elle travaille ou prend du temps pour elle-même.

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Lâcher prise sur les rôles et les comportements assignés aux hommes et aux femmes

Toutes ces convictions inconscientes creusent la distance entre partenaires, sapent leur intimité et aggravent la frustration individuelle. Pour lâcher prise, pour aller vers un lien solide et épanoui avec l’autre, nous devons au préalable identifier et lâcher prise sur ce genre de stéréotypes concernant les rôles et les comportements assignés aux hommes et aux femmes en fonction de leur sexe. Apprenons donc qu’un homme peut être sensible ET viril ; qu’une femme peut être indépendante ET aimante ; notre couple ne s’en portera que mieux !